“Le divan des héros” est décliné en trois parties qui ne sont pas à la suite, mais servent un peu de fil rouge au long du numéro. Yohan Vasse a ainsi dessiné une frise présentant les différents acteurs de ce texte de Marie Albert. La galerie est des plus éclectiques avec Superman, Wonder-Woman, Barbie, Caliméro, Casimir, la Noiraude... Chacun présente ses affres lors de séances chez le psychi-astre des maux réels de héros imaginaires et son divan métamorphe s’adaptant à tous types de morphologie. C’est amusant, ne se prend pas au sérieux, apporte une belle touche de fraîcheur avec un imaginaire totalement décalé. L’auteure a trouvé le bon dosage.

Jean Paris nous convie à une histoire d’amour entre une femme et deux hommes. Il y a plus d’une vingtaine d’années elle a jeté son dévolu sur l’un d’eux, mais ils sont tous restés très proches. Aussi quand elle apprend que son mari la trompe et avec qui, elle se confie au troisième membre du cercle. À la lecture du compte-rendu d’un cabinet de détectives, il comprend ce qui arrive.
“Double rencontre au British Museum” s’avère subtil, car les détails explicatifs sont distillés au compte-gouttes et à juste escient, éclairant alors certains pans de l’histoire. L’ensemble fait mouche, mais on peut s’interroger sur la pertinence de la partie introductive qui n’apporte au final pas grand-chose.

Le fait de se dire “Je suis Bertram Ranzer” suffit-il à prouver que l’on est l’original ? Plutôt que finir exécuté, Ranzer a préféré une mission sans retour vers une lointaine planète à fin d’expérience. Se réveiller dans un corps différent et dans un environnement menaçant a de quoi déstabiliser, d’autant plus à la vue de doubles. Qu’est-ce qui a donc pu foirer ? Les révélations arrivent petit à petit et même s’il y a de l’idée, Thierry Fauquembergue n’a pas vraiment réussi à trouver le liant pour rendre l’ensemble harmonieux.

“Le Dieu d’os” a un nom pas possible et il est à la tête de mutants affichant des excroissances osseuses hors nature. Lui-même est encagé dans une cage d’épines, mais il possède un atout, un patch technologique sur sa tempe abritant une sorte d’IA. L’arrivée de zonards change la donne. Phil Becker est un habitué de « AOC », qui ne manque pas d’imagination comme il le prouve une fois de plus avec un être vivant envers et contre tout. L’histoire s’avère étonnante et rien n’y semble impossible, sans que le lecteur n’y trouve à redire.

Un numéro d’« Aventures Oniriques et Compagnie » agréable, mélange de nouvelles décalées et plus sérieuses.

Titre : AOC
Numéro : 65
Directrice de la publication : Evelyne Beuzit
Rédacteur en chef : Olivier Bourdy
Couverture : CCDriver
Illustrations intérieures : Yohan Vasse, Marthe Machorowski, Jean-Michel Prats et Éric Faure-Brac
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits
Période : été 2022
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 13 x 19,8
Pages : 88
Prix : 4 €

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