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Wendigo n° 5
Richard D. Nolane (anthologiste)
Éditions de l’Œil du Sphinx, revue, n°5, fantastique, 188 pages, avril 2019, 16€

Cette nouvelle et copieuse livraison de « Wendigo » nous propose un florilège de textes datant d’avant 1950 et dont la fraîcheur et l’originalité sont assez stupéfiants.



Victor Rousseau, touche à tout de la littérature populaire portée en son temps par les pulps et, semble-t-il, auteur fétiche du rédacteur en chef de la revue, nous revient avec une novella, “La malédiction d’Amen-Ra”. De facture plutôt classique, elle nous transporte dans l’Égypte légendaire en usant de tous les ingrédients que permet un tel sujet : la malédiction lancée contre un traître qui peut s’abattre des siècles plus tard, l’amour entre deux êtres que le temps ne peut altérer, des momies qui reprennent vie, l’usage de la magie, la réincarnation, etc... L’ensemble présente la particularité d’être intemporel et très vivant et n’est pas sans rappeler Abraham Merritt.

Vient ensuite “La jarre” nouvelle d’un auteur méconnu en France, Charles R. Tanner, aux accents lovecraftiens. C’est un texte solide, maîtrisé, avec une tension croissante et un habile dénouement. Très agréable à lire en raison de l’ambiance qui y est suggérée.

C’est à une histoire de fantômes que nous convie Grant Allen avec “Pallinghurst Barrow”. Un auteur peu connu dans notre pays malgré les efforts de Jean-Daniel Brèque. Dans une lande, au solstice d’été, se produisent d’étranges phénomènes autour d’un antique tumulus. Ce récit est particulièrement soigné. La sarabande des revenants qui poussent peu à peu le héros vers un destin que l’on devine tragique est très visuelle. Un beau texte qui n’avoue pas son âge.

Rog Phillips fait partie de ces auteurs américains de second plan des années 40-50, oubliés, et que Richard Nolane entend réhabiliter. Avec “Mes trous de mémoire” Rog Phillips fait preuve ici d’une inventivité remarquable et d’un sens de la chute magistral.

Seabury Quinn est lui plus familier auprès du public français. Il livre avec “Les démons de la nuit” une histoire de vampires qui pourrait être purement conventionnelle si elle n’était transcendée par une forme d’élégance qui donne à ce texte une teinte romantique. Encore un bel exemple de ce que l’on pouvait lire dans une revue comme « Weird Tales ».

J’avoue être tombé sous le charme de “Parfums de fantômes” de Ethel Watts Mumford. Cette auteure est parfaitement inconnue dans notre beau pays, et il s’agit ici de son premier texte traduit. Et quel texte ! Poésie, tendresse, insolite se conjuguent avec bonheur au long de ces pages admirables qui ont été pour moi un enchantement. Une jeune femme hérite d’une maison en Nouvelle-Angleterre et décide de s’y installer. D’étranges parfums viennent parfois l’embaumer et lorsqu’elle regarde dehors... Superbe !

Ce numéro s’achève avec “La demeure du Monocéros” de E. Hoffman Price et Clark Ashton Smith. C’est un récit qui participe du fantastique et du policier, largement remanié semble-t-il par rapport au manuscrit originel de Clark Ashton Smith. Un détective est appelé à la rescousse par un châtelain, au fin fond des Cornouailles, pour mettre un terme à d’inquiétantes disparitions de jeunes hommes. Un monstre en serait à l’origine... Ce texte clôt agréablement ce cinquième « Wendigo ».

En conclusion, je trouve que ce numéro de « Wendigo » est d’un très bon crû. Il faut souligner l’excellent travail de présentation qui illustre chaque nouvelle. Richard Nolane nous livre ici des trésors, puisés dans la mine d’or des anciens pulps.


Titre : Wendigo
Numérotation : 5
Éditeur : Éditions de l’Oeil du Sphinx
Rédacteur en chef : Richard D. Nolane
Format (en mm) : 226 x 172
Pagination : 188
Dépôt légal : avril 2019
N° ISBN : 9791091506984
Prix public : 16 €


La revue Wendigo sur la Yozone :
- Wendigo n° 4
- Wendigo n° 3
- Naissance de la revue Wendigo



Didier Reboussin
12 septembre 2019


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