Genre : Thriller Espionnage
Durée : 1h30
Avec Asia Argento (Anna), Jeanne Balibar (Charlie), Joseph Rezwin (Turner), Kim Sukwi (Kang), Paolo Tarabusi (Paolo), Konstantin Shishkin, Wanja Sharshunov, Philippe Schuler, Dorthe Wølner-Hanssen, Melissa Aymon, Gérald Kurth
Alors qu’elle s’apprête à quitter le chalet où elle vit recluse depuis quelques années avec un chien pour unique compagnon, Anne découvre que sa retraite à la montagne a été placée sur écoute. Bientôt, un coup de téléphone d’un journaliste d’investigation la renvoi à son passé d’agent du renseignement…
Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, Jéröme Dassier, qui a fait ses armes en tant qu’assistant réalisateur auprès d’Agnès Varda, de Jerzy Skolimowski, de Christopher Doyle ou encore de Barbet Schroeder.signe un thriller intimiste qui conjugue récit d’espionnage, histoire d’amour déçue et comme son titre l’indique, solitude contemporaine.

Un film à tout petit budget qui relate l’histoire atypique d’une femme isolée en pleine montagne qui voit soudainement ressurgir son passé d’espionne via les coups de téléphone d’un journaliste d’investigation qui tend à prouver sa participation à une opération et ceux de Charlie, son ancienne partenaire et amante, qui avait justement disparue de sa vie au lendemain de la dite opération.
Un scénario plutôt malin qui, en dépit de son unique personnage à l’écran durant 90% du métrage, parvient néanmoins à tenir le spectateur en haleine, voire à faire monter la tension. Bravo d’ailleurs à Asia Argento qui, de tous les plans, porte le film à bout de bras, et qui, avec sa voix éraillée et son petit accent italien, incarne, avec nuance et intensité, cette femme tiraillée entre les sentiments qu’elle éprouve toujours pour son ancienne maîtresse, les doutes quant aux motivations de cette dernière et les liens qu’elle entretient avec les gens qui visiblement l’observent.

Dommage, néanmoins, que certaines maladresses viennent torpiller son propos. A commencer par les interventions téléphoniques de Charlie/Jeanne Balibar, actrice au timbre de voix unique mais en mode speakerine d’aéroport, qui ne communiquent aucune tension et désamorcent finalement l’ambiance anxiogène du récit. Le pompon revenant à l’utilisation catastrophique du personnage de Pouffy, le chien. Unique compagnon censé crédibiliser la vie solitaire d’Anne, mais qui est oublié dès la seconde séquence du film. Jamais nourri, il disparaît même de l’intrigue quand celle-ci s’apprête à quitter son chalet - on est quand même en pleine montagne enneigée - et réapparaît soudainement à l’approche de la conclusion, au beau milieu d’une fusillade, histoire de pouvoir lui dire “bouh va-t’en le chien”. Un détail, certes, mais qui, ajouté à d’autres, finit par faire basculer ce premier long métrage de Jérôme Dassier de film d’auteur à suspense à thriller d’espionnage nanaresque. Dommage.
Fiche Technique
Réalisation : Jérôme Dassier
Scénario : Jérôme Dassier, Didier Rouget
Producteurs : Alain Benguigui, Ruth Waldburger
Musique originale : Nathaniel Méchaly
Directeur de la photographie : Greg Pedat
Montage : Christophe Pinel
Gestionnaire de production : Julia Schubiger
Assistant réalisateur : Julia Schubiger
Son : Gina Keller
Production : Sombrero Films, Vega Film
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La bande-annonce
© Alba Films