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Indigeste et cultissime
Honor Harrington 1 : Mission Basilic de David Weber - Elric le Nécromancien de Michael Moorcock
Délices & Daubes n°15


Bon, soyons clairs, personne ne vous oblige à lire ce billet d’atrabilaire, même si, très injustement, vu ce que je lui fais subir, mon foie ne va pas si mal, merci. Mais j’en ai vraiment, mais vraiment, encore trop que c’est pas possible, marre et marre de chez grave marre, de ne rien comprendre à ce qu’aiment les gens. Partout vous lisez du bien d’un truc dont vous ignorez tout, donc vous l’achetez en toute confiante naïveté. Et vlan ! Rataplan, vilain patapan ! Caramba ! Encore raté !

Là c’est David Weber, Honor Harrington 1 : Mission Basilic (J’ai Lu SF, 509 pages, quand même !). Non mais franchement, quelqu’un a compris les quatre premiers chapitres(parce que, après, j’ai arrêté) ? La stratégie quadri dimensionnelle, les vitesses relatives, les impulseurs propulseurs au-dessus, au-dessous, mais pas sur les flancs, les missiles et leur portée, et tout le tintouin ? Non, là, je suis dépassé par la capacité de lecture de certains.

Or donc voici un best-seller, adoré et adulé, son auteur reconnu comme l’égal des plus grands, blablabla... Pffff ! Ne soyons pas grossier, restons correct. Les combats dans l’espace ? Illisible !La guéguerre de la femme forte avec son second ? Sans intérêt ! Le coup du chat sur l’épaule ? Bien vu pour séduire les adolescentes ! Le militarisme à visage humain ? Non merci, sans façon !

Ouyou youïlle ! Mama mia ! Ma c’est pas possible ! Au secours !

Passons, buvons un coup, et plongeons de nouveau dans le classique, la dernière fois ça m’avait réussi (voir DD n°14). En ce moment Omnibus ressort tout Elric de Michael Moorcock. Je vais donc dans ma bibal préférée et j’en extrais Elric le Nécromancien (Opta, 1969, illustrations de Druillet, préface de Jacques Bergier). Bon c’est pas drôle, pas du tout, mais c’est pas glauque non plus. Non seulement le héros est d’un romantisme (au sens noble, tragique) démesuré et échevelé, mais il se pose des questions qui sont loin d’être bêtes. Ce n’est pas le combat du Bien et du Mal, de l’Obscurité et de la Lumière, comme dans toutes les daubes fantasiques (ça existe pas cet adjectif ? Tant pis je l’invente) depuis papy Tolkien. Non, c’est plus profond, c’est le combat de l’Ordre et du Chaos, de la Loi et de l’Anarchie. Et comment fait-on pour maintenir l’équilibre ?

Bon, je ne pourrais pas en lire tout un Omnibus à la suite. J’ai relu les trois ou quatre premières aventures, le temps qu’Elric fasse raser la dernière cité de son peuple, qu’il tue la femme qu’il aimait, qu’il trahisse ses alliés, qu’il rencontre son compagnon Tristelune, qu’il se tape une sorcière et une reine et que sa dépendance physique, sa symbiose, avec son épée noire Stormbringer soit définitivement avérée. Sans elle l’albinos aux cheveux blancs et aux yeux rouges redevient physiquement malingre, mais avec elle c’est l’égal d’un dieu.

N’oublions pas que Moorcock a été des rares à écrire de la bonne « sword and sorcery » dans les années 60, après les initiateurs du genre : Robert Howard et son Conan (dès les années 30) et Fritz Leiber et son cycle des Epées (dès les 40). Alors, chapeau bas. Désolé les jeunots ambitieux mais ceux-là ont placé la barre très haut, va falloir s’accrocher et travailler l’imagination, pas seulement le style et les ficelles d’ateliers imposées par les éditeurs (deux choses dont se foutait royalement papa Moorcock).


Henri Bademoude
27 août 2006


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