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Etherval n°15 - Ultimatum
Association des Plumes de l’Imaginaire
Fanzine, n°15, science-fiction/fantastique/fantasy, nouvelles-articles-détente, septembre 2019, 74 pages, 8€

Avec ce numéro, « Etherval » pose un ultimatum à ses auteurs. Sauront-ils faire monter la tension avec l’approche de l’échéance ?



Excellente entrée en matière avec “Quand vient le temps d’après” de Sarah Delysle. Au sein d’un navire spatial parti de Terre depuis des générations, une règle implacable régule sa population. En raison des ressources limitées disponibles, l’âge des passagers est plafonné. Une femme, devant l’échéance fatale qui l’attend, va se révolter et poser un ultimatum à l’état-major du vaisseau. Sur ce thème classique, Sarah Delysle a su habilement introduire des éléments originaux, je pense en particulier aux tâches techniques auxquelles l’auteure a donné une coloration magique.

“Au fond du trou” de Roxanne Tardel n’est pas sans qualités. Le mélange de western et de fantasy ouvre des perspectives intéressantes. Une chasseuse de primes un peu particulière vient à la rescousse d’une exploitation minière. En effet, à force de creuser, les hommes ont réveillé quelque chose. Un seul bémol, l’écriture n’est pas nerveuse, dommage.

Cependant la dynamique se réenclenche avec “Le Témoin” de Xavier Bonifay. Le conflit intérieur d’un androïde écartelé entre l’interdiction de faire le moindre mal à un être humain et un enjeu supérieur est habilement mené. Intéressant.

“Tetra Morga” de Pierre Sensfelder mélange tous les ingrédients de la bonne vieille histoire de fantasy, mais c’est plutôt réussi. Un linguiste doit absolument trouver le sens d’un mot pour éviter la destruction de son monde. Agréable et bien mené.

“23h59” d’Elodie Bouchet peut-il être qualifié de « geek fiction » ? Un petit génie de l’informatique doit envoyer des documents avant une heure fatidique pour obtenir l’emploi auquel il rêve. Bien sûr, il est un peu dérangé mais il s’est acoquiné avec le temps et tout devrait bien se passer, sauf que... Une chute originale.

“Nociception” de Loïc Mauran s’épuise un peu, à mon sens, à faire preuve d’inventivité en mettant en scène des androïdes de générations différentes. Si j’ai bien tout compris, certains refusent la douleur et posent un ultimatum en liaison avec l’arrivée d’une expédition sur Mars (là j’ai pas trop compris pourquoi...). Un texte peu entraînant.

“À l’abattoir” de Rachel Fleurotte penche vers le fantastique, de façon plutôt convaincante. Une jeune femme, issue de la bourgeoisie de la fin du XIXème siècle est promise à un mariage arrangé par ses parents. Elle en accepte l’échéance avec résignation, prisonnière d’un schéma sociétal figé. Pourtant, au fond d’elle-même, l’idée de ce mariage la révolte. Pourra-t-elle y échapper ? Sa nouvelle domestique détient peut-être les clefs de sa liberté. Un récit bien construit avec des personnages crédibles.

“Une question de vie” d’Agamil met en scène, dans un lointain futur (tout au moins espérons-le !) deux membres de l’équipage d’un navire spatial en perdition. Pour une raison inconnue, le taux d’oxygène baisse, les condamnant à brève échéance. Leur vaisseau transporte une cargaison à haute valeur génétique. De fait ils évoluent dans un monde où la qualité de l’ADN est sans cesse perfectionnée. Que vont faire nos deux membres d’équipage, un homme et une femme, quand l’échéance fatale se précisera ? Une très bonne idée qui aurait mérité une écriture plus enlevée.

Dans la partie magazine, un certain DR se penche sur l’œuvre de Jacques Martin et, en particulier, sur une de ses BD intitulée « L’ultimatum », une aventure du journaliste Lefranc. Nous avons droit ensuite à une interview de Charlotte Bona, auteure d’une trilogie intitulée « Havensele ». Dorian Lake, auteur et éditeur de « Noir d’Absinthe » répond également à quelques questions.

Enfin, la réapparition des fantastiques “Missives” fait qu’« Etherval » redevient « Etherval ». Les “Missives”, cela se lit, se déguste, se découpe avec des ciseaux pour être glissé dans votre portefeuille à la place des billets de banque. Exemple choisi : 01001, minitel quantique : 42.
Sublime !

Mine de rien « Etherval » vient ainsi d’atteindre son quinzième numéro, en offrant à une palette d’auteurs - ici de parfaits inconnus - un solide support, abondamment illustré et soigneusement mis en page. Du beau travail.


Titre : Etherval
Numéro : 15
Éditeur : Association des Plumes de l’Imaginaire
Directrice de publication et rédactrice en chef : Andréa Deslacs
Couverture : Anthony Oliveira
Type : revue
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : Etherval ; le numéro 15
Dépôt légal : septembre 2019
Périodicité : semestrielle
ISSN : 2260-6025
Dimensions (en cm) : 36 x 24
Pages : 74
Prix : 8 €



Didier Reboussin
28 janvier 2020


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