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Arbre de vie et miel de la source
Chronique des dragons oubliés de Jacques Sadoul
Délices & Daubes n°25


En voilà un drôle de livre dont un grand émotif comme votre Tonton Henri ressort avec une presque larme à l’œil : Chronique des Dragons Oubliés de Jacques Sadoul (Imagine, Flammarion, 2000, 399 pages).

Je suppose qu’on peut appeler ça de la fantasy puiqu’il y a des dragons, des trolls, des elfes, de la magie, toussa, mais avec des trucs plus SF : des portes dans le temps, des univers parallèles, des êtres d’énergie. Et aussi beaucoup de sexe et pas mal d’humour au second degré.

C’est l’histoire d’un groupe hétéroclite : une shampouineuse blonde (donc bête), une actrice chinoise experte en kung-fu (donc agressive), un grand costaud chasseur africain (donc bien monté), un sexagénaire paléontologue (donc attendrissant et sage) et une beauté étrange venue d’ailleurs, une « nymphe » qui n’en est pas une mais qui est bien plus que ça. Quatre terriens disparates et une étrangeté, plus un maître-chat qui parle, se retrouvent dans un univers parallèle, sur Shaggartha, pour constituer l’Aragne qui va sauver la planète de la Noirceur et des dragons qui l’accompagnent.

C’est un roman d’aventures - ça n’arrête pas une seconde - mais pas vraiment pour les petits nienfants. Toutes les deux pages on parle d’« arbres de vie » qui se dressent, de « sources » (d’où coule le miel) prêtes à les accueillir, de taille de nichons dénommés « fruits », mais aussi de viols, de meurtres, de pals et d’autres tortures et exactions en tous genres. Curieusement, on s’en fout un peu, nos héros et d’autres s’en sortent toujours (pas forcément ceux qui les accompagnent) et continuent leur mission, en s’interrogeant, de temps en temps mais pas trop souvent, sur le pourquoi de cette histoire.

Les personnages sont sympas, celui de la « nymphe » en particulier est bien vu, ambigu et compliqué. L’écriture par contre est simplissime, banale, sans fioritures, sans ton ni effets. Nonobstant, malgré les rebondissements, les personnages secondaires multiples, les voyages dans le temps (l’histoire se passe sur trois époques différentes de la même planète Shaggartha), on arrive à suivre sans forcer et on se laisse accrocher.

Il y a même une espèce de crescendo jusqu’à un final surprenant et un épilogue attendrissant (d’où la quasi larme). Bref j’ai passé un bon moment de lecture distrayante. Merci M’sieur Jacques !

Comme d’hab, après lecture et chronicure, je tape la gougle et que vois-je ? Que c’est ressorti chez J’ai Lu en 600 pages plus rajouti sous le titre Shaggartha. Ah bon ? Monsieur Sadoul fut un grand dir litt, alors il doit savoir pourquoi il a fait ça. Moi pas, alors je rachèterai pas le même truc en plus long !


Henri Bademoude
5 novembre 2006


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