Fenrir (T1) et (T2)
Chugaku Akamatsu et Mioko Ohnishi Casterman
Temüjin est une légende. Celle du Grand Khan qui réussit à unifier tous les clans de la steppe.
Au sein du clan Qiyat, sur l’immensité mongole, il est l’aîné qui devrait succéder à son père, Yesügei, ce grand guerrier qui a marqué les esprit. Pourtant, au bout d’un combat qu’il aurait du gagner, c’es son frère Behter qui l’emporte et dirigera donc le clan.
Börte, amie de toujours, et amoureuse transie de Temüjin, ne comprend pas car elle sait qu’il a laissé gagner ce frère souffrant d’une blessure en son corps. Mais le futur Khan a déjà la vision d’un rêve de paix, pour que le sang des siens ne coule plus et que les armes cessent de faire trembler tous les hommes.
Fenrir, une entité venue de l’espace
Il sait que Behter sera un bon chef et, surtout, il rêve d’unir tous ces clans qui n’ont pourtant de cesse que de se massacrer pour mieux se piller. Aujourd’hui, son propre clan, autrefois si respecté, attise les appétits des autres nomades : le fort prospère, le faible disparaît. Mais comment briser cette spirale infernale ?
Peut-être dans l’instant d’une noyade, alors que Temüjin frôle la mort, tombé au fond d’un lac sans savoir nager, là où le murmure des anciens parle du sommeil de « celui qui fait trembler la terre ». Fenrir, une entité venue de l’espace s’écraser sur Terre, attend depuis si longtemps d’être libérée du fond de sa prison aqueuse qu’elle sauvera le jeune guerrier et ouvrira, par son immense pouvoir, sa vision au-delà de la steppe mongole, dans l’immensité d’un monde aussi rond qu’il est immense.
Si Temüjin a rallié à sa cause un premier allié de choix en la personne de Toghril Khan, chef d’un clan puissant, il n’st pas dupe : au-delà des serments, le vieillard est guidé par son seul intérêt. L’important était d’obtenir de nouveaux guerriers pour lutter contre les Tayichud, retranchés dans une forteresse imprenable au sommet d’une falaise. Dans le fracas des armes, des alliances et des trahisons, l’aventure est épique, parsemée de combats féroces et d’un humour bordé par la jalousie de Börte pour cette forme féminine d’exception qu’a pris Fenrir afin de souffler à l’oreille de Temüjin.
Un classicisme aux ambiances variées
Avec ce titre, Chugaku Akamatsu signe un manga décliné pour un public adolescent, avec cette conception propre aux mises en scène du genre composée de tant de types de narration et de graphisme.
Comme des sautes d’humeur, on passe du plus léger au dramatique, du cruel à l’humoristique, de la comédie de genre à la dramatique pure, avec un profil fantastique bien senti mais jamais pesant. “Fenrir” est sa première collaboration avec le groupe Square Enix (les jeux vidéos Final Fantasy, Dragon Quest ou des mangas comme Full Metal Alchemist ou Soul Eater) dont Mioko Ohnishi réalise un dessin au trait propre, incisif et hyper lisible, pour un manga bien léché. L’aventure appelle à s’enfoncer plus loin dans la steppe, vers cet horizon de conquête mais surtout de paix qu’imagine Temüjuin.
“Fenrir” a sans doute encore beaucoup d’effets étonnants à nous livrer, avec ce triangle amoureux particulier, ce destin incroyable et, dans sa robe assez classique et parfois naïve des débuts, elle conte l’histoire et la façon de vivre des peuples de la steppe. Sa dessinatrice a réalisé un spin off de “Battle Royale”, imaginez donc qu’elle a aussi dans sa manche l’art des scènes de batailles et de la cruauté qui va avec.
La série sait se faire passionnante et percutante, parfois déroutante tant elle mêle d’ambiances contraires. Et la conquête du monde ne fait que commencer ! À suivre...
Fenrir (T1) et (T2) Série : Fenrir Scénario : Chugaku Akamatsu Dessin : Mioko Ohnishi Lettrage : B.L.A.C.K Studio Traduction (Japonais) : Wladimir Labaere Éditeur :Casterman Pagination : 228 pages en noir et blanc et 194 pages N&B, broché sous jaquette Format : 13,1 x 17,9 cm Date de parution : 30 juin 2021 et 1er septembre 2021 Numéro ISBN : 9782203223493 et 9782203223516 Prix public : 7,95 €
Série : Fenrir
