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Pas très faim, ni de sang, ni de Dieu
Liste de Sang de Patricia N. Elrod - Le jugement de Jéhovah de James Morrow
Délices & Daubes n°19


Un nouveau genre en rayon, le polar surnaturel. Pourquoi pas ? J’aime la littérature policière et le fantastique, alors j’achète « Liste de Sang » de Patricia N. Elrod (283 pages), malgré l’horrible couverture de J’ai Lu.

Ben c’est pas mal, léger, garanti sans prise de tête. Une ambiance qui se veut Chicago des années 30.

Un journaleux en mal de scoop se fait descendre mais il ressuscite parce qu’il a aimé une belle vampire dans sa jeunesse. Un privé l’aide et ils vont chasser ensemble les vilains pas beaux truands tueurs. Il y a un peu d’humour et un peu d’amour. C’est gentillet. L’histoire d’une liste de potentats mafieux est grosse comme un énorme câble, l’auteur(e) ne s’est pas vraiment fatigué sur le scénario Elle a surtout essayé d’utiliser son idée d’un vampire pas méchant, qui ne boit que du sang de bœuf sans faire mal à la bête mais qui peut se transformer en brouillard. Il n’a pas de reflet dans les miroirs et doit dormir la journée à l’abri et avec la terre de son jardin. Il ne peut ni manger ni boire, le pauvre. On oublie l’ail mais on garde l’arbalète à carreau en bois. On prend et on jette dans le fatras mythologique associé aux descendants de Vlad Dracul. J’ai quand même eu un peu de mal à finir, les aventures sont stéréotypées et la fin prévisible. Enfin, la fin de l’épisode, parce que c’est parti pour une longue série. Un ça suffit pourtant, je trouve.

Je viens d’arrêter de lire un bon bouquin : Le jugement de Jéhovah de James Morrow. (Au Diable Vauvert). J’avais entendu causer de l’auteur. Mais j’arrête. Oui, je sais, c’est pas cohérent, je dis que c’est bien et j’arrête. A la moitié. Après 254 pages sur 525. L’idée est géniale. On a retrouvé le corps de Dieu dans la banquise, on en a fait un parc d’attraction parce qu’Il est dans le coma. Un petit juge d’une province américaine perd sa femme dans un accident et souffre le martyre d’un cancer de la prostate. Trop injuste. Il attaque Dieu en procès. L’écriture est légère. C’est subtil et drôle. Il y a des situations cocasses. C’est super cultivé et intelligent. On en apprend un paquet sur la théodicée, saint Augustin, l’eschatologie, la théologie en général. Mais, désolé, c’est trop long. C’est quoi cette mode imbécile qui dit qu’il faut être long pour être bon en littérature ? Moi qui suis redevenu boulimique de lecture, j’aime bien changer d’ambiance, de style, d’histoire au moins deux fois par semaine. Là ça fait plus de 8 jours que je suis dedans (dans le Corpus Dei qu’explore le héros en bateau et où il rencontre le Diable, Augustin, Behomot, Noé, Abraham, Lot et ses filles, etc.. Et même un couple de dinosaures). Au rythme de lecture du truc il me faut encore une semaine pour finir. Pourtant c’est jamais vraiment lourd - quoique, la théologie, quand on n’est pas curé... - mais c’est trop long. J’en ai assez. J’arrête. Alors peut-être un jour ou sur une île déserte... Mais là c’est la rentrée et j’ai plein d’autres trucs à faire et d’autres livres à lire. Il a beau être subtil, intelligent et drôle, Morrow, il finit par m’emmerder avec ses histoires de « Dieu est-il bon ? » Il pouvait torcher ça en 200 ou 300 pages, ça suffisait, j’aurais dis « délice ». Mais non, faut allonger, allonger, jusqu’à écœurer. Dommage !

Rajouti : Après trois clics sur la gougle, j’apprends que c’est une trilogie et que c’est le bouquin du milieu ! Dingue ! Ça devrait faire un tabac dans les monastères et les couvents, là où les gens n’ont rien d’autre à faire que de se préoccuper des questions traitées par Morrow.


Henri Bademoude
24 septembre 2006


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