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Solaris n°210
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°210, science-fiction / fantastique / fantasy, nouvelles – article – critiques, printemps 2019, 160 pages, 13,95$ CA

Plutôt chien ou chat ? Mario Tessier préfère le premier, fidèle à l’homme et qui apprécie sa compagnie, alors que le chat, plus indépendant, y voit plus un serviteur. “Chiens mutants et cosmochats, ou les animaux de compagnie en science et en fiction” décrypte les habitudes des chats et des chiens, nos rapports avec eux... Tous ceux qui partagent leur quotidien avec des compagnons à quatre pattes y verront des similitudes avec leur propre expérience. Par exemple, aucun de mes chiens ne m’embête lors de l’écriture de cette chronique, alors que mon gros matou s’est lové d’office sur mes genoux, m’éloignant d’autant du clavier. Pourtant, je suis incapable de choisir entre eux...
Comment la science et la fiction se sont-elles emparées de nos animaux de compagnie ? Il vous faudra le découvrir à la lecture de cette nouvelle livraison des “Carnets du Futurible”, dont je suis un grand admirateur et qui constitue un rendez-vous incontournable de chaque numéro de « Solaris ».



Geneviève Blouin nous projette dans un proche avenir où des petites communautés se sont créées, par la force des événements, autour de projets de vie écologiques. Chaque membre doit accomplir un ensemble de tâches, sous peine de déséquilibrer le fragile édifice. Diminuée par une maladie, la grand-mère de Mélina lui demande de lui trouver une remplaçante. “Oikos cherche cuisinière” possède un côté terrible par son inéluctabilité. Le ton général est triste, car l’ensemble relate la fin d’un temps, la différence entre ceux qui peinent à simplement survivre à côté de gens aisés qui gaspillent les ressources. Une texte fort sur un mode intimiste.

“La voix d’Escatombe” première publication de Vincent B. Crépeault, m’apparait confuse. Cette histoire d’un homme qui a réussi à modéliser le cerveau et qui renaît à chaque mort ne m’a guère convaincu, d’autant qu’il est rattrapé par le futur suite à ses expériences. Trop d’éléments qui manquent de liant.

Andréa Renaud-Simard a imaginé une très intéressante société post-apocalyptique. Quand Aya met au monde un bébé mâle, cela s’avère une grande joie pour tous, mais elle a peur qu’il ne devienne un marcheur, aussi décide-t-elle d’aller contre la tradition. “À l’origine du temps” ne manque pas d’images fortes comme ces marcheurs sans aspérités et surtout laisse deviner tout un monde avec ses étages et ses lois permettant son fonctionnement. C’est vraiment impressionnant et laisse supposer de prochaines contributions à cet univers original méritant d’être développé plus avant.

“Moins que Katherine” relève du fantastique avec une série improbable de meurtres : le même modus operandi qu’un ancien drame familial jamais élucidé, même s’il y avait de forts soupçons, et leur simultanéité. Face à deux inspecteurs, un père ne peut raconter l’étrange source de tous ces maux, tant elle est incroyable et le touche. Cette nouvelle s’avère poignante, forte par son facteur humain et imparable par son déroulement. Claude Lalumière est décidément un auteur à ne pas manquer.

“Bulles d’amour dans un ciel irrespirable” de Jean-Louis Trudel m’a rappelé « Le sultan des nuages » de Geoffrey A. Landis avec ses cités bulles orbitant dans le ciel vénusien, alors le contexte décrit ne m’a guère surpris, ce qui signifie que la nouvelle s’est résumée pour moi aux événements relatés et fortement teintés de vengeance. Si dans l’ensemble, le texte ne manque pas de qualités, il ne m’a toutefois pas plus emballé que ça et me laisse un sentiment mitigé à cause de cette impression de déjà-vu.

Les chroniques d’ouvrages sont comme à l’accoutumée très argumentées, la palme revenant à Élisabeth Vonarburg pour « Red Moon » de Kim Stanley Robinson, avis couvrant plus de trois pages très denses.

De très bonnes choses au sommaire de ce numéro 210 de « Solaris » qui permet de passer un bon moment de lecture.
Point important : suite au passage à la quadrichromie, les coûts d’impression ont augmenté, sans que ce point ne soit répercuté aux lecteurs, mais réalité oblige, il y a un moment où les tarifs doivent être rehaussés, alors profitez-en pour vous abonner, car la hausse ne sera effective qu’à compter du 1er juillet 2019.


Titre : Solaris
Numéro : 210
Direction littéraire : Jean Pettigrew, Pascale Raud, Daniel Sernine et Élisabeth Vonarburg
Couverture : Gaétan Borgia
Illustrations intérieures : Sagana Squale et Suzanne Morel
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 210
Période : printemps 2019
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 0709-8863
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 13,95 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
20 mai 2019


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