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Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit
Film américain de Gore Verbinsky (2006)
2 août 2006


Genre : Pirates, Fantastique
Durée : 2h25

Avec Johnny Depp (Jack Sparrow), Orlando Bloom (Will Turner), Keira Knightley (Elizabeth Swann), Jack Davenport (Norrington), Bill Nighy (Davy Jones), Jonathan Pryce (Governor Weatherby Swann), Lee Arenberg (Pintel), Mackenzie Crook (Ragetti), Kevin McNally (Gibbs), David Bailie (Cotton), ....

Fort de la fréquentation de ses parcs d’attraction (75 millions de visiteurs chaque année dans le monde), Disney s’est lancé à la fin des années 90 dans un coûteux programme d’adaptation de ses attractions vedettes au cinéma. Sa première tentative, « Mission to Mars », ne fait pas recette et la seconde, « The Country Bears », est un tel flop que le studio limite sa sortie au seul continent américain. Le projet d’invasion, ou plutôt de disneylandisation, des salles obscures, est en péril et Mickey joue son va-tout en confiant la production de ses « Pirates des caraïbes » à Jerry Bruckheimer. Ce dernier profite du certaine latitude depuis le succès de « Benjamin Gates et le trésor des templiers » et fait appel à Gore Verbinski pour mettre en scène les aventures fantastico-rocambolesques du Capitaine Jack Sparrow. Bonne pioche. Le réalisateur a le vent en poupe depuis son remake de « The Ring » et tire une première salve avec « La Malédiction du Black Pearl » qui enflamme le box-office l’été de l’an de grâce 2003. En l’espace de quelques minutes, et d’une arrivée inoubliable à Port Royal, Gore Verbinski ressuscite le film de pirates, genre moribond depuis près de 40 ans, et Johnny Depp impose son personnage de flibustier excentrique mal rasé et fauché comme les blés comme une icône incontournable du cinéma moderne. Il décroche, d’ailleurs, un Screen Actors Guild Award pour son rôle dans ce film nommé aux Oscars et aux Golden Globe, tandis que Keira Knightley se retrouve, du jour au lendemain, propulsée au rang de star.

Bien évidemment, un tel succès ne pouvait rester sans suite et Mickey engage dans la foulé producteur, réalisateur, acteurs et équipe technique pour tourner simultanément les deux autres volets de la trilogie « Pirates des Caraïbes ». Maintenant qu’il n’est plus sous le coup de « La malédiction du Black Pearl », l’anti-héros de la mer va devoir rendre des comptes à Davy Jones. Mi-homme mi-créature, le capitaine du mythique « Hollandais Volant » est à sa recherche pour recouvrer une créance de sang. Seigneur des profondeurs, il contrôle également le Kraken, un monstre matin surpuissant capable de briser un navire en un instant. Mais, Jack connaît le secret de Davy Jones et sait, que pour survivre, il doit s’emparer du coffre renfermant le cœur du marin maudit. Loin d’être en reste, les principaux protagonistes du premier film sont aussi de retour : Elizabeth (Keira Knightley) et Will (Olando Bloom) pour soutenir Jack Sparrow, Lord Cutler Butter dans sa quête exterminatrice de la flibusterie et James Norrigton, l’officier malheureux de la marine britannique qui a tout perdu, y compris Elizabeth, essai, tant bien que mal, de redorer un blason bien terni.

Combats, mystères, créatures julesverniennes, malédictions et loups de mer de l’au-delà, « Le secret du coffre maudit » reprend tous les ingrédients de « La Malédiction du Black Pearl » en plus fort, plus grand, plus spectaculaire et plus touffus. C’est d’ailleurs là que le film pêche. A trop vouloir nous surprendre pour nous en mettre plein la vue, le scénario de Ted Elliott et Terry Rossio et la mise en scène de Gore Verbinski se perdent un peu en longueur en accumulant, jusqu’à plus soif, rebondissements et séquences d’anthologies.

Mais, ne boudons pas notre plaisir. Les décors (de Port Royal à Dominique en passant pas Saint-Vincent) sont somptueux, les effets spéciaux et les maquillages hallucinants (les attaques du Kraken, les apparitions du « Hollandais Volant » ou de son capitaine tentaculaire sont indéniablement de grandes réussites), les séquences d’abordage ou de combats à l’épée (la scène délirante du duel dans la roue du moulin dévalant la pente) parfaitement maîtrisées et l’humour, toujours aussi ravageur. A ce propos, on pourra néanmoins s’interroger sur l’intérêt de la réplique, dans la version originale, du pirate froussard qui, en français dans le texte, refuse de débarquer en terre ennemie, Si cette petite pointe de moquerie vient s’ajouter à celle du premier film concernant les pourparlers (« Les pourparlers sont une invention des français »), cette insistance à rappeler la position de la France durant la seconde guerre du golfe laisse planer un doute quant au soutien aveugle de Mickey, Jerry Bruckheimer ou Gore Verbinski pour la politique militaire désastreuse de George W.Bush en Irak. Excusez-nous messieurs les américains d’avoir notre libre arbitre. Continuez de faire des films grands spectacles, vous faites cela très bien. Pour ce qui est du courage et de la conscience politique, on en reparle quand vous ne suivrez plus comme des moutons un président intellectuellement limité dont l’administration vous bourre le mou avec des rapports fallacieux.

Ce petit détail énoncé, « Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit » est un pur moment de divertissement cinématographique. Un grand film d’aventures dont l’orientation plus marquée jeune public risque néanmoins de démobiliser les plus grands dans dernière heure. A noter que le troisième et dernier volet de la saga, « La fin du monde », débarquera sur les écrans aux printemps 2007.

FICHE TEHCNIQUE

Titre original : Pirates of the caribbean : Dead Man’s Chest

Réalisation : Gore Verbinski
Scénario : Ted Elliott et Terry Rossio d’après les personnages de Ted Elliott, Terry Rossio, Stuart Beattie et Jay Wolpert

Producteur : Jerry Bruckheimer
Producteurs associés : Peter Kohn, Pat Sandston
Producteurs exécutifs : Bruce Hendricks, Eric McLeod, Chad Oman, Mike Stenson

Musique originale : Hans Zimmer
Image : Dariusz Wolski
Montage : Stephen E. Rivkin, Craig Wood
Distribution des rôles : Denise Chamian
Création des décors : Rick Heinrichs
Direction artistique : John Dexter
Décorateur de plateau : Cheryl Carasik
Création des costumes : Liz Dann, Penny Rose
Maquillage : Ve Neill
Son : Christopher Boyes
Effets spéciaux : Michael Lantieri
Cascades : George Marshall Ruge

Production : Jerry Bruckheimer Films, Walt Disney Pictures
Distribution : Buena Vista International (2006)

Relation presse : Foriane Mahieu et Aude Thomas pour BVI

INTERNET

http://www.pirates-lefilm.fr


Bruno Paul
31 juillet 2006



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