Le final de la trilogie “Le Dernier Atlas” se situe dans un passé recomposé fort proche (2020), Fabien Vehlmann et Gwenn de Bonneval y confrontent des événement récents à notre mémoire, déformés par ce fameux point de divergence propre à l’uchronie auquel s’ajoute une anomalie des plus singulières qui précipite l’Algérie, et le monde, dans des abîmes de confusion et de peur.
Polar SF et passé recomposé
Ismaël Tayeb, jeune truand un brin idéaliste, a eu l’idée de génie de réveiller un vieil Atlas de l’ère atomique française des années 70 dans une décharge en Inde où il devait être démantelé. Malgré les errements d’un monde fragmenté, avec une équipe des plus hétéroclites, il a mené le George Sand au combat face à l’Umo. Il a vaincu, un peu facilement à son goût, car les défis restent les mêmes, entre magouilles politiques, complots de barbouzes et corruption avec la mafia, notamment le caïd Le Goff, dit aussi « Dieu le Père ». Tayeb bosse pour cet enfoiré, craignant les menaces pesant sur ses parents, mais n’en a pas fini avec les étranges pouvoirs marquants les enfants de l’Umo, comme Adélie, la fille de la journaliste Halfort, traquée sans relâche.

Alors que la France se remet difficilement d’une catastrophe nucléaire, la mystérieuse créature appelée Umo fait son retour, cette fois en France. Dans un déni total de la démocratie, le Président Fillon appelle à l’union nationale, en cette période d’état d’urgence que traverse le pays après l’incident de Tricastin. Car le nucléaire est au cœur de la réflexion des scénaristes, de l’aveuglement complice des politiques envers les intérêts de cette branche industrielle au désintérêt porté aux réfugiés qui s’enfuient vers le sud du pays ou rejoignent la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Profondément humain, aussi politique qu’écologiste, ce polar SF est une absolue réussite conduite par Hervé Tanquerelle, un dessinateur qui a relevé le challenge de mettre en scène plus de 650 planches en trois années.

Aidé par Fred Blanchard pour les design technologiques et adossé aux couleurs d’une Laurence Croix toujours dans la bonne partition, il a porté avec force cette fresque sans égale qui fait date. “Le Dernier Atlas” se lit dans la passion et se relira tant sa qualité en fait une BD d’exception.
Le Dernier Atlas (T3)
Série : Le Dernier Atlas
Scénario : Fabien Vehlmann et Gwenn de Bonneval
Dessin : Hervé Tanquerelle
Design : Fred Blanchard
Couleurs : Laurence Croix
Éditeur : Dupuis
Pagination : 256 pages couleurs
Format : 21,3 x 28 cm
Date de parution : 3 septembre 2021
Numéro ISBN : 9791034737932
Prix public : 26 €
À lires ur la Yozone :
Le Dernier Atlas (T1/3)
Le Dernier Atlas (T2/3)
Illustrations © Hervé Tanquerelle et Éditions Dupuis (2021)