Genre : Comédie
Durée : 1h30
Avec Steve Coogan (Tristram Shandy/Walter Shandy/Steve Coogan), Rob Brydon (Toby Shandy/Rob Brydon), Dylan Moran (Dr. Slop/Dylan Moran), Keeley Hawes (Elizabeth Shandy/Keeley Hawes), Gillian Anderson (La veuve Wadman/Gillian Anderson), Naomie Harris (Jennie), Kelly Macdonald (Jenny, la femme de Steve Coogan), Jeremy Northam (Mark, le réalisateur), James Fleet (Simon, le producteur), Ian Hart (Joe, le scénariste), Shirley Henderson (Susannah/Shirley Henderson), David Walliams (Le pasteur), Benedict Wong (Ed), Elizabeth Berrington (Debbie)
« La Vie et les opinions de Tristram Shandy » de Laurence Sterne, est un classique anglais à la structure bien particulière. Il contient des retours en arrière, des apartés du narrateur, des parenthèses qui détournent du fil principal...
Cet ouvrage du XVIIIème siècle semble avoir conquis quantité de grands auteurs et « Jacques le fataliste et son maître » de Diderot lui doit peut-être son côté extravagant. En tout cas, c’est l’impression que cela donne et le film est réellement une invite à aller découvrir l’œuvre. Car « Tournage dans un jardin anglais » rend à merveille le récit dans le récit (procédé de mise en abymes), les interpellations du lecteur ici spectateur, s’additionnant avec le commentaire du jeu des acteurs.
Et si ce n’était pas suffisant, le film traite aussi en grande partie du tournage lui-même, rajoutant une dimension de plus à la structure déjà attirante de l’adaptation elle-même. Le plaisir est énorme à voir ces acteurs jouer leur rôle mais aussi évoluer autour de cette mise en scène. Steve Coogan personnifie la vedette imbue d’elle-même, qui casse les autres, délaisse sa femme, mais n’est au fond pas si abominable, comme on finit par le découvrir. Rob Brydon interprète l’acteur qui a le sens de l’humour, il est affable, attentionné, et sert souvent de cible aux piques d’un Steve Coogan qui ne veut pas se faire voler la vedette. D’autant que les déboires du tournage ne vont pas rassurer ce dernier. Ces deux hommes sont formidables, tant dans leur rôle, dans l’adaptation, que dans leur interprétation d’eux-mêmes en tant qu’acteurs.
Vraiment, on ne peut qu’être enthousiasmé au visionnage d’un tel film à la structure alambiquée, avec des moments burlesques et d’autres plus subtils, soutenus par un humour ravageur et des acteurs excellents. Au final, comme dans le livre, l’histoire n’est que le prétexte à un défoulement critique. Ici, du milieu cinématographique (mais pas seulement) en plus de livrer un constat sur une époque, le XVIIIème siècle.
Un délice !
FICHE TECHNIQUE
Titre original : A Cock and Bull Story
Réalisation : Michael Winterbottom
Scénario : Laurence Sterne (roman), Frank Cottrell Boyce
Producteurs : Andrew Eaton
Coproducteurs : Anita Overland, Wendy Brazington
Producteurs exécutifs : Jeff Abberley, Julia Blackman, Henry Normal, Kate Ogborn, Tracey Scoffield, David M. Thompson
Musique originale : Johann Sebastian Bach, Edward Nogria, Michael Nyman, Nino Rota
Photographie : Marcel Zyskind
Montage : Peter Christelis
Distribution des rôles : Wendy Brazington
Décors : John Paul Kelly
Direction artistique : Emma MacDevitt
Costumes : Charlotte Walter
Production : Revolution Films, Baby Cow Productions, Scion Films
Distribution : ID Distribution, EM Media, Revolution Films
Presse : : Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin, Matthieu Rey
INTERNET
http://www.tristramshandymovie.com/
Et félicitations pour les surprises du site : encore un jeu de metadiscours !