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Sur la route d’Aldébaran
Adrian Tchaikovsky
Le Bélial’, Une Heure-Lumière, n°34, court roman traduit de l’anglais, Science-Fiction, 160 pages, novembre 2021, 9,90€

Croyant qu’une planète se trouve aux confins du système solaire, des scientifiques envoient une sonde pour vérifier leur hypothèse. Elle révèle la présence d’une étrange structure, vite surnommée le Dieu-Grenouille, car quel que soit l’angle d’observation, elle présente toujours la même face. Une mission internationale se rend sur place et, comprenant qu’à distance, elle n’apprendra rien de cet artefact, quelques membres d’équipage sont envoyés pour l’explorer.



L’histoire est racontée par l’astronaute Gary Rendell qui a rêvé de cette mission, mais regrette bien d’y participer maintenant qu’il erre à l’aveuglette au sein du Dieu-Grenouille. Le lecteur comprend vite que quelque chose s’est mal passé, que pénétrer dans l’artefact était une mauvaise idée, tant l’objet se dérobe à la compréhension humaine. Qu’est-ce vraiment ? L’errance de Gary apporte des réponses, mais tout autant de questions. Il passe de crypte en crypte comme il nomme les pièces taillées dans la roche, se succédant sans cesse et suggérant une structure fractale. La solitude lui pèse, alors la moindre rencontre, aussi étrangère soit-elle, est source de joie et de curiosité. Étonnamment, Gary est d’une grande résistance, il sent qu’il est plus fort, plus endurant. Il peut manger ce qu’il veut. Depuis combien de temps se trouve-t-il sur place ? Il l’ignore, conjecture, mais le temps est-il seulement linéaire dans le Dieu-Grenouille ?

« Sur la route d’Aldébaran » alterne entre les déambulations présentes de Gary et la découverte de l’anomalie faisant penser à la présence d’une planète aux confins du système solaire, ce qui provoque toute une chaîne d’événements, jusqu’à rejoindre le présent de Gary. Au passage, bien des éléments trouvent là une explication. Adrian Tchaikovsky réussit rapidement à intriguer et passionner le lecteur au cas de Gary. En plus, ce court roman contient de nombreuses références et n’est pas dénué d’humour. Certaines péripéties semblent écrites d’avance, tant le contexte d’exploration d’un artefact extraterrestre s’y prête, mais elles n’en fonctionnent pas moins. Chacun ne demande qu’à vibrer, à vivre le grand frisson de la découverte et si le danger se cache dans la moindre ombre, ce n’en est que plus excitant.
Adrian Tchaikovsky ne fait pas forcément du neuf, mais ce qu’il propose est particulièrement réjouissant. Il y insuffle une dose de folie qui fait merveille et tranche dans la masse de ce type de récits. L’incursion lointaine apporte son lot d’émotions, l’humain y apparait bien fragile face à l’immensité du cosmos, les astronautes devenant le jouet d’un Dieu-Grenouille qui recèle bien des mystères.
« Sur la route d’Aldébaran », voilà une destination exotique, une nouvelle escale enthousiasmante de la collection Une Heure-Lumière.


Titre : Sur la route d’Aldébaran
Auteur : Adrian Tchaikovsky
Traduction de l’anglais : Henry-Luc Planchat
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 34
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 160
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : novembre 2021
ISBN : 9782843449901
Prix : 9,90 €


Adrian Tchaikovsky sur la Yozone :
- Dans la toile du temps
- Dans les profondeurs du temps
- Chiens de guerre

Autres titres de la collection :
- 1. « Dragon » de Thomas Day
- 2. « Le nexus du Docteur Erdmann » de Nancy Kress
- 3. « Cookie Monster » de Vernor Vinge
- 4. « Le choix » de Paul J. McAuley
- 5. « Un pont sur la brume » de Kij Johnson
- 6. « L’homme qui mit fin à l’histoire » de Ken Liu
- 7. « Cérès et Vesta » de Greg Egan
- 8. « Poumon vert » de Ian R. MacLeod
- 9. « Le regard » de Ken Liu
- 10. « 24 vues du mont Fuji, par Hokusai » de Roger Zelazny
- 11. « Le sultan des nuages » de Geoffrey A. Landis
- 12. « Issa Elohim » de Laurent Kloetzer
- 13. « La ballade de Black Tom » de Victor LaValle
- 14. « Le fini des mers » de Gardner Dozois
- 15. « Les attracteurs de Rose Street » de Lucius Shepard
- 16. « Retour sur Titan » de Stephen Baxter
- 17. « Helstrid » de Christian Léourier
- 18. « Les meurtres de Molly Southbourne » de Tade Thompson
- 19. « Waldo » de Robert A. Heinlein
- 20. « Acadie » de Dave Hutchinson
- 22. « Abimagique » de Lucius Shepard
- 23. « Le temps fut » de Ian McDonald
- 24. « La Survie de Molly Southborne » de Tade Thompson
- 25. « Les Agents de Dreamland » de Caitlin R. Kiernan
- 26. « Vigilance » de Robert Jackson Bennett
- 27. « La Fontaine des âges » de Nancy Kress
- 28. « La Chose » de John W. Campbell
- 29. « Ormeshadow » de Prya Sharma
- 30. « À dos de crocodile » de Greg Egan
- 31. « Toutes les saveurs » de Ken Liu
- 32. « Le livre écorné de ma vie » de Lucius Shepard
- 33. « Symposium Inc. » de Olivier Caruso

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.f


François Schnebelen
25 novembre 2021


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