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Monde Enfin (Le)
Jean-Pierre Andrevon
Fleuve Noir Rendez-vous Ailleurs, Roman, 488 pages, janvier 2006, 20€

Monsieur Andrevon n’est pas un débutant. Ce roman de 485 pages est son 131e ouvrage et, à lire ce qu’il en dit sur son site, c’est ce qu’il a écrit de plus abouti. C’est possible mais je ne peux en juger, n’ayant pas lu grand chose de cet auteur.
Une pandémie ravage le monde dans quelques années et tue presque tous les hommes. Un sur mille environ survit mais les femmes sont stériles.
L’humanité s’éteint lentement mais sûrement et ce livre raconte cette fin en douceur qui prendra quelques dizaines d’années.



La nature reprend ses droits. Plantes et animaux reconquièrent la Terre redevenue propre avec la fin des pollutions industrielles.

JPA (l’auteur) est un militant écologiste et il décrit avec amour et minutie insectes, serpents, oiseaux et mammifères. Le récit se compose de 11 chapitres ou “livres” qui racontent cette fin du Monde au travers de quelques personnages : un militaire français choisi pour être enfermé dans un bunker de survie aux États-Unis, un professeur du Muséum d’Histoire Naturelle qui recueille une enfant de 8 ans puis l’élève, une femme qui veut à tout prix avoir un enfant et met au monde la Princesse des Rats et un petit groupe d’astronautes qui, au lieu d’être envoyés à la conquête d’une planète lointaine, se réveillent après 45 ans en orbite autour de la Terre inhabitée et y redescendent.

Au début de chaque chapitre on suit les tribulations d’un cavalier, dans une France débarrassée de ses habitants. C’est un des derniers hommes au Monde. Il est très vieux et il veut voir la mer avant de mourir.
Il y a des passages splendides, l’écriture est belle et souvent poétique, mais un certain nombre de choses ont gêné ma lecture. J’ai eu l’impression que, de ces différentes histoires, certaines n’étaient pas utiles au récit et l’allongeaient sans raison. Il y a en particulier un “livre” où un pilote de satellite (?) échappe aux fusées chinoises et choisit de bombarder la base américaine d’où il a été lancé. L’histoire du militaire français, qui commence et clôt le roman, est complètement déconnectée du reste et n’apporte rien à la narration.
On ne cherche pas forcément la vraisemblance dans ce genre d’ouvrage mais j’y ai trouvé des incohérences. Pourquoi le dernier homme dans Paris (le type du Muséum qui deviendra le vieux cavalier) peut soudain parler aux animaux puis perd ce pouvoir ? Pourquoi la Princesse des Rats se laisse domestiquer et tombe amoureuse de l’astronaute alors que c’est une “enfant sauvage” ?

Ce long récit de la fin en douceur de l’humanité est avant tout pessimiste pour notre espèce qui disparaît, et optimiste pour la Terre et ses autres habitants, plantes et animaux. On dirait le chant du cygne d’un écologiste qui n’a plus d’illusions et voit le monde courir à sa fin. Mais, de façon incongrue et, à mon avis, incohérente, le roman se termine bizarrement sur une note d’espoir. Un vaisseau extraterrestre (?) semble responsable de la survie de quatre couples éparpillés aux quatre coins du Monde. Dans chaque couple, un des membres est étrange et a les cheveux blancs (??).
C’est trop peu pour repeupler la Terre, alors pourquoi cette fin ? (clin d’œil aux « Coucous de Midwich » de John Wyndham ? NDLR).

Ces quelques incompréhensions ne devraient pas vous empêcher de lire ce beau livre où abondent les fulgurances poétiques et d’où se dégage une mélancolie prégnante qui vous marquera pour longtemps.


Titre : Le Monde Enfin : Récits d’une fin du monde annoncée
Auteur : Jean-Pierre Andrevon
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : Rendez-vous Ailleurs
Directrice de Collection : Bénédicte Lombardo
Couverture : Sparth
Nombre de pages : 488
Dépôt légal : janvier 2006
Format (en cm) : 24 x 3 x 15,5
ISBN : 2-265-08320-9
EAN : 9782265082304
Prix : 20€



Hervé Thiellement
12 novembre 2006


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