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Eclectisme toujours : un vieux chef-d’œuvre et de la french fantasy d’aujourd’hui
Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes - La Louve et l’enfant de Henri Loewenbruck
Délices & Daubes n°8


Oh la la ! Je viens de finir un classique des classiques que je n’avais jamais lu, honte sur moi, « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes (J’ai Lu, 252pp).

La claque ! Un chef-d’œuvre tout simplement. On n’a pas du tout l’impression de lire de la SF, d’ailleurs ce n’en est pas vraiment. Tout le monde (sauf moi jusqu’à récemment) sait qu’il s’agit du journal d’un simple d’esprit qui subit une opération et devient un génie avant de retomber à son état initial. C’est vraiment superbe de justesse, d’humanité, de tendresse. C’est un peu vieux (1959) mais ça ne se sent pas. Quel livre ! Il y a quelques longueurs quand même mais je viens d’apprendre (merci Wikipedia) qu’il s’agit à l’origine d’une nouvelle allongée en novella puis en roman.
L’écriture suit l’évolution intellectuelle de Charlie, bourrée de fautes au début qui s’améliore au fil des pages.
C’est écrit par un psychologue, alors il y a pas mal de psychanalyse et il m’a semblé - à moi pauvre nul en psycho - que l’auteur souhaite faire passer ses théories sur le psychisme comme, par exemple, que l’intelligence est corrélée à la mémoire. C’est peut-être vrai d’ailleurs (donc je suis bête) mais bon, ces aspects là m’ont paru moins convaincants. Mais ce ne sont que détails sans importance, c’est un chef-d’œuvre quand même.
Si vous ne l’avez pas lu, lisez-le. Ne restez pas comme moi un demi-siècle sans l’avoir fait. Je n’ai rien d’autre à vous dire.

Quel lecteur aventureux je fais : j’ai acheté un livre de fantasy francophone ! « La Louve et l’enfant » premier épisode de « La Moïra » de Henri Loevenbruck (J’ai Lu, 340pp).
L’auteur vient de gagner le prix du roman francophone aux Imaginales pour le sixième tome (si j’ai bien compris ?).
Ben c’est de la fantasy, hein, il n’y a pas tellement de surprises : une adolescente qui va sauver le monde et qui découvre progressivement qu’elle sera la plus grande magicienne de tous les temps, des druides puissants à la fois sages et retors, des horribles méchants venus de l’enfer ou de son équivalent, qui tuent, mangent les âmes et font souffrir par plaisir, un nain barbu très courageux et un peu rustre, des preux chevaliers au cœur pur nommés magistels, une jolie barde à la voix douce, des « gogûns » (une sorte de gobelins très vilains), des lutins des forêts, des sylves (une sorte d’elfes aux oreilles pointues), etc. La petite s’enfuit avec ses compagnons et affronte moult dangers dans la quête de son identité tout en découvrant ses pouvoirs. Du grand classique.
L’originalité c’est que, en parallèle, est racontée l’histoire d’une louve (raison pour laquelle j’ai acheté le bouquin, ayant moi-même des gènes de loup-garou, qui s’expriment surtout à la pleine lune, rassurez-vous). Les deux, la louve et l’ado, se rencontrent à la dernière page du livre. Le lecteur ne peut donc qu’acheter le deuxième volume.
Bon j’ironise mais c’est bien fait. On rentre facilement dans l’histoire et on a envie de savoir la suite, même si on s’en doute un peu. L’auteur remercie à la fin ses éditeurs (gâté le gars, il en a deux) et son gourou Bernard Werber. Alors pour la technique, il est bien entouré.
En résumé, de la fantasy pur sucre, techniquement au point, donc facile à lire. Mais ça manque singulièrement d’humour, même si il y a des velléités, rares et ratées. Il semble qu’à ce niveau, l’auteur n’a peut-être pas eu les maîtres qu’il aurait fallu.


Henri Bademoude
3 juillet 2006


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