Le jeune Seiichi semble mener une vie banale comme tous les collégiens de son âge. Son père travaille beaucoup, mais sa mère est omniprésente pour lui, toujours aux petits soins, peut-être même de trop. Il s’amuse bien avec ses copains de classe et la jolie Yuiko n’a de yeux que pour lui. Toutes les semaines, sa tante et son cousin Shige passent à la maison. Seiichi s’entend bien avec son cousin, ils adorent jouer ensemble à la console. Un beau jour après une partie acharnée de jeu, Shige lui dit qu’il est trop couvé par sa mère. Seiichi n’apprécie pas cette remarque, il ne supporte pas qu’on critique Seiko. Et pourtant, cet adolescent est bien conscient que quelque chose cloche : elle est beaucoup trop attentionnée à son égard avec une affection débordante anormale. Peut-il encore réagir ou est-ce déjà trop tard ?
L’histoire commence avec 8 pages en couleur. Encore petit garçon, Seiichi se promène avec sa mère quand il tombe sur un gentil petit chat allongé. En le caressant il se rend compte qu’il est froid. « Oui tu as raison... c’est parce qu’il est mort... le pauvre » lui répond elle avec un inquiétant sourire sur les lèvres. Marqué par cette scène, 10 ans plus tard, il lui arrive de la revoir en rêve. Sa mère est étonnée qu’il s’en souvienne. Surprotégé, Seiichi a grandi avec une mère envahissante sans s’en rendre compte. Il faut que son cousin mette le doigt sur cette situation anormale pour qu’il s’interroge. Il a encore droit à des câlins de bébé, elle fait tout pour l’empêcher de sortir avec ses amis en prétextant la venue de parenté. Ce n’est plus de l’amour maternel, c’est une obsession malsaine, croissante, dangereuse.
Après “Fleurs du Mal” et “Hapiness”, Shuzo Oshimi est de retour avec un seinen fort qui provoque encore plus un sentiment de malaise que ses précédents mangas. Le thème de la famille est mis en avant avec les effets négatifs d’une mère envahissante. Il instaure une atmosphère étouffante à souhait avec une relation toxique magnifiquement dépeinte avec des visuels flippants. Les gros plans de visages aux sourires étranges de Seiko contribuent à cette ambiance pesante. Les nombreuses hachures et aplats de noir rajoutent encore de la lourdeur au drame qui est en train de se dessiner. La fin du premier tome est effrayante et donne envie d’en savoir plus sur la suite.
« Les Liens du Sang » est flippant, angoissant et addictif. Ki-oon nous gâte, comme d’habitude, avec une belle jaquette et de belles pages couleur en début de manga. Il y a même un album photo en fin de lecture avec la naissance de Seiichi. La belle couverture représentant Seiko et son fils encore bébé est touchante et ne laisse pas présager de la teneur du seinen.
La suite est prometteuse, accrochez vos ceintures !
Les Liens du Sang (T1)
Auteur : Shuzo Oshimi
Traducteur : Sébastien Ludmann
Éditeur français : Ki-oon
Collection : Seinen
Format : 130 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 216 pages
Date de parution : 4 avril 2019
Numérotation ISBN : 9791032704349
Prix : 7,90 €
A lire sur la Yozone :
Fleurs du Mal (T1 et 2)
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