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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Quelques conférences-débats
24-26 août 2006
33ème Convention SFF

Les conférences débats et tables rondes constituent une constante des conventions de science-fiction depuis la toute première de 1974 et sont un des principaux intérêts évoqués par les participants occasionnels ou réguliers de ces manifestations.

Cette année 2006, pas moins de huit discussions au programme. Pour vous, nous avons assisté à la plupart d’entre elles :



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Le bilan de santé de la SF
© K. Steward

Conférence : « uchronie et SF »

Par Xavier Mauméjean, jeudi 24 août 2006, 14h00

Xavier Mauméjean, dont l’œuvre est marquée par l’uchronie, tient à expliquer de quelle façon son approche de la science-fiction progresse d’un roman à l’autre, l’éloignant peut-être d’une conception simple de l’uchronie et plus largement de la science-fiction.

S’il s’agissait dans sa Vénus anatomique d’évoluer dans une réalité parallèle réglée par les lois d’un système cartésien, dans Car je suis légion, l’auteur se sent de plus en plus proche de la réalité qui est la nôtre, avec quelques points d’uchronie, c’est-à-dire des variations infimes dans l’histoire connue qui vont aboutir à des malentendus et au passage vers d’autres possibles.

Dans Lilliputia, son roman en cours d’écriture, il lie deux événements chronologiquement distincts pour suggérer le lien de cause à effet : il veut écrire une sorte d’explication à l’envers de ce qui va se passer dans les camps de concentration en montrant la similitude entre les ressorts du comique (les nains sommés d’être drôles dans leur réserve de Lilliputia) et ceux de la tragédie.

Est-ce encore de l’Uchronie ?

Xavier Mauméjean affirme se sentir encore dans une démarche d’écriture de science-fiction, tout en comprenant qu’on veuille classer son ouvrage en cours comme roman historique.

En plus d’éclairer sur la façon de procéder d’un artiste dont le travail est à la fois construit et inspiré, un tel sujet ne pouvait qu’aboutir à l’éternelle discussion sur la définition de nos genres préférés.

L’auteur en profite alors pour préciser que sa définition de la science-fiction inclut les sciences dites molles : sociologie, économie, histoire, etc. qui ont l’homme pour objet inexact.

Pour lui, ce genre, lorsqu’il est réduit à la « hard science » tend à devenir son propre objet.

Il sort de cette discussion, outre quelques échauffements aussi vains qu’inévitables, un accord quasi-général sur la différence entre roman historique et uchronie : seule la deuxième s’intéresse à une modification de notre présent, comme conséquence de l’introduction d’un élément d’imaginaire.
K. S.

Débat : « Peut-on faire de la SF qui soit de la SF sans dire qu’on fait de la SF ? »

Pierre Gévart, Jean-Pierre Fontana, jeudi 24 août 2006, 15h30

Ce débat pose tout à la fois la question théorique du cloisonnement des genres dits de l’imaginaire, la question de l’image peu valorisée de ceux-ci et celle, plus pragmatique, de l’étiquetage des livres par les éditeurs pour optimiser les ventes.

Bien entendu, le propos n’était pas de trancher dans un sens ou dans l’autre, mais de prolonger par une réfléxion nourrie les réactions épidermiques observées çà et là dans le monde de la SF à la sortie de romans appartenant visiblement à ce genre et dont les auteurs se défendaient de tout lien avec la science-fiction.

Une discussion très vive qui a dérivé sur la notion de longue traîne, très populaire en ce moment dans les milieux autorisés.
Pour résumer et en simplifiant énormément, la longue traîne représente une redécouverte récente par Chris Anderson des lois propres aux distributions statistiques normales.

La longue traîne est d’abord utilisée pour décrire une partie du marché des entreprises telles qu’Amazon ou Netfix et pose que « le futur des marchés culturels réside dans les millions de marchés de niche cachés au fin fond du flux numérique. »

Cette théorie, porteuse d’espoir pour les produits non destinés à être des best-seller, reviendra dans d’autres discussions de ce week-end de convention : la conférence sur l’e-book et la table ronde sur la santé de la SF.

K. S.

Table-ronde : « Bilan de santé de la SF »

Jean-Pierre Fontana, Laurent Whale, le vendredi 25 août 2006, 10h30

Comment se porte la SF francophone ? Vit-elle seulement encore ?

Les participants s’accordent à constater un déclin de ce genre, si l’on excepte le cas de la littérature SF pour la jeunesse.

Mis à part les éléments de réflexion déjà évoqués lors des précédentes discussions (le cloisonnement et l’image du genre, le brouillage de pistes des éditeurs), un participant propose une explication exogène au phénomène : les loisirs de la classe populaire, dont est traditionnellement la lecture de livres de SF, ont beaucoup évolué. Les jeux vidéo et les programmes TV, par exemple, n’existaient pas comme une concurrence sérieuse à l’époque considérée comme l’âge d’or de la littérature SF.

On s’interroge ensuite sur l’opportunité de la division littérature jeunesse/littérature pour adultes quand la plupart des personnes présentes affirment avoir découvert la SF sur des ouvrages sans précision d’âge.

Jean-Pierre Fontana, qui dirige la revue Lunatique, s’est également attardé sur le sort de la nouvelle en soulignant les faiblesses des systèmes de distribution et de la démarche des fondateurs de revues. Pourquoi ne trouve-t-on les nouvelles de science-fiction que dans les revues spécialisées et confidentielles du genre ? Pourquoi les supports sont-ils si chers alors qu’il serait possible de les financer par la publicité ?

Ces questions de marché ont abouti, logiquement, à la longue traîne, précédemment évoquée.

K. S.

Conférence « La vérité est ailleurs »

Xavier Mauméjean, le samedi 26 août 2006, 15h30

Un pur moment de bonheur : la vie de Karel Capek (inventeur du mot robot) racontée de façon uchronique par Xavier Mauméjean, comme si le bonhomme de fer blanc (le Magicien d’Oz) ou Roby le Robot (Planète Interdite) avaient vraiment existé en tant que créatures douées de vie et de raison. Humour à chaque coin de phrase, émotion lorsque Xavier nous montra un squame tombé du bonhomme de fer blanc lorsqu’il fit un eczéma ferreux après avoir été accusé à tort d’être la Dynamo Rouge de Moscou ; ou encore lorsqu’il nous montra la rotule de Roby le Robot (changée après un accident), Karel Capek étant bien évidemment l’agent de ces deux « acteurs ».
N. D


D’autres conférences de Bellaing 2006 sur la Yozone

La SF russe et ukrainienne

SF et musique Classique


Le dossier de la Yozone sur la 33e convention de SF.


Ketty Steward
Nathalie Dau
29 août 2006


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Xavier Mauméjean



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Pierre Gévart



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