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Rollerball
Edition Blu-Ray - L’Atelier d’Images
4 décembre 2018

Inspiré par la nouvelle « Meurtre au jeu de boules » (Rollerball Murder) de William Neal Harrison, qui ne lâchera ses droits que s’il écrit le scénario avec un salaire identique à celui de l’acteur principal, ce film culte de 1975, signé Norman Jewison, met en scène en 2018 une nouvelle forme de jeu du cirque dans une société dominée par les “Corporations”.



L’HISTOIRE

En l’an 2018, les cadres dirigeants se sont substitués aux hommes politiques et les États ont été remplacés par six départements mondiaux : Énergie, Luxe, Alimentation, Logement, Communications et Transports. Grâce à cette organisation, tous les hommes jouissent d’un confort matériel inégalé. Mais une société en paix a besoin de purger les pulsions violentes de ses citoyens. C’est dans ce but qu’a été créé le Rollerball, un sport très violent, mélange de roller derby, de hockey, de football américain et de basket où deux équipes se disputent une balle de métal qu’elles doivent placer dans une sorte de panier aimanté pour marquer des points.

CE QUE L’ON EN A PENSE

Evidemment, à lire le pitch comme ça, on pourrait se méprendre et appréhender ce « Rollerball » comme une unième série B décérébrée mettant en scène un sport extrême du futur. Et, bien qu’il débute dans l’enceinte d’un stade, juste avant que ne retentisse la Toccata de Jean Sébastien Bach avec l’entrée des 2 équipes sur la piste, le scénario de William Harrison va rapidement se montrer plus subtil et visionnaire, et le film de Norman Jewison se révéler comme un très grand film d’anticipation dystopique.

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Le temps d’un premier match, pour mettre le spectateur dans le bain, lui expliquer les règles d’une partie de rollerball et faire connaissance avec les personnages, et la mise en scène de Norman Jewison installe une à une les briques de son univers futuriste fantasmé.
En effet, dans le 2018 qu’il filmait en 1975, la guerre des Corporations a complètement changé la donne. Les nations n’existent plus. Six corporations se partagent le monde Et pour que la population reste tranquille, elles ont exhumé les jeux du cirque : Le Rollerball.

Une société divisée en caste. Les dirigeants, les cadres et les autres. Quant aux femmes, sans faire partie du mobilier comme dans « Soleil Vert », ce sont des courtisanes de l’État Corporatiste, que se choisissent les hommes, selon leur niveau hiérarchique.
C’est d’ailleurs ce qui coince pour Jonathan E (James Caan). Il a beau être le meilleur joueur de Rollerball de tous les temps, la femme qu’il aimait a dû le quitter pour rejoindre un Cadre qui la désirait. En revanche, côté dirigeants, ce qui coince avec Jonathan E, c’est sa célébrité qui menace l’essence même du jeu : mettre en avant la prépondérance du groupe sur l’individu. Ils lui demandent alors de prendre sa retraite. Mais celui-ci refuse. Du coup, Ils décident de durcir les règles, espérant que le jeu les débarrassera du joueur vedette de Houston. La demi-finale se déroulera sans pénalités ni remplacements. Et pour la finale, ce sera sans pénalités, remplacements ni limite de temps. Autrement dit, un match au dernier des vivants, qui s’achèvera, comme le film, sur une conclusion magistrale, menée de façon toute aussi magistrale.

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Autour de James Caan, dans le rôle très athlétique de Jonathan E, le casting comprend l’excellent John Beck dans celui de Moonpie, son meilleur ami et complice sur la piste, Pamela Hensley et Maud Adams dans les rôles respectifs des courtisanes Mackie et Ella, ainsi que le non moins excellent John Houseman dans celui de Bartholomew, le glacial, cynique et manipulateur dirigeant de la corporation Énergie.

Bien sûr, comme beaucoup de films de cette décennie, le « Rollerball » de Norman Jewison est très marqué années 70. Les décors et les costumes, au top de la modernité à l’époque, ont un peu vieilli. Mais les sujets que le film aborde, la place de l’individu dans la société, la banalisation de l’ultra-violence, le contrôle du savoir…, sont toujours pertinents, et la montée en tension du métrage ainsi que sa violence crescendo se révèlent toujours aussi efficaces. D’ailleurs, incompris à sa sortie, en 1975, le film de Norman Jewison fut accusé d’étaler la violence à l’écran sous le faux prétexte de la combattre. Depuis, il s’est imposé comme l’un des grands films d’anticipation incontournables de l’époque.

L’EDITION BLU-RAY

Pour cette première édition en Blu-ray, le film culte de Norman Jewison propose un nouveau master HD et des bonus inédits en France. À commencer par le commentaire audio de Norman Jewison, le réalisateur, un entretien “Jeu sanglant” avec James Caan, dans lequel l’acteur explique avoir dû se remettre aux patins pour le film et apprendre à rouler à grande vitesse afin de réaliser lui-même les prises de vue et cascades, les bandes annonces originales et aussi différents sujets comme “De Rome à Rollerball : la boucle est bouclée” , “Les motards” dans lequel Craig R. Baxley revient, 40 ans après, sur les cascades à moto, ou encore “La 4ème ville : tourner Rollerball à Munich”, où, à l’époque, le tout nouvel immeuble Volkswagen sert de décor futuriste au film et la salle de basket-ball des JO de 1974 de stadium pour les matchs de rollerball.
Certes, en dépit du soin apporté à cette édition Blu-ray, proposée en boîtier SteelBook, certains plans, très courts, zoomant dans la pénombre sur le fond du stade, ne sont pas d’une netteté absolue. Mais cela n’enlève pas grand chose au plaisir de revoir cette pièce maîtresse du cinéma d’anticipation des années 70.

CONCLUSION

Sans aucune comparaison avec le remake totalement raté de John McTiernan, le « Rollerball » de Norman Jewison et sa Toccata reste, 43 ans après sa sortie, un incontournable. À voir et à revoir.

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ROLLERBALL
EDITION BLU-RAY

Rollerball
Film américano-britannique de Norman Jewison (1975)
Avec James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck, Moses Gunn, Pamela Hensley, Barbara Trentham, John Normington
Scénario  : William Harrison d’après sa nouvelle Roller Ball Murder
Producteur : Norman Jewison
Producteur associé  : Patrick J. Palmer
Images  : Douglas Slocombe
Montage  : Antony Gibbs
Casting  : Lynn Stalmaster
Création des décors : John Box
Direction artistique : Robert W. Laing
Costumes  : Julie Harris
Maquillage :Wally Schneiderman
Production  : Algonquin

BLU-RAY
Couleur, Son HiFi, Cinémascope
Audio  : Anglais (DTS-HD 5.1), Français (DTS-HD 5.1)
Sous-titres : Français
Région  : B/2
Rapport de forme : 1.85:1
Nombre de disques : 1
Studio  : L’Atelier d’Images
Date de sortie : 4 décembre 2018
Durée  : 120 minutes

BONUS
Retour dans l’arène : les coulisses du tournage
De Rome à Rollerball : la boucle est bouclée
Bandes-annonces originales
Commentaire audio du réalisateur Norman Jewison
Les motards : Craig R. Baxley évoque les cascades à moto dans Rollerball
La 4ème ville : tourner Rollerball à Munich
Jeu sanglant avec James Caan


L’Atelier d’Images



Bruno Paul
3 janvier 2019



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