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Quinzinzinzili n° 37
Collectif
Société des Amis de Régis Messac

Voilà un numéro de « Quinzinzinzili » qui présente de multiples intérêts, en traitant tour à tour de mai 68, de Maurice Renard et de Jules Verne.



On débute avec un compte-rendu de la cérémonie qui a eu lieu au lycée de Coutances en début d’année, établissement où exerça Régis Messac jusqu’à son arrestation en 1943. La salle des professeurs porte désormais son nom, et ce n’est que justice.
Olivier Messac dans son éditorial s’insurge contre la décision du CPPAP (Commission paritaire des agences de presse) de désinscrire la revue de ses registres, la privant ainsi du régime économique de la presse, sous prétexte que celle-ci ne collerait pas aux exigences de l’actualité. Cette tartuferie éclaire les agissements de cette commission, certainement plus encline à favoriser des journaux à sensation comme « Closer » ou « Voici » que les publications qui réalisent un vrai travail de recherche. Du coup, ce numéro se place sous les feux de l’actualité, comme un pied de nez au CPPAP, en traitant de mai 68 à l’occasion du cinquantième anniversaire de ces événements.
Jean-Paul Morel et Noëlle Renard se penchent sur les fresques disparues du grand amphithéâtre de l’université de Nanterre, réalisées durant l’occupation de la faculté, reflets d’une génération et de sa perception du monde d’alors. Celles-ci survivent grâce à l’ouvrage de Claude Dejacques « A toi l’angoisse à moi la rage ». On découvre également la fresque réalisée en 1969 par le peintre Ivan Messac, et restituée aujourd’hui à partir d’esquisses.

Guibert Lejeune poursuit ici l’article débuté lors du précédent numéro et consacré à l’apport que constitue le « Detective Novel » dans le domaine de la littérature policière et comment cette étude, bientôt centenaire, sert toujours de référence dans le monde universitaire.
Dans cette continuité Anne Gabriel évoque la figure de François Hoff, écrivain strasbourgeois à qui l’on doit une anthologie de récits criminels extraits des almanachs qui fleurissaient au XIXème siècle.

Les éditions de l’Arbre Vengeur ont récemment réédité « Un homme chez les microbes » de Maurice Renard. Le préfacier évoque l’affaire dite Matheson-Renard qui fit les belles heures de la revue « Fiction » en 1957. En effet, suite au film de Jack Arnold « L’homme qui rétrécit » sur un script de Matheson, le fils de Maurice Renard crut relever de nombreuses et troublantes coïncidences. Il engagea de ce fait une action à l’encontre de Richard Matheson. Cependant une lecture objective de F Hoda ou de Jacques Bergier conclut à l’absence de plagiat.

Jean-Guillaume Lanuque, féru de merveilleux scientifique, nous parle du roman longtemps inédit de Jules Verne, « Paris au XXème siècle » qui ne fut publié qu’en 1994, œuvre de jeunesse particulièrement prophétique et engagée, et de sa métaphore récente « 10000 jours pour l’humanité » de l’écrivain Jean-Michel Riou. Anne Gabriel revient d’ailleurs sur ce sujet en mettant en avant le caractère paradoxal de ce livre, qui renvoie une image très différente de celle que l’on peut avoir de Jules Verne.

Un excellent numéro donc, avec des articles passionnants, toujours érudits mais néanmoins accessibles. Une certaine commission devrait le comprendre et faire correctement son travail.


Titre : Quinzinzinzili
Numéro : 37
Directeur de la publication : Pierre Lebedel
Rédacteur en chef : Olivier Messac
Couverture : Hélène Chantemerle
Éditeur : Société des Amis de Régis Messac
Type : fanzine
Période : hiver 2018
Dépôt légal : février 2018
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 1960-8969R
Format  : A4
Pagination : 30 pages
Prix : 7€



Didier Reboussin
26 août 2018


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