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Hercule et l’Hydre de Lerne / Pégase le Cheval des Dieux
Hélène Montardre
Nathan, Mythologie et compagnie, roman (France), 48 pages, juin 2019, 6,20€


Hercule et l’hydre de Lerne

Après sa victoire sur le lion de Némée, Eurysthée confie une autre tâche impossible à son cousin Héraclès : tuer une hydre géante à neuf têtes, qui repoussent si on les coupe ! Le demi-dieu est content de repartir à la chasse au monstre, cela lui évite de ressasser son crime. Néanmoins, il anticipe que ce ne sera pas du gâteau, et il fait appel à son neveu Iolaos pour conduire son char jusqu’au marais de Lerne et l’aider à vaincre l’hydre. Il a déjà une stratégie : il coupe les têtes, et son neveu cautérise les plaies avant qu’elles ne repoussent, à l’aide d’une branche enflammée. La dernière tête, immortelle, lui donne du fil à retordre, mais il trouve une solution.
Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’Eurysthée lui reproche d’avoir fait appel à Iolaos, et ne compte pas sa victoire comme l’un des dix travaux qu’il lui doit.

Après« Le Lion de Némée », ce second travail, même « non validé » suit une structure narrative très simple, comme résumée ci-dessus : Hercule va sur les lieux, rencontre un gars du coin qui lui confirme que la grosse bête est là, et baston. Plus malin encore, après le lion à la peau trop dure, il a même imaginé une stratégie, amené un acolyte, etc. On regrettera cependant ce bois bien sec providentiel en plein marécage, ou l’absence même du rappel que la peau du lion protège Hercule des morsures de l’hydre. Néanmoins Hélène Montrarde n’oublie pas nous conter qu’Hercule trempe ses flèches dans le sang empoisonné du monstre en prévision de la suite... preuve qu’il est vraiment moins insouciant qu’il y parait.
Dommage donc que la fin soit si brutale : en une page, le héros ressasse sa faute, trouve un sens à sa vie et est super-content d’avoir fait une activité avec son neveu.
40 pages, illustrées, c’est peu, mais cela n’empêche pas de mettre un peu de psychologie dans cette histoire, autrement qu’en assénant des émotions les unes à la suite des autres...

Les auteurs classiques n’étant pas tous d’accord, devraient suivre la capture du sanglier d’Erymanthe ou de la biche de Cérynie, exploits moins guerriers.

Petit jeu pour finir : toi aussi, compte les têtes (et les cous) de l’hydre !

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Pégase, le cheval des dieux

Bellérophon a tué son frère par accident. Son père l’envoie chez le roi d’Argos pour soigner sa tristesse. Hélas, la reine lui fait les yeux doux, et comme Bellérophon refuse de la rejoindre dans sa chambre, elle retourne la situation et l’accuse. Le roi d’Argos est furieux mais il ne peut pas tuer son invité, aussi l’envoie-t-il ailleurs, en Lycie. Mais le roi de Lycie tarde à ouvrir le message lui demandant de tuer Bellérophon, il s’y est attaché, sa fille en est amoureuse... Il trouve une parade : il demande à Bellérophon d’aller tuer la chimère, un monstre très dangereux. Mais avec l’aide d’Athéna, et la bénédiction de son vrai père Poséidon, Bellérophon attire et dompte Pégase, attaque la chimère par les airs et la tue. Le roi de Lycie cherche d’autres dangers, mais Bellérophon et Pégase les surpassent. Finalement, le jeune héros épouse sa fille et tout va bien quelques temps, jusqu’à ce qu’il lui prenne l’idée d’aller voler jusqu’au mont Olympe faire la leçon aux DIeux. Désarçonné par Pégase qu’un éclair de Zeus a effrayé, l’orgueilleux retombe sur terre et se casse tous les os.

Premier constat, cette histoire est davantage celle du jeune héros que du cheval ailé, qui n’apparaît qu’à la 30e page... Il faut croire que le cheval ailé est plus connu, et plus vendeur, que Bellérophon. L’histoire va à l’essentiel et n’est pas dénuée d’humour, avec un héros baladé de roi en roi sans qu’il soit possible de le tuer sans déshonneur. Les deux figures féminines, la reine Sthénébée et la princesse Philonoée, se répondent agréablement.
On appréciera particulièrement les choix graphiques d’Aurélie Abolivier. Si le trait peut sembler naïf, certaines poses de profil rappellent bien les décors d’amphores. Le choix d’une chimère selon la description initiale d’Homère (avec une tête de chèvre sur le dos) est aussi une bonne surprise : on a affaire à un VRAI monstre.
Paradoxalement, l’histoire de Bellérophon est plus dense qu’il n’y paraît, et la relative absence de Pégase tout comme la brièveté du combat mettent en lumière la véritable matière du mythe : orgueil des uns, manigances des autres, tout cela produit des exploits comme des drames.


Titre : Hercule et l’hydre de Lerne
Auteur : Hélène Montardre
Couverture : Alban Marilleau
Éditeur : Nathan
Collection : Mythologie et compagnie
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 48
Format (en cm) : 19 x 14,5 x 0,7
Dépôt légal : septembre 2019
ISBN : 9782092589731
Prix : 6,20 €


Titre : Pégase le cheval des dieux
Auteur : Hélène Montardre
Couverture : Aurélie Abolivier
Éditeur : Nathan
Collection : Mythologie et compagnie
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 48
Format (en cm) : 19 x 14,5 x 0,7
Dépôt légal : septembre 2019
ISBN : 9782092589755
Prix : 6,20 €



Nicolas Soffray
26 septembre 2019


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Signalons que dans la version imprimée, Hercule porte la peau du lion sur le dos.



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De beaux profils grecs



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