Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Room (The)
Film français belge luxembourgeois de Christian Volckman (2019)
12 mai 2020


Genre  : Fantastique
Durée : 1h40

Avec Olga Kurylenko (Kate), Kevin Janssens (Matt), Joshua Wilson (Shane enfant), John Flanders (John Doe), Francis Chapman (Shane adolescent), ...

Couple de bobo trentenaire, Kate, traductrice, et Matt, peintre, ont enfin dénicher la maison de leur rêve. Une vieille et belle bâtisse à retaper à un prix abordable perdue au milieu de nulle part. Alors qu’ils sont en plein déballage de carton, Matt découvre une étrange porte cachée sous une bonne couche de papier peint, qui, une fois la clé trouvée, ouvre sur une mystérieuse pièce située au centre de la demeure. Une pièce, dont il découvre quelques jours plus tard, qu’elle est capable d’exaucer tous les voeux qu’on y formule : une nouvelle bouteille de whiskey…. champagne, fringues, bijoux, argent, tableaux de maîtres, Matt a beau avoir appris entre temps que leur maison fut le théâtre d’un terrible massacre, il n’en n’a cure, la pièce offre à son couple tout ce qu’il demande. La grande vie. Un plongeon dans l’insouciance la plus totale. Enfin, jusqu’au jour où il décide enfin d’aller faire un tour. De se rendre dans l’hôpital psychiatrique où est interné l’individu qui a massacré les anciens propriétaires. Un certain John Doe…Une petite excursion au cours de laquelle il découvre que les cadeaux de la maison ne supporte pas d’en sortir et dont sa femme a profité pour demander à la pièce de lui offrir l’enfant qu’elle n’arrivait à avoir....

C’est vrai qu’en zone Yo, on attendait avec une certaine impatience la sortie de « The Room », qui aurait dû marquer au mois de mars le retour du réalisateur, animateur et peintre français dans les salles obscures, 14 ans après son somptueux « Renaissance ». Le coronavirus en a malheureusement décidé autrement. C’est donc dans un format plus intimiste, celui de la VOD, que l’on découvre le nouveau film de cinéma de Christian Volckman.

JPEG - 45 ko

Un film de genre à l’introduction assez classique avec l’arrivée d’un couple dans sa nouvelle maison. De « Amityville » à « Poltergeist » en passant par « Insidious » ou « Paranormal Activity », on connaît la chanson. Mais bien vite « The Room » emprunte un chemin complètement différent. La maison est certes étrange avec son réseau de câbles et de fils électriques qui semble barder ses murs, mais c’est la mystérieuse pièce en son centre et ses propriétés extraordinaires qui prennent la le lead et installent dans un premier temps le film sur le registre de la fable fantastique. Une fable plutôt joyeuse et bonne enfant, le couple, très amoureux, se permettant tout et n’importe quoi, la valeur des choses n’ayant plus cours dans leur petit monde où la pièce, The Room, peut satisfaire tous leurs désirs matériels. Certains y décèleront une métaphore du consumérisme, du capitalisme effréné, du posséder toujours plus, même si cela n’a pas, n’a plus, de sens. D’autres n’y verront qu’une parenthèse enchantée, l’ivresse de l’opulence, la fièvre du tout à disposition… Car bien évidemment, cela ne pouvait pas durer. Et dès sa première virée, Matt découvre le revers de la médaille. Que les cadeaux de la pièce se dégradent dès qu’ils sortent de la maison. Que les tableaux ou billets de banque deviennent poussières et que Shane, leur fils, vieillit de plusieurs années en quelques minutes. Leur petit paradis, la maison des illusions se métamorphose alors en prison de la désillusion. Portes fermées à clef, fenêtres barricadées, Shane, l’enfant de la pièce est condamné au confinement à perpétuité. Bébé, puis enfant, puis ado, il ne doit pas, ne doit plus sortir. Sinon dans des espaces virtuels, des simulations d’extérieur que la fameuse pièce peut lui fournir et dans lesquels il va embarquer ses parents et les spectateurs pour un final labyrinthique endiablé qui revisite la figure d’Œdipe et son complexe.

Thématiquement riche et formellement réussi, ce thriller fantastique au scénario malin et à la mise en scène inspirée servi par le couple inédit composé par Olga Kurylenko, toujours aussi craquante, et Kevin Janssens confirme tout le bien que l’on pensait déjà du trop rare Christian Volckman.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Christian Volckman
Scénario  : Christian Volckman et Eric Forestier avec la participation de Gaia Guasti, Vincent Ravalec et la collaboration de Sabrina B. Karine
Producteurs  : Jacques-Henri Bronckart, Olivier Bronckart, Lilian Eche, Yael Fogiel, Laetitia Gonzalez, Christel Henon
Musique originale : Raf Keunen
Images  : Reynald Capurro
Montage : Sophie Fourdrinoy
Casting  : Nilton Martins
Création des décors  : Françoise Joset
Costumes  : Magdalena Labuz
Maquillages  : Fabienne Adam, Oackland Breuer
Son  : Gregoire Couzinier
Production  : Les Films du Poisson, Versus Production, Bidibul Productions

LIEN(S) YOZONE

- Renaissance


Les Films du Poisson



Bruno Paul
16 mai 2020



JPEG - 17.3 ko



JPEG - 16.7 ko



JPEG - 18.1 ko



JPEG - 25.3 ko



JPEG - 14.1 ko



JPEG - 20.6 ko



Chargement...
WebAnalytics