Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Wild (The)
Film américain de Steve Williams (2005)
12 avril 2006


Genre : Animation 3D (Disney)
Durée : 1h22

Avec les voix (VO-VF) de Nigel le Koala (Eddie Izzard-Didier Gustin), Samson le Lion (Kiefer Sutherland-Emmanuel Jacomy), Ryan (Kelyan Blanc, VF), Benny l’Écureuil (James belushi-Jean-Claude Donda), Bridget la Girafe (Janeane Garofalo-Emmanuelle Bondeville), Larry l’Anaconda (Richard kind-Roland Timsit), Kazar le Gnou (William Shatner-Richard Darbois), Blag le Gnou (Patrick Warburton-Emmanuel Curtil), etc.

Un zoo à New-York. La nuit venue, les animaux font la fête et prennent possession des lieux. Samson le Lion a cependant un problème, alors qu’il est la star de l’endroit, son fils Ryan n’arrive pas encore à rugir convenablement et devient la risée de tous les autres animaux.
Suite à une escapade nocturne, le fiston se retrouve même malencontreusement expédié à l’autre bout du Monde. Il n’en fallait pas plus pour que son père aidé de ses meilleurs amis (une girafe, un boa, un koala et un écureuil) partent à son secours.

La dernière production 3D Disney a pris de plein fouet le succès populaire de « Madagascar » dans les dents. De l’affiche aux principaux personnages de l’intrigue, rien ne semble vraiment distinguer une animation de l’autre...
Qui a copié ? Qui c’est les meilleurs ? On s’en fout un peu. Les deux films n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Autant « Madagascar » est assez emblématique des ambiances survoltées made in DreamWorks, autant « The Wild » est un film typique des Studios Disney.

Scénaristiquement, « The Wild » -qui aurait mérité un titre plus parlant comme « La Vie Sauvage » en France- s’attache à nous narrer l’histoire d’une relation tourmentée entre un père et son fils.
Il est vrai que le roi du zoo a une réputation un tantinet castratrice pour Ryan, un petit lionceau qui rêve de croquer la vie à pleines dents. Le message est clair, pour devenir un homme mon fils, tu devras tuer, au moins symboliquement, ton père !
Pour les enfants, de 4 à 10 ans, l’intrigue est limpide et attachante. Signifiant et signifié touchent parfaitement la cible visée. Le message passe et retient l’attention avec brio.
Pour les grands, malgré les clins d’œil répétés aux affres de la vie parentale (et citadine), c’est surtout la qualité de la BO et la grande réussite de l’animation qui attirent le respect.
Techniquement, il n’y a rien à dire. La 3D est soignée, travaillée au millimètre près. Les textures des animaux, certains paysages et décors, sont étourdissants de réalisme, pas loin du top du top de ce que l’on peut espérer des outils informatiques actuels.
Pour les plus anciens, la présence d’un Boa un rien azymuté, d’un Lion et d’un Lionceau rappelleront avec bonheur d’autres succès maison.
Thématiquement et graphiquement, « The Wild » propose bien plus d’animaux et de situations étranges que toutes les productions récentes que nous avons eu l’occasion de croiser.
Ce n’est pas un hasard, le projet mûrit depuis presqu’une décennie dans les cartons de Disney. Steve Williams, dont c’est la première réalisation, est un spécialiste des effets spéciaux (à son palmarès : des séquences d’« Abyss », les T.Rex de « Jurassic Park » et le Terminator liquide de « T2 ») et la première œuvre des Studios C.O.R.E, association de talents internationaux, basée à Toronto.

Encore plus original pour cette vénérable institution, la romance hors norme entre l’Ecureuil et une sympathique Girafe aurait dû faire tiquer quelques critiques. Voilà bien une prise de risque narrative qui parle de différences, de transgression des normes sociales et que l’on salue habituellement partout ailleurs. Idem pour les personnages des deux crocodiles perturbés dans les égouts de la Big Apple, le trio de chiens enragés qui filent les jetons à nos animaux sauvages en cavale, les pigeons hindis sous acides et cette secte de gnous herbivores qui ont décidé de se mettre au steak afin de survivre !
Il y a là des audaces que l’on ne peut ignorer et qu’on ne peut que saluer.

Est-ce à dire que Disney n’est plus à la mode chez les grands ? Sans doute un peu, quoique « Chicken Little » et sa mythologie SF affirmée réveillait heureusement une entreprise bien sage jusqu’ici (depuis l’anim 2D « Kuzko », en fait).

Le fond du problème est sans doute ailleurs. Pixar, DreamWorks et cie, l’école asiatique de l’animation (Corée, Japon) et même la french touch avec des succès comme « Kirikou » (pour petits et grands) et « Renaissance » (le film à voir et à ne pas manquer), se posent depuis plusieurs années en concurrents féroces et crédibles. Des catégories diverses et variées de cinéphiles qui n’allaient plus voir des animations sauf avec leurs enfants ont enfin une excuse pour faire le déplacement seuls.

Mais attention, Disney n’a pas dit son dernier mot. Les dernières animations, à l’image de « The Wild », démontrent que sur le plan technique, le retard est rattrapé. Reste à trouver des scénaristes et des histoires plus en phases avec une époque où le moindre gamin de 10 ans a déjà un Ipod, un ordi avec de l’internet à 20 Méga et un mobile 3G.
En rajoutant une bonne dose de Rock’n Roll dans ses potions, Disney taillera très vite des croupières à tous ces jeunes blancs-becs ! Et il se pourrait bien que tel le Lion Samson retrouvant ici son cri primal face au danger, la grande maison renaisse tel un phénix que certains n’attendaient plus.

Histoire de patienter, « The Wild » est déjà un bon moment d’animation 3D, totalement en phase avec les préoccupations éternelles des 4 à 10 ans.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Steve Williams
Scénario : Ed Decter, John J. Strauss, Mark Gibson, Philip Halprin

Producteurs : Clint Goldman, Beau Flynn

Musique : Alan Silvestri
Musiques additionnelles : Coldplay, Eric Iddle, etc.
Directeur artistique : Chris Farmer
Studios : C.O.R.E. (Toronto)
Montage : Scott Blacerek, Steven L. Wagner

Production : Walt Disney Pictures (USA)
Distribution : Walt Disney Pictures (USA), Buena Vista International (France)
Presse : Aude Thomas & Floriane Mathieu (BVI, France)

SITE INTERNET

The Wild (site Américain, en Anglais)


Stéphane Pons
12 avril 2006



JPEG - 19.2 ko



JPEG - 8 ko



JPEG - 8.9 ko



JPEG - 6.9 ko



JPEG - 8.7 ko



JPEG - 7.7 ko



JPEG - 6.7 ko



JPEG - 8 ko



JPEG - 8.8 ko



JPEG - 7.3 ko



JPEG - 5.7 ko



JPEG - 6.5 ko



Chargement...
WebAnalytics