Natsuko veut poursuivre la quête inachevée de son frère : cultiver le riz Tatsu-Nishki (Dragon Merveilleux) pour produire le saké le plus fin mais le faire sans produits chimiques. Ces choix choquent ses nouveaux voisins riziculteurs qui ont besoin de pesticides et d’engrais pour s’en sortir. Loin de se démonter, elle veut diffuser ses idées en créant une association pour la riziculture bio. Mais, au même moment, un dépôt de produits chimiques menace non seulement le riz de Natsuko mais également les enfants de l’école.

« Natsuko no Sake » est très rafraîchissant. Il offre une vision radicalement différente du Japon. L’archipel n’est pas qu’une immense métropole. L’intérieur des îles est très rural. Un monde parfois en opposition avec les villes et qui apprécie peu l’arrivée de Natsuko et de ses choix. En effet, le riz Dragon merveilleux (quel nom appétissant !) est très compliqué à faire pousser car il nécessite de rejeter toutes les techniques modernes.
Au fil des pages, le lecteur découvre les techniques de la riziculture : le labour, le désherbage à main nue pour aboutir enfin à la récolte tant espérée. Malgré tous ces efforts, un accident climatique peut tout réduire à néant.
Le scénario s’intéresse surtout à la société villageoise qui entoure Natusko.
Ces territoires sont souvent vieillissants et confits dans le conservatisme. Les idées novatrices de Natsuko se heurtent à des opposition violentes. Bien entendu, il est plus aisé de cultiver avec des machines mais ce n’est pas la seule raison qui explique la course à l’équipement. Les agriculteurs dépendent des aides de l’État pour s’en sortir mais ces aides les contraignent à acheter des machines.
Dans ce deuxième volume, Natsuko découvre la dureté de la vie quotidienne des agriculteurs ainsi que l’isolement qu’ils subissent.
Oze Akira compose cependant un récit de plus en plus nuancé. Des voisins au départ sceptique dans le premier volume commencent à regarder avec plus d’intérêt les succès de Natsuko, notamment le sage Miyakawa. Au fil des chapitres, le lecteur découvre de nouveaux personnages qui rendent le récit de plus en plus complexe et passionnant.

Ce deuxième volume est aussi un récit d’apprentissage. Bien qu’elle manque d’expérience, Natsuko avance avec conviction et ne se laisse pas abattre par les nombreuses embûches. Elle ne le fait pas seulement par conviction personnelle mais aussi par tradition familiale.
Cette série est une œuvre classique qui a permis à Oze Akira, surtout connu pour ses mangas shōnen, de changer de registre et de connaître son plus grand succès. « Natsuko no Sake » a été adapté sous la forme d’une série télévisée.

Natsuko no Sake (T2)
 Série : Natsuko no sake
 Scénario : Oze Akira
 Dessin : Oze Akira
 Éditeur : Vega Manga
 Pagination : 452 pages en noir et blanc
 Format : 13 x 18 cm
 Date de parution : 13 février 2020
 Numéro ISBN : 9782379500657
 Prix public : 11 €

Illustrations © Oze Akira et Vega (2020)