« Graal » est un jeu de cartes né des esprits facétieux d’Aurélien Filippi et Joan Bacheré. La mécanique de base n’est rien moins que celle d’un jeu multicolore à faire cligner les yeux, un jeu plus que célèbre, le « Uno », ou plutôt de son ancêtre, le « 8 américain ».
Mais vous êtes ici, dans l’univers enchanteur des Merlin, des dames du lac, des Arthur, Perceval et Guenièvre… j’ai nommé… les légendes arthuriennes, semées de cartes à effets qui plongent les joueurs dans une immersion de sortilèges.
Chaque joueur incarne un des 8 personnages choisis dans le panthéon arthurien en tirant une carte Légende. Cette carte possède un pouvoir qui sert de joker au cours d’une manche.
Ensuite, une carte Quête est dévoilée. Elle représente la première étape du périple et sera remportée par le gagnant de la manche en cours. Il l’ajoutera devant lui et pourra la jouer lors de la manche suivante, et appliquer son pouvoir afin de se défaire du mauvais sort ou d’attaquer un de ses adversaires.
Enfin, chaque joueur débute la partie avec 6 cartes en main.
Restera à se débarrasser de toutes ses cartes afin de remporter la manche, la carte Quête, et de voir la victoire se profiler dans les horizons celtiques. Pour cela, les joueurs n’ont qu’à déposer leurs cartes les unes sur les autres. Mais il faut respecter la similitude de couleur ou de symbole pour que ce soit possible. Dans le cas contraire, le joueur doit piocher une carte qui augmente sa main.
Évidemment, tout le charme du jeu se trouve dans les différentes cartes.
Les plus communes sont les artefacts (Grimoire, Talisman et Pierre Runique) qui n’ont que leur couleur et leur symbole pour être activé.
Mais existent aussi des cartes Puissance qui peuvent être posées sur n’importe quelle couleur et qui amènent dans le jeu quelques taquineries. La Table Ronde change le sens du jeu et impose une nouvelle couleur. Quant au Chapeau de Merlin, il autorise le joueur l’ayant posé à choisir une nouvelle couleur.
Et c’est sans compter sur les entourloupes de ce fieffé enchanteur. Car l’homme à la barbe blanche et au chapeau pointu (turlututu) possède ses propres cartes et ses noirs desseins. Arrivé à ce moment de l’aventure, on entre dans le vif des interactions. Merlin peut lancer un sort d’Illusion (le joueur peut rejouer) ou de Ténèbres (le joueur choisit un adversaire qu’il obligera à passer son tour) sans ciller. Mais il peut puiser dans de sombres maléfices en combattant avec son sort de Confusion (le joueur choisit un adversaire qui piochera 2 cartes) ou celui de Charme (le joueur oblige un adversaire à piocher une carte de son jeu).
Il sera à craindre de se retrouver face à la carte Excalibur qui permet au joueur attaquant de contraindre un adversaire choisi à piocher pas moins de 4 cartes. Si la chance vous sourit et que vous possédez une carte Bouclier de Lancelot vous stopperez immédiatement le combat et prendrez une goulée d’air frais.
C’est sans compter sur une dernière subtilité de jeu : le Duel.
Lorsqu’une carte Attaque est brandie, le défenseur peut décider de s’engager dans la bataille et poser une carte identique afin de combattre en duel. Mais il faut bien réfléchir à sa tactique, un repli vaut parfois mieux qu’une fronde désastreuse.
Le sel de « Graal » réside dans la multiplicité de possibilités de jeu. Certes, on pose nos cartes en réaction à celle défaussée par l’adversaire, mais il faudra parfois éviter de se débarrasser de certaines cartes car leur pouvoir se révélera plus intéressant quelques coups après.
Justement, les coups peuvent pleuvoir de partout. Le choix de l’adversaire lors des différentes attaques est une manœuvre bien facétieuse qui renouvelle sans cesse la partie. Les cartes Légende ont des pouvoirs dévastateurs qui peuvent renverser le cours de chaque manche.
Le jeu se déroule en 3 manches, avec une quatrième possible, intitulée le Tournoi (une dernière manche qui se joue par élimination des joueurs, on vous avait dit taquin, non ?). Mais à ce terme, l’on a omis de parler de la pépite du jeu : le Graal ! Il est là, quelque part, dans la main de vos adversaires, ou encore dans la pioche… Et si, par chance, cette carte magique se révèle à vous, posez la en dernière carte et vous remportez la partie !
« Graal » est jeu de cartes très accessible aux règles vite appréhendées. Il faut juste quelques parties pour utiliser au mieux les pouvoirs de chaque carte. Le plaisir en est grandissant à chaque manche car les rebondissements se multiplient. Les nombreuses interactions ajoutent au charme d’un ensemble qui donne envie d’y revenir.
Le côté immersif est aussi dû aux superbes illustrations du jeu. Créées par Aurélien Filippi, un des co-auteurs, elles sont soignées, expressives, et formidablement dynamiques. Avoir les cartes en main est un régal pour les yeux. Elles sont graphiquement réussies et joliment tramées selon les normes Eco Friendly Game, un engagement supplémentaire qui ajoute à la valeur du jeu.
Mettez donc au placard votre jeu de carte multicolore bien usé, et retrouvez avec « Graal » un plaisir augmenté. Facilement transportable, vite mis en place, aux règles apprises rapidement, c’est un régal à regarder et un vrai bonheur à jouer.
Graal
Type : défausse de cartes, tactique
Âge : à partir de 8 ans
Nombre de joueurs : 3 à 5
Durée d’une partie : 30 min
Auteur(s) : Aurélien Filippi & Joan Bacheré
Illustrateur(s) : Aurélien Filippi
Éditeur : Oka Luda
Format de la boite (en cm) : 10,5 x 15 x 3,5
Date de sortie : 28 mai 2021
Prix public conseillé : 13,90€
Contenu de la boite :
30 cartes Artefacts
10 cartes Puissance
20 cartes Merlin
11 cartes Relique
5 cartes Quête
8 cartes Légende
6 cartes Aide de jeu (3 en français et 3 en anglais)
2 livrets de règles (1 en français et 1 en anglais)
À lire sur la Yozone :
Entretien avec Aurélien Filippi et Joan Bacheré
Aurélien Filippi - Elaine, Viviane, Iseult, Guenièvre...
Illustrations © Aurélien Filippi & Oka Luda