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Capitaine Futur, tome 4 : Le triomphe
Edmond Hamilton
Le Bélial’, Pulps, roman traduit de l’anglais (États-Unis), space opera, 208 pages, mai 2019, 15,90€

Moyennant finances, le Seigneur de la vie fait miroiter à ses clients la jeunesse éternelle. Ceux qui veulent retrouver leur éclat passé sont prêts à tous les sacrifices pour gommer le poids des années par la simple magie d’une potion. Le gouvernement du système solaire tente d’enrayer ce commerce totalement illégal, car l’effet de la Source de vie n’est que temporaire et, une fois ingérée, les clients en restent tributaires, sous peine de vieillissement accéléré. Malgré leur dévouement, le vétéran de la Police des planètes Ezra Gurney et l’agente des Services secrets Joan Randall n’ont rien découvert, alors que la drogue fait des ravages sur les neuf planètes.
Une seule solution : appeler le capitaine Futur à la rescousse !



La fine équipe est à nouveau réunie : Curtis Newton, le géant roux surnommé le capitaine Futur, Grag le robot indestructible, Otho l’androïde synthétique et Simon Wrigt, dit le Cerveau, dans son bocal de sérum. Les Futuristes interviennent toujours quand le gouvernement ne sait plus à quels saints se vouer et demande leur aide. Comme pour leurs précédentes aventures, ils sont secondés par Ezra Gurney et Joan Randall, une brune aux yeux noirs qui n’est pas insensible aux charmes de Curt Newton. Ce dernier aussi la couve des yeux. Pourtant, cette relation à peine ébauchée n’aboutit à rien, un voile pudique les empêche d’aller plus loin. Aucun ne franchit le pas en avouant à l’autre ses sentiments, alors que chacun est prêt à tout pour venir en aide au second. Cette pudibonderie, reflet de l’époque de la parution du « Triomphe », s’avère un brin risible. L’autre aspect où transparaissent clairement les presque quatre-vingt années du roman n’est autre que la description du système solaire avec des planètes habitées. Ce qui pouvait passer pour réaliste alors ne l’est plus du tout aujourd’hui.
Le cadre terrien était trop étriqué pour l’imaginaire d’Edmond Hamilton pour qui il fallait de l’espace, de l’exotisme et qui exportait ses récits à plus grande échelle. C’est sûr que sillonner les neuf planètes et ses nombreux satellites offre plus de dépaysement que demeurer sur place. Plonger dans « Capitaine Futur » revient à mettre le bouton « Suspension d’incrédulité » en mode « On » pour savourer son plaisir.

Avec Edmond Hamilton, les personnages se séparent, suivent des pistes différentes, se retrouvent prisonniers avant de se libérer grâce à leur débrouillardise ou l’aide des autres... Les péripéties se succèdent, les dangers s’enchaînent, les faits de bravoure ne manquent pas, les distances ne comptent pas... Du rythme, du rythme et encore du rythme avec le système solaire comme terrain de jeu. Il reste toujours des endroits inexplorés, des peuples inconnus, des légendes qui attirent les chercheurs de profits. Bien sûr, « Le triomphe » revient à partir en quête de la Fontaine de jouvence. En la personne du Seigneur de la vie, Curt voit le plus grand danger que les Futuristes aient jamais affronté. La partie est rude, serrée et il faut toute la science et la solidarité de nos amis, car on les voit vite ainsi, pour démêler toute l’affaire.

Edmond Hamilton a tout compris du sense of wonder. Même bien des décennies après, alors que sa création bafoue toute réalité, la série fonctionne toujours. « Capitaine Futur », c’est le souffle de l’aventure, de la camaraderie, des nobles sentiments. Même s’il me faut bien avouer que ce cycle apparait daté, la magie opère encore et toujours, emportant les lecteurs dans le maelström de l’Âge d’or et du Space opera échevelé.
Lire « Capitaine Futur » revient à retrouver ses yeux d’enfant à la découverte d’un monde merveilleux.

Il faut aussi saluer le travail remarquable de Philippe Gady qui, à la manière d’Aurélien Police pour Une Heure-Lumière, marque la collection Pulps de son talent.


Titre : Le Triomphe (The Triumph of Captain Future, 1940)
Série : Capitaine Futur, tome 4
Auteur : Edmond Hamilton
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Pierre-Paul Durastanti
Couverture et conception graphique : Philippe Gady
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Pulps
Directeur de collection : Pierre-Paul Durastanti
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 208
Format (en cm) : 13 x 20
Dépôt légal : mai 2019
ISBN : 9782843449475
Prix : 15,90 €


Également sur la Yozone :
- Capitaine Futur, tome 1 : L’empereur de l’espace
- Capitaine Futur, tome 2 : À la rescousse
- Capitaine Futur, tome 3 : Le défi

Pour contacter l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
7 juin 2019


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