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Comment parle un robot ?
Frédéric Landragin
Le Bélial’, Parallaxe, essai, sciences, 252 pages, juin 2020, 16,90€

Comment parle un robot ? La question semble apparemment simple, mais la réponse est très loin de l’être. C’est même tout l’opposé et cet essai risque d’en surprendre plus d’un, car il s’attaque, entre autres, à la structure du langage et heureux sommes-nous de parler sans savoir ce qui se cache forcément derrière nos phrases.



En débutant ce nouvel ouvrage de la collection Parallaxe à la livrée toujours aussi élégante, j’ignorais à quoi m’attendre et je ne pensais pas devoir m’accrocher autant pour suivre. « Comment parle un robot ? » traite des sciences du langage et c’est bien plus ardu que l’on pourrait le croire. Frédéric Landragin, déjà auteur de « Comment parler à un alien ? », s’est attaqué à un domaine que j’ai trouvé assez aride et il semble aussi en convenir car, plus d’une fois, il propose de sauter une partie et de passer à la suite, histoire de ne pas être découragé de poursuivre. J’ai fait l’effort de tout lire, j’estime que le travail effectué le mérite amplement, car le rédacteur évoque des notions auxquelles on ne prend pas garde en temps normal.
Il faut dire que nous n’en avons pas besoin pour parler, échanger, alors que pour les robots il n’en est pas de même. Ce qui nous est naturel s’avère d’une complexité inouïe pour une machine. Frédéric Landragin évoque en préambule les cas de Terminator envoyant bouler celui qui lui dit que ça pue chez lui et de C-3PO parlant 6 millions de langues. Rien de tel aujourd’hui, même si le TAL (Traitement Automatique des Langues) a des applications dans la vie de tous les jours, mais il faut toujours s’en méfier suivant l’usage qu’on en fait. Lisez les notices de vos appareils électriques fabriqués à l’étranger pour vous en convaincre ! Rien qu’à l’échelle de l’Union Européenne, il s’agit d’un enjeu majeur, car le coût annuel des traductions pèse plusieurs milliards d’euros.

Tout passe par l’écrit, les paroles doivent être retranscrites pour pouvoir être analysées, décryptées, afin d’être comprises dans le but de répondre ou de les traduire. Bien des exemples de phrases à problèmes parsèment les pages. Souvent elles apparaissent anodines, facilement compréhensibles. Oui mais pour nous, pas pour une machine ! Combien de fois votre assistant vocal répond : « Hem, je ne comprends pas » et que vous avez envie de le secouer, car il ne traite pas votre requête ? Aucun robot n’est prêt de passer le test de Turing dans des conditions normales.
Les programmeurs ont de quoi s’arracher les cheveux et traitent souvent un aspect précis du défi trop vaste. La science est bien loin d’égaler la science-fiction en ce domaine. L’auteur distingue aussi TAL et IA. Si j’ai bien suivi le premier applique automatiquement des recettes, là où l’autre raisonne et est capable d’apprentissage. Le sous-titre « Les machines à langage dans la science-fiction » signifie que c’est essentiellement le TAL qui est analysé.

« Comment parle un robot ? » est riche en enseignements. Une question anodine débouche sur un ensemble de notions complexes en appelant à la structure du langage. Même si c’est pour le moins ardu à suivre (je ne pense pas avoir tout compris), Frédéric Landragin parvient à vulgariser ce champ de recherches pour en montrer toute la difficulté, ainsi que les enjeux. Une belle performance, mais attention ce volume n’est pas le plus facile à suivre de la collection.
Dorénavant, avant de vous énerver avec votre assistant vocal, pensez à la complexité de sa tâche, ce qui vous calmera.


Titre : Comment parle un robot ?
Sous-titre : Les machines à langage dans la science-fiction
Auteur : Frédéric Landragin
Couverture et illustrations intérieures : Cédric Bucaille
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Parallaxe
Directeur de collection : Roland lehoucq
Site Internet : Essai (site éditeur)
Pages : 252
Format (en cm) : 13 x 20
Dépôt légal : juin 2020
ISBN : 9782843449659
Prix : 16,90 €


Dans la même collection :
- « Comment parler à un alien ? » de Frédéric Landragin
- « La science fait son cinéma » de Roland Lehoucq et Jean-Sébastien Steyer
- « Station Metropolis direction Coruscant » d’Alain Musset

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
29 juillet 2020


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