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Brins d’Éternité n°56
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°56, Science-fiction - fantastique - fantasy, nouvelles-articles-chroniques, printemps-été 2020, 132 pages, 10$ CAD

À la vue de la couverture de ce numéro 56 de « Brins d’Éternité », j’ai pensé qu’il s’agissait d’une illustration de Benjamin Lacombe, avant de découvrir que c’est une création de Nat H Art’s. C’est très réussi, avec une note angoissante.



Première nouvelle : “Nos corps brutalistes” d’Étienne Fortier-Dubois. Un traitement pour retrouver le corps de ses 20 ans existe, mais Julian hésite toujours malgré son mal de dos récurrent et l’insistance de son conjoint et de leur fille. Le cas de conscience avec l’impression d’abandonner une part de soi-même et le parallèle avec le brutalisme, un ancien courant architectural dont les bâtiments sont voués à la destruction, apportent un indéniable attrait. C’est feutré, dans la sphère du privé, mais questionne intelligemment sur le rapport avec le passé.

Dans un trailer park miteux du Texas arrive un homme que tous appellent le peintre. Il évite les habitués des lieux et quand deux disparitions surviennent, il est tout de suite soupçonné d’en être l’auteur. Mais qui est-il vraiment ? “Portrait d’un paysage secondaire” baigne dans une atmosphère étrange, le lecteur sait vite que les apparences autour du peintre sont trompeuses, mais sans en identifier vraiment la cause. Le récit est prenant et Anzala Peytoureau achève le texte en beauté.

“Les compromises” ressemble à un exercice de style avec quelques destins de femmes chamboulés par la guerre qui se profile. Lynda Durand n’a pas choisi la facilité, mais le message passe tout de même, montrant que les victimes d’un conflit ne sont pas seulement celles que l’on croit.

Coralie Lemieux raconte l’histoire d’une fille souffre-douleur des autres élèves. “La nuit de tous les jeux” illustre comment les enfants peuvent parfois être cruels entre eux, sans prendre conscience de la portée de leurs actes. Ce n’est qu’un jeu, mais loin d’être innocent. C’est triste, bien mené et cela remue.

Gareth est un détrousseur de cadavres obligé de fuir Londres. À Widecombe, la population pense qu’il est venu pour enquêter sur la mort de la docteur. Loin de les détromper, il prend cette mission à cœur, d’autant que les cimetières de nuit lui sont connus. Affaire sordide, personnage principal controversé, conclusion sans complaisance... “Le démon de Widecombe-in-the-Moor” de Wilfried Renaut ne manque pas de qualités.

L’accident de Samuel agit comme un révélateur, il ne s’est jamais senti aussi bien que depuis l’amputation de son pied. Au lieu de ressentir le manque, d’être effondré par cette perte, il a le sentiment d’avoir gagné quelque chose, d’être enfin lui-même. Ambiance bizarro pour Dave Côté qui évoque le cas de personnes toutes nées la même nuit et affligées des mêmes maux. Le côté malsain de “Ceux qui sont partis” fait frissonner, chaque révélation est plus perturbante que la précédente. Une longue nouvelle déstabilisante à souhait !

L’article de ce numéro comporte deux parties : la théorie avec “Préparer la relève”, et la pratique avec “Conversation avec nos auteurs”. Geneviève Blouin introduit très bien le propos avec le besoin d’une équipe à se renouveler, d’expliquer comment cela se passe, la nécessité d’ouverture vers de nouveaux intervenants... avant de laisser la place à trois étudiants qui interrogent trois auteurs de la revue, à savoir Guillaume Voisine, Stéphanie Sylvain et Rich Larson. Un ensemble très intéressant qui a le mérite de partager quelque chose de très important qui se fait d’habitude dans l’ombre et dont les lecteurs n’ont pas conscience.

Quelques chroniques et la présentation des artistes Nat H Art’s et Julie Salkowski embellissant ce numéro achèvent ce « Brins d’Éternité » au contenu enthousiasmant. Du beau travail !


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 56
Éditeurs : Guillaume Voisine, Ariane Gélinas, Alamo St-Jean
Couverture : Nat H Art’s
Illustrations intérieures : Julie Salkowski
Genres : nouvelles, articles, critiques, entretiens
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : printemps - été 2020
Périodicité : quadrimestrielle
ISSN : 1710-095X
ISBN : 9782924585153
Dimensions (en cm) : 14 x 21,6
Pages : 132
Prix : 10 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
26 juin 2020


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