Adieux du Rhinocéros (Les)
Pierre-Roland Saint-Dizier et Andréa Mutti Editions Glénat
Alors que la sixième extinction massive des animaux sauvages a commencé, une course contre la montre est engagée pour sauver les derniers rhinocéros noirs de la planète... Hélas, le programme de conservation auquel participe le parc zoologique des Coteaux est gravement remis en question suite à la mort de plusieurs rhinocéros abattus dans une réserve africaine. Une équipe de défenseurs de la nature mène une opération de la dernière chance pour sauver l’espèce...
Si l’on connaît principalement Pierre-Roland Saint-Dizier pour ses récits médiévaux (« L’architecte du Palais », « Campus Stellae ») et sa passion pour les paquebots (« Normandie, Paquebot de légende ») et l’aviation (« Saint-Exupéry », « Liberty Bessie »), il faut également savoir que le rédacteur en chef de « Albimag » est un scénariste engagé. Engagé auprès d’association comme « Les Chevaliers du ciel » (« Rêves de gosse »), la SPA (« Le dernier refuge »), ou encore pour des causes comme la préservation du littoral et de l’océan (« Le signal de l’océan »).
Avec « Les adieux du Rhinocéros », développé en partenariat avec l’Association Française des Parcs Zoologiques, il s’attaque au braconnage et au trafic de cornes de rhinocéros.
Son scénario d’ailleurs ne tergiverse pas et met en scène dès les premières cases les braconniers en action dans la savane africaine. Leur cible, une maman rhinocéros en balade avec son petit. Tout se passe très vite. L’animal a beau être équipée d’une balise électronique qui prévient les rangers de son état de stress, ces derniers, en arrivant, ne peuvent que constater les dégâts. Le cadavre de la mère atrocement mutilé et un bébé rhino désormais orphelin. Cinq planches d’introduction qui donnent résolument le ton d’une BD d’aventure dont la vocation, comme l’explique Pierre-Roland Saint-Dizier dans l’interview qu’il nous a accordé, est également et surtout d’informer sur l’ampleur de ce trafic sauvage, d’en décrire les méthodes et les rouages, de dénoncer la corruption qui y est liée, de sensibiliser le public sur la 6e extinction de masse des animaux sauvages et de rendre hommage aux anonymes qui se sont engagés sur la protection de ces espèces, ou la réintroduction d’individus dans leur milieu naturel.
Une mission ambitieuse que « Les Adieux du Rhinocéros » remplissent avec brio et de façon façon particulièrement bien documentée, même si l’ampleur de la tâche et la volonté de proposer un récit tout public, amène parfois le scénario de Pierre-Roland Saint-Dizier à user de naïveté et d’une ou deux grosses ficelles. Ce qui en même temps est plutôt rafraîchissant dans notre monde moderne où le cynisme est roi et qui n’empêche en rien « Les Adieux du Rhinocéros » de dresser un état des lieux réaliste et glaçant de la situation, tout en lui conférant une pointe d’espoir.
Au plan graphique, le trait réaliste et le découpage d’Andréa Mutti se montre en parfaite adéquation avec le sujet et profite d’une mise en couleur soignée de Vladimir Popov.
Préfacée par Jane Goodall, « Les Adieux du Rhinocéros » est complété par un dossier de 8 pages qui revient sur la genèse de la bande dessinée, le rôle des zoos, les programmes d’action pour enrayer le massacre, la réintroduction d’individus en milieu naturel, un topo sur les rhinocéros et les autres espèces menacées, ainsi qu’une présentation de l’Association Française des Parcs Zoologiques (qui perçoit 3% sur la vente de chaque album) et de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
Les Adieux du Rhinocéros Scénario : Pierre-Roland Saint-Dizier Dessin : Andréa Mutti Couleur : Vladimir Popov Editeur : Glénat Pagination : 56 pages couleurs Dépôt légal : 3 juillet 2019 Format : 24 x 32 cm Numéro ISBN : 9782344035689 Prix public : 14,50 €
