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Bienvenue en Chine
Milad Nouri et Tian-You Zheng
Delcourt

Lorsque Milad obtient son diplôme en ingénierie informatique, il décide d’aller en Chine pour saisir toutes les opportunités qu’offre alors ce pays à la croissance florissante. Il est loin de s’imaginer le nombre de protocoles, rituels, routines ou usages qui rythmeront sa vie durant son séjour à Hangzhou. Ils seront autant de situations incongrues, touchantes et souvent hilarantes.



« Bienvenue en Chine » est le témoignage plein d’humour d’un expatrié sur sa vie quotidienne et professionnelle en Chine. Dans ce récit biographique, l’entrepreneur, qui vit en Chine depuis douze ans, raconte ses premières années, ses galères et surtout ses joies.

Né en Iran mais éduqué en France, Milad Nouri a toujours voulu vivre à l’étranger. Lorsqu’il obtient son diplôme en ingénierie informatique, il hésite entre la Silicon Valley, l’Inde et la Chine. Il choisit finalement l’empire du milieu dans l’espoir d’y faire fortune.

Arrivé sur place, l’expatrié cherche à rencontrer des Chinois par le biais d’une petite amie, en jouant au mah-jong mais surtout en buvant. Il fréquente aussi d’autres étrangers qui lui expliquent les différences culturelles avec l’Occident. Après un échec professionnel dans sa première entreprise, il monte son entreprise de conseil. Mais il est loin de s’imaginer le nombre de protocoles, rituels, routines ou usages qui rythmeront sa vie durant son séjour à Guangzhou.

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Cela commence par un dîner officiel avec le gouvernement chinois. Milad se fait expliquer toutes les règles de bienséance : ne pas s’asseoir avant le personnage le plus important, sauf sur un canapé, dire merci avec les doigts...
De nombreuses anecdotes concernent la nourriture, du petit déjeuner à la chinoise au dîner d’affaire de luxe. Il faut parfois avoir l’estomac bien accroché devant la multiplication des plats de plus en plus exotiques : le concombre de mer, la tortue, les pattes de coq, les nids d’hirondelles. Tous ces plats sont chers car ils sont rares et considérés comme aphrodisiaques. Les blattes seront fatales pour l’estomac de Milad. L’alcool prend également une très grande place. Les convives multiplient les verres et forcément, Milad, qui manque d’habitude, finit completement saoul.
On voit aussi que l’auteur s’intègre au fur et à mesure que son business s’accroît. Milad adopte un nom chinois forcément prétentieux, “Lumière de demain”, puis se met aux cantonnais, langue qui impressionne par sa complexité. Certaines planches, plus personnelles, sont touchantes : quand la compagne de Milad se meurt, on bascule dans le drame, ce que traduit judicieusement Tian-You Zheng au plan graphique en encrant le couple en noir.

Cette bd journalistique transmet des informations qui semblent évidentes, comme les distances plus importantes et la présence partout de la foule. Mais on découvre aussi de petites informations, comme les vêtements qui taillent plus petits, ou ne jamais offrir d’horloge car c’est un symbole de mort.
La chine est un pays est partagé entre tradition et modernité. On voit les changements rapides dans les laboratoires hi-tech, le centre-ville en construction.
La morale aussi est différente. Les internats ferment à 22h, mais l’alcool est partout, y compris en voiture. L’importance de l’apparence et de la politesse.
Lors d’un repas d’affaire, il faut commander toujours plus que nécessaire pour impressionner. Il est très important de ne pas perdre la face. La réputation et le regard d’autrui déterminent tout dans le commerce. La corruption ou les arrangements forment un système très établi dans le Guangxi. Une relation haut placée qui aide à sortir d’un mauvais pas suppose une réciprocité.

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Cette première bd de Milad Nouri et Tian-You Zheng est influencée par Guy Delisle surtout en ce qui concerne le graphisme. Les dessins sont dans la tradition d’une ligne claire adoucie par un encrage très fin, tandis que la couleur opte pour un monochrome dans des tonalités bleu clair.
Le scénario ne raconte pas à proprement parlé une histoire linéaire mais regroupe une multitude d’anecdotes qui ponctuent l’intégration de Milad et son ascension en Chine.
Cependant, la pauvreté et la politique sont totalement absente. Le lecteur a l’impression que le businessman ne veut surtout pas heurter le parti communiste. Mais on y perd énormément surtout quand on compare “Bienvenue en Chine” aux bandes dessinées de Guy Delisle, « Pyongyang » et « Les chroniques de Jérusalem ».
Certes, l’ouvrage de Milad Nouri et Tian-You Zheng fourmille d’informations amusantes ou passionnantes mais on peut regretter que le récit soit très fortement axé sur le business.


Bienvenue en Chine
Scénario  : Milad Nouri
Dessin  : Tian-You Zheng
Couleur : Tian-You Zheng
Editeur : Delcourt
Collection  : Encrages
Format  : 23,9 x 17,5 cm
Pagination : 192 pages
Dépôt légal : Août 2019 (Parution 21/08/2019)
Numéro ISBN : 9782756095073
Prix Public : 17,95€


Illustrations © Tian-You Zheng / éditions Delcourt



Corentin Grebert
16 septembre 2019




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