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Solaris n°213
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°213, science-fiction / fantastique / fantasy, nouvelles – articles – critiques, Hiver 2020, 162 pages, 13,95$ CAD

Chloé Jo Bertrand a remporté le Prix Joël-Champetier 2019. Sud est une “Chasseuse de soleil”, elle ne cesse de sillonner le continent dans l’espoir d’apercevoir l’astre caché par une chape grisâtre permanente. En 31 ans, elle a réussi la performance de le voir 14 fois, là où le commun des mortels ne le verra jamais de toute sa vie. Chaque réussite est symbolisée par un tatouage, signe de sa mission. C’est une solitaire, mais le jour où elle rencontre un chien qu’elle nomme Soleil, son existence change, elle la partage avec un autre être vivant, bien naïf dans un monde où il représente quelques kilos de viande. En effet, la faim est le lot quotidien des gens qui sont prêts à tout pour survivre.
Cette nouvelle post-apocalyptique part d’une belle idée ne manquant pas de poésie. Chloé Jo Bertrand nous plonge infailliblement dans ce futur inquiétant. Aux côtés de Sud et Soleil, chacun peut redécouvrir les joies simples de l’existence. Un beau voyage !



Autre texte réussi : “Une nouvelle fantastique” de Hugues Morin, une histoire d’amitié entre deux hommes, Réjean et Ian, qui se sont perdus de vue pendant un temps, avant de se retrouver. La mort de Ian n’est pas acceptée par Réjean, possesseur d’un ancien manuscrit qui lui offre peut-être une alternative.
C’est touchant et extrêmement fort, car le lecteur se place dans la peau du survivant, puisant dans son expérience personnelle pour se poser la même question.

Michèle Laframboise est l’auteure d’une BD de deux pages : “Une table vide...” dans laquelle elle relate comment elle a appris le décès de Joël Champetier, qui a laissé un souvenir impérissable à tous ceux qui l’ont côtoyé.
À ce propos, on ne peut que remettre en situation “Une nouvelle fantastique” où le rédacteur en chef disparu n’est autre que l’être cher disparu.
Deux hommages pétris de tendresse.

Les trois autres textes sont plus anecdotiques.
Je n’ai jamais compris où Sylvain Lamur voulait emmener le lecteur dans “Monstresse”. Si des choses sont claires (Lesliana enceinte et source de discordes), d’autres le sont moins. Pour moi, le récit ne prend pas.
Geneviève Blouin traite “Parler aux murs” de manière trop légère. C’est gentil, elle ne va pas assez loin dans son idée et la conclusion est téléphonée. Un peu facile, dirais-je.
Dans “Nouvelle représentation”, Frédéric Parrot nous invite à un spectacle de poulpes, mais en est-on bien sûr ? Et s’il s’agissait d’autre chose ? Guère convainquant et plutôt forcé.

Mario Tessier ne déçoit jamais et “Les Carnets du Futurible” constitue à chaque fois un rendez-vous incontournable. “La transmission sans-fil, ou la radio en science et en fiction” s’avère une mine d’informations, autant qu’un plaisir de lecture. Par exemple, l’entretien accordé par Nikola Tesla en 1926 au magazine « Collier’s Weekly » est impressionnant, car il décrit rien de moins que la téléphonie actuelle. Je suis toujours admiratif de la performance répétée tous les trimestres par Mario Tessier.

Un important volet critique (plus du quart de la revue !) conclût ce numéro qui est surtout à retenir pour les nouvelles de Chloé Jo Bertrand et Hugues Morin, et bien sûr pour l’imposant article de Mario Tessier.


Titre : Solaris
Numéro : 213
Direction littéraire : Jean Pettigrew, Pascal Raud, Daniel Sernine et Élisabeth Vonarburg
Couverture : Laurine Spehner
Illustrations intérieures : Laurine Spehner, Émilie Léger et Suzanne Morel
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 213
Période : hiver 2020
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 0709-8863
ISBN : 9782924625514
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 162
Prix : 13,95 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
18 avril 2020


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