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Nicnevin et la reine de sang
Helen Mullane, Don Reardon & Matthew Dow Smith
H1 Originals - Les Humanoïdes Associés

Un matin, la mère prépare les vacances dans la maison de famille au Northumberland avec sa fille Nicnevin et son fils cadet. L’enthousiasme est loin d’être à son zénith car l’aînée vient d’être exclue du lycée. Pour ne rien arranger, à leur arrivée, une abominable série de meurtres rituels de femmes transforme ce paisible village et Nicnevin semble étrangement connectée à ces phénomènes.



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Le début du récit est étrange avec des cases de couleurs différentes qui intègrent des textes poétiques obscurs. Ce voyage est l’occasion pour la jeune fille de découvrir le passé de la famille car sa grand-mère pratiquait la magie et elle a tout consigné dans des journaux intimes mêlant recettes de potion, récits de guérison et remarques personnelles. Le grand-père africain acceptait la magie et l’excentricité de sa femme malgré son métier de scientifique car la magie est mieux acceptée dans son pays de naissance. Au contraire, pour sa mère, plus rationnelle, la magie n’existe pas alors que sa fille l’attire sans le vouloir. Cependant, cela ne l’empêche pas d’être une adolescente. Revêche, Nicnevin reste collée à son téléphone échangeant avec ses amis sur son exil et écoutant sans cesse la même chanson. Elle est attirée par un jeune blond musclé, le beau gosse du village. Ce riche voisin fait des conférences sur les celtes. C’est par lui que le lecteur découvre un pan de la civilisation celtique, souvent méconnue par rapport à d’autres traditions : loin de Clochette dans Peter Pan, les fées ne sont pas des êtres toujours bienveillants mais des personnages hautains et parfois cruels. Dans cette tradition, la vérité est dans les rêves. C’est par eux que Nicnevin voit en premier l’entrée du pays des fées. Elle est gardée par un chien coupé en deux avec une couronne de gui au-dessus de la tête. En effet, sans que Nicnevin s’en rende toujours compte, des phénomènes étranges se produisent en sa présence. Cela perturbe parfois son quotidien mais, pour cette ado qui se cherche, ces signes montrent que la nature sait où est sa place.

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Le récit familial bascule dans l’horreur au moment où son frère découvre un meurtre rituel : qui tue ces femmes et dans quel but ? Hélas, le dessin de Don Reardon et Matthew Dow Smith est parfois maladroit pour l’anatomie et dans les dernières cases bâclé.
“Nicnevin et la reine de sang” est une histoire de famille ayant un cadre original de la magie celtique. Contrairement à la tradition des comics, il s’agit d’une seule longue histoire à l’européenne plutôt qu’un récit par épisode. La partie la plus réussie est la présentation de cette ado typiquement revêche mais les autres personnages manquent d’incarnation ce qui est tout de même dommage pour un récit sur la présence de la magie sur terre.

Critique de Corentin Grébert


Meurtres au pays des Fées

Passer l’été à Yeavering Bell, dans le Northumberland, est une punition pour Nicnevin, jeune adolescente urbaine centrée sur elle-même. Coincée entre sa mère et son jeune frère,Gowan, « Nissy » découvre, effarée, la vieille ferme familiale où vivait autrefois sa grand-mère. Elle porte le même prénom, synonyme autrefois de chasse aux sorcières et, dans ses rêves, voit l’entrée du pays des Fées. Elle tombe sous le charme de Reggie, un voisin fort sympathique qui l’instruit sur l’histoire des sites sacrés et l’origine païenne de son prénom. Amoureuse, elle ne pense qu’au filtre d’amour à la recette dénichée dans les vieux cahiers de sa grand-mère et ne voit pas le rite sacrificiel qui se met en place. La vieille, la mère et la vierge, pour invoquer La Cailleach, la reine du peuple des Fées. Déjà, une vieille femme a été assassinée, égorgée en un rite mystique.

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Helen Mullane a imaginé ce polar comme un conte horrifique qui évoque une Grande-Bretagne méconnue, celle des peuples premiers, les Votadini, effacés de la mémoire collective par Rome et la pensée chrétienne. Le ton est contemporain, il ouvre sur un choc de cultures fracassant dans une construction qui confronte poésie, histoire féerique et l’horreur qui pose sa marque indélébile, définitive. Le graphisme de Dom Reardon et les couleurs de Lee Loughride se complètent dans la douceur d’une campagne faussement paisible, là où des forces inconnues de « Nissy » vont l’éveiller dans un horrible sursaut. Fascinant et diaboliquement réalisé.
Espérons d’autres apparitions de Nicnevin !

Critique de Fabrice Leduc


Nicnevin et la reine de sang
- Scénario : Helen Mullane
- Dessin : Don Reardon, Matthew Dow Smith
- Couleurs : Lee Loughridge
- Éditeur : Les Humanoïdes Associés
- Collection : H1 Originals
- Pagination : 128 pages couleurs
- Format : 17,6 x 26,6 cm
- Dépôt légal : 12 février 2020
- Numéro ISBN : 9782731628418
- Prix public : 17,99 €


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- Conférence de presse H1, l’univers comics des Humanos


Illustrations © Don Reardon et Les Humanoïdes Associés (2020)



Corentin Grebert
Fabrice Leduc
1er juin 2020




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