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Autour de Blake & Mortimer (T11) Le Dernier Pharaon
Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig, Laurent Durieux et François Schuiten
Dargaud

Mon enfance a loupé “Blake & Mortimer”, mon cursus BD en souffre terriblement puisque je n’ai ensuite jamais réussi à m’immiscer dans une de leurs aventures si habilement concoctées par Edgar P. Jacobs. Trop de dialogues, de texte en général, je n’ai jamais réussi à passer le cap des 10 premières pages lors de mes tentatives, et ce fût sans doute pire avec les éditions modernes. Mais voilà, quand François Schuiten s’annonce, je lève l’oreille droite et capte toute information sur les projets de ce génial dessinateur.



Bruxelles, cité interdite

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“Les Cités obscures” m’ont toujours passionné (découvrez l’Intégrale en 4 tomes chez Casterman, c’est un monument !) et dès que je compris que son dessinateur allait revenir à Bruxelles - pour la détruire, emprisonnant en un sarcophage son célèbre Palais de Justice d’où émanent les radiations d’un sinistre rayon vert qui a provoqué un black-out sur une grande partie de l’Europe - j’ai su que cet album serait mon entrée dans cette série culte. Car c’est une passerelle que tend Schuiten entre son œuvre et celle de Jacobs, imaginant un duo de héros qui se sont perdus de vue, Black ayant pris du galon au sein de l’armée tandis que Mortimer goûte à une retraite bien méritée même si ses nuits sont noyautées par d’horribles cauchemars d’un temps où il était prisonnier dans la Pyramide de Khéops.

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Mais le fait d’imaginer ces deux héros vieillis n’est pas juste un artifice souvent utilisé en bande dessinée, car ici il sert aussi à raccorder Blake et Mortimer à notre époque et à précipiter la série vers des questionnements nouveaux. La démarche est plus qu’intéressante...

Un formidable hommage

Entouré du réalisateur Jaco Van Dormael et du romancier Thomas Gunzig, Schuiten tisse un récit post-apocalyptique dont l’idée originale provient d’une note d’intention de Jacobs d’imaginer une enquête prenant place au Palais de Justice de Bruxelles. L’auteur entre en ce monstre de pierre imaginé par l’architecte J. Poelart pour rendre hommage à sa ville, même s’il la ravage considérablement, mais pour mieux la sauver d’un péril définitif et pour révéler quelques secrets liés à la Pyramide de Khéops, aux albums “Le Mystère de la Grande Pyramide” et “Le Dernier Pharaon”.

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Je m’y suis enfoui, appréciant tout de suite ce Mortimer vieilli, amoindri, terriblement humain, naviguant en ce territoire architectural de premier plan que le trait impressionnant construit pierre à pierre, nous affolant dans de somptueuses perspectives pour nous guider vers un secret inimaginable. Je ne peux dire si cet album est au niveau des attentes des lecteurs assidus des aventures de Blake & Mortimer mais ils y dénicheront énormément de clés dissimulées dans un scénario apparaissant simple. Moi, en néophyte, j’ai apprécié la rencontre, l’histoire même si la voix off est un peu pesante, me suis régalé du travail de Schuiten et des tonalités de couleur de l’affichiste Laurent Durieux. Je tiens mon premier Blake & Mortimer, (peut-être plus un Cités obscures !) et je vais sans aucun doute tenter le voyage dans le passé de la série !


Une version Luxe de l’album a été publiée par Dargaud (29,90 €).
La dernière affiche d’Exposition est celle de la Maison Autrique (Bruxelles, 2019) où vous pouvez encore découvrir les planches originales de cette splendide création jusqu’au 19 janvier 2019.


(T11) Le Dernier Pharaon
- Série : Autour de Blake & Mortimer
- Scénario : Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig et François Schuiten
- Dessin : François Schuiten
- Couleurs : Laurent Durieux
- Éditeur : Dargaud
- Pagination : 92 pages couleurs
- Format : 23,7 x 31 cm
- Dépôt légal : 29 mai 2018
- Numéro ISBN : 9782369810698
- Prix public : 17,95€


Illustrations © François Schuiten et Éditions Dargaud (2019)



Fabrice Leduc
26 décembre 2019




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Le Dernier Pharaon dans sa version Luxe



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Affiche pour Exposition façon Laurent Durieux !



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Affiche pour l’Epos à la Maison Autrique, à Bruxelles



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