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Battle Royale, ultimate edition (T1)
Koushun Takami et Masayuki Taguchi
Soleil Manga

La république d’Extrême-Orient, une dictature militaire d’Asie qui s’est fermée du monde extérieur, en particulier des Etats-Unis d’Amérique et sa culture subversive. Afin de contrôler sa jeunesse ayant tendance à l’attrait de la décadence, le régime a créé le programme. Présenté comme un jeu à la population, il consiste à isoler une classe de 3e et forcer les élève à s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Les règles encadrant le programme sont faites pour forcer les élèves désignés volontaires à participer à ce jeu de massacre : chaque élève porte un collier contenant un explosif autour du cou, permettant de le repérer sur l’île à chaque instant ; s’il n’y a pas de mort dans 24 heures, tous les élèves sont exécutés ; des zones sont interdites sur l’île pour empêcher les élèves de se barricader à un endroit précis et s’ils n’ont pas évacué la zone dans les temps impartis, ils sont exécutés. Chaque élève est muni d’une arme... mais certaines sont des plus bizarres...



Shuya est orphelin. Son rêve dans la vie est de devenir rock star. Malheureusement, cette musique est considérée comme subversive en république d’Extrême-Orient. Il forme un duo assez insolite avec son ami d’enfance, Yoshitoki. Mais quand leur classe part en voyage scolaire, il n’imagine pas que leur destination est l’île où doit se dérouler le programme. Sa classe a été choisie sans l’accord d’aucun parent ni du personnel enseignant, ils sont maintenant tous regroupés dans une vieille salle de classe, un collier autour du cou, avec cet antipathique personnage du nom de Kamon qui se présente comme leur nouveau professeur. Dès les premières minutes, certains élèves paniquent, mais quand Kamon raconte comment il a violé Mme Ryoko, la responsable de l’orphelinat dont Yoshitoki a toujours été secrètement amoureux, ce dernier perd les pédales et fonce sur Kamon... qui l’abat sans la moindre pitié. C’est ainsi que périt le premier élève de la classe de 3eB du collège Shiroiwa. A partir de ce moment, le jeu pouvait réellement commencer. Pourtant, Shuya était encore certain qu’il allait pouvoir convaincre ses camarades de classe de refuser de participer au programme, mais il allait vite déchanter...

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“Battle Royale” est à l’origine un roman de Koushun Takami, paru en 1999 et qui fut un véritable succès. Il est adapté dès l’année 2000 en un film éponyme dont le succès à l’international fut plutôt mitigé, la violence crue limitant son public. C’est également en 2000 que commença au Japon l’adaptation en manga, 16 tomes édités entre 2000 et 2005. Aujourd’hui, les éditions Soleil nous proposent une édition ultime sous forme de doubles volumes avec de nouveaux scans et un nouveau lettrage. Allez, replongeons-nous avec un plaisir sadique non dissimulé dans ce manga où gore et sexe se mélangent allègrement.

Nous voici donc en république d’Extrême-Orient, une dictature militaire qui pense avoir trouvé une méthode infaillible pour mettre au pas les nouvelles générations : le programme. C’est tout simplement un jeu de massacre où les élèves d’une classe doivent s’entretuer pour déterminer celui ou celle qui pourra retourner en vie à la maison. Très vite, les chapitres deviennent des focus sur certains élèves... peu avant leur mort. Il est facile de deviner qui seront ceux qui deviendront des personnages récurrents et tenaces. Le premier est évidemment Shuya, caricature du gentil garçon, plein de bonnes attentions mais qui est rattrapé par la dure réalité. Toutefois, il ne démord pas de sa volonté de sauver tous ses camarades... Même si la peur de mourir révèle la véritable personnalité de ces soi-disant camarades. Puis vient Noriko, la gentille fille. Bon logiquement elle est amoureuse du gentil garçon. Heureusement deux autres personnages viennent nous sortir du monde des bisounours : Kawada et Kazuo. Le premier est le stéréotype du faux dur, la brute au grand cœur qui s’alliera évidemment au gentil gars. Kazuo est plus intéressant, derrière son apparence de chef de gang, se cache un personnage à la psychologie difficile à comprendre pour le moment mais qui semble tout de même sacrément barge, un véritable psychopathe. Au milieu, des protagonistes jetables, même s’il manque encore la caricature de la salope, usant de ses charme pour survivre, qui ne saurait tarder.

Au dessin, Masayuki Taguchi, dont nous avions apprécié comme il se doit son travail sur la série Black Joke. Pour une de ses premières séries, le mangaka montre déjà sa maîtrise du détail, des décors fouillés et précis, mais également capable de mettre en image le sur-jeu classique des acteurs japonais. Certes, les traits des personnages féminins se ressemblent un peu, mais vu la rapidité où les personnages sont exécutés, cela ne pose pas vraiment de problème de compréhension. Comme je vous le disais, “Battle Royale”, c’est d’abord du gore et du sexe. Dans ce premier double tome, ce sera surtout le gore qui sera présent, le dessin étant viscérale, les crânes explosant à loisirs... Oui,Masayuki Taguchi apparaît comme un grand amateur de dissection crânienne. Mais ne jouons pas les hypocrites, c’est aussi pour cela que l’on lit “Battle Royale” et qu’on apprécie que Soleil le réédite.

Allez, aussi caricaturale que le manga puisse être, c’est aussi une analyse du comportement de personnes mises au pied du mur en mode hyperviolent, et nous ne bouderons pas notre plaisir de le relire sur la Yozone.


Battle Royale, ultimate edition (T1)
- Scénario : Koushun Takami
- Dessin : Masayuki Taguchi
- Traducteur  : Arnaud Delage
- Éditeur : Soleil Manga
- Collection : seinen
- Format : 150x210 mm
- Pagination : 416 pages
- Dépôt légal : 22 août 2018
- Numéro ISBN : 978-2-302-07119-3
- Prix public : 15 €


A lire sur la Yozone :
Battle Royale, Angels’ Border
Battle Royale, le film


BATTLE ROYALE © 2000 – 2005 KOUSHUN TAKAMI / MASAYUKI TAGUCHI (AKITASHOTEN JAPAN)
© Edition Soleil- Tous droits réservés



Frédéric Leray
21 septembre 2018




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