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Hanse galactique (La), tome 5 : Le crépuscule de la Hanse
Poul Anderson
Le Bélial’, roman traduit de l’anglais (États-Unis), science-fiction, 320 pages, janvier 2021, 22€

Mirkheim, la planète trouvée dans “L’étoile-guide” par l’équipage du Débrouillard et dont l’existence a longtemps été cachée, devient un enjeu majeur et entraîne la guerre entre les Baburites et les humains. Les Baburites auxquels personne ne prêtait attention auparavant font preuve d’une volonté expansionniste avec des moyens inattendus. Mettre la main sur Mirkheim et ses métaux rares leur donnerait un avantage dans leur politique de conquête.
Comment ont-ils pu progresser autant ? D’où leur vient ce bellicisme ?
Nicholas van Rijn charge sa meilleure équipe : David Falkayn, Chee Lan et Adzel avec la Débrouille, de démêler cet imbroglio.



Commencée en mai 2016, la publication de l’intégrale du cycle de « La Hanse galactique » trouve ici son terme au bout de 5 volumes composés de romans et de nouvelles. « Le crépuscule de la Hanse » était jusqu’à présent inédit, cet ultime tome porte bien son nom, il annonce la couleur, la fin d’un modèle. « Le monde de satan » laissait déjà présager cette issue fatale. Elle devient encore plus tangible, il est temps de laisser la place. Le prince-marchand Nicholas van Rijn, colosse ventripotent avec un franc parler qui lui est propre, en convient dans la conclusion. Une page se tourne, mais il désire qu’elle se tourne le plus lentement possible.
Pour les besoins de cette dernière mission, il faut à nouveau réunir les trois compagnons David Falkayn, Chee Lan et Adzel qui s’étaient perdus de vue, chacun parti de son côté. Il est bon de les retrouver, de sourire à leur complicité et de les suivre dans leurs aventures hautes en couleurs. En effet, ils se jettent rapidement dans les ennuis et il leur faut toute leur expérience pour s’en tirer indemne.
Ce roman mêle manigances politiques et actions avec des combats terrestres et spatiaux. Qui se cache dans l’ombre pour pousser les Baburites au combat ? Pourquoi conquérir la planète Hermès, celle dont est originaire Falkayn ? Beaucoup de points s’avèrent déstabilisants pour les observateurs qui n’arrivent pas à définir une réponse collective. Suivant les sociétés, les enjeux diffèrent. Nicholas van Rijn doit louvoyer, ménager les susceptibilités, faire durer la situation en attendant toutes informations que pourraient lui ramener ses envoyés et qui expliqueraient l’affaire. Il est inquiet, ayant conscience du danger, d’autant que des proches sont impliqués dans cette crise.

Poul Anderson décrit un ensemble complexe aux allures de poker menteur. Il exploite une dernière fois ses personnages fétiches dans un ultime feux d’artifices. « Le crépuscule de la Hanse » est la suite logique des actions précédentes de la Compagnie Solaire des épices et liqueurs, certaines décisions lui reviennent tel un boomerang dans la figure. Ses fondations ne la supportent plus, comme celles des autres grandes compagnies obsédées par le profit à tout prix sans réfléchir aux possibles conséquences. Tout le long de la lecture, chacun se rend compte que le clap de fin est proche et ce n’est pas sans une certaine tristesse que la conclusion arrive. Fini les retrouvailles attendues avec ces noms qui resteront dans les mémoires. Le cycle a beau faire daté, il n’en est pas moins très plaisant à lire et appartient à une histoire du futur imaginée par Poul Anderson qui explique la difficulté d’un tel projet dans “À propos des histoires du futur”, avant que Sandra Miesel dresse une “Chronologie de la civilisation technique”.

« Le crépuscule de la Hanse » signe la fin d’un cycle vraiment enlevé qui fait la part belle à l’aventure, à l’immensité spatiale, à l’amitié, aux intrigues commerciales, politiques... Le Sense of Wonder est au rendez-vous, les personnages sont attachants, les terrains d’action variés... Que demander de plus ?

Impossible de conclure sans saluer le travail de Jean-Daniel Brèque, l’instigateur de ce projet de longue haleine, ainsi que celui de Nicolas Fructus qui a donné vie aux personnages avec ses magnifiques illustrations de couverture, donnant un écrin mérité à ce cycle.


Titre : Le crépuscule de la Hanse (Mirkheim, 1977)
Série : La Hanse galactique, tome 5
Auteur : Poul Anderson
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Jean-Daniel Brèque
Couverture : Nicolas Fructus
Éditeur : Le Bélial’
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 320
Format (en cm) : 14 x 20,3
Dépôt légal : janvier 2019
ISBN : 9782843449673
Prix : 22 €


Également sur la Yozone :
- Hanse galactique (La), tome 1 : « Le prince-marchand »
- Hanse galactique (La), tome 2 : « Aux comptoirs du cosmos »
- Hanse galactique (La), tome 3 : « Les coureurs d’étoiles »
- Hanse galactique (La), tome 4 : « Le monde de Satan »
- Nicolas Fructus - Les Coureurs des étoiles

- « L’épée brisée »
- « Tau Zéro »
- « Le Chant du Barde »
- « La Patrouille du Temps »
- « Trois Cœurs, Trois Lions »
- « Les Croisés du Cosmos »
- « Barrière mentale et autres intelligences »


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
1er février 2021


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