Mary Shelley
Film américain de Haifaa Al-Mansour ( 2018) Le 8 août 2018
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Genre : Biopic Durée : 2h
Avec Elle Fanning (Mary Shelley), Douglas Booth (Percy Shelley), Tom Sturridge (Lord Byron), Bel Powley (Claire Clairmont), Owen Richards (William Godwin), Joanne Froggatt (Mrs. Godwin)....
L’histoire
En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s’enfuit avec lui. Elle a 16 ans. Condamné par les bienpensants, leur amour tumultueux se nourrit de leurs idées progressistes. En 1816, le couple est invité à passer l’été à Genève, au bord du lac Léman, dans la demeure de Lord Byron. Lors d’une nuit d’orage, à la faveur d’un pari, Mary a l’idée du personnage de Frankenstein. Dans une société qui ne laissait aucune place aux femmes de lettres, Mary Shelley, 18 ans à peine, allait révolutionner la littérature et marquer la culture populaire à tout jamais.
« Aimer lire, c’est avoir le monde à sa portée » parole sage mais tellement vraie prêtée à William Godwin. Le monde appartient aux lecteurs. Mais ceux qui composent cet univers, les auteurs, que possèdent-ils ?
Haifaa Al-Mansour revient sur la destinée incroyable de Mary Shelley née Wollstonecraft-Godwin.
Elle arrive à transmettre aux spectateurs les émois de l’adolescence. La justesse des sentiments et le jeu des comédiens permettent de se plonger entièrement dans ce film, qui nous dévoile l’histoire de la création d’un roman majeur.
« L’amour se fraie un chemin où les loups craindraient d’aller » Lord Byron, par ses propos, résume bien cet état amoureux qui transperce le cœur de l’adolescence.
Je ne sais pas si la romance de Mary et Percy va vous convaincre, mais il est notable de se souvenir de votre adolescence et se reconnecter à ces sentiments que vous ressentiez. La réalisatrice réussit parfaitement à les transmettre. La finesse et la justesse des sentiments sont le fondement de ce film brillant. Le casting remarquable donne vie aux poètes et autrice, perdus dans l’imaginaire des lecteurs du XXIe Siècle. Elle Fanning interprète une subtile et vive Mary Shelley.
Ce biopic démarre de manière légère. La pureté de notre héroïne sombre aux avances de ce beau poète Percy Shelley. Sa vie, alors, bascule accompagnée par les artifices de la mise en scène, la musique. Les transports de l’amour deviennent plus lourd. La vie rattrape nos amoureux pour les plonger dans des méandres noueux. Au-delà de la romance et de la vie de la jeune Mary, le film ouvre sur la question de la place de la femme dans le monde patriarcal du XIXe Siècle. Il en découle une découverte du milieu littéraire Londonien et à travers ce dernier l’engouement pour les nouvelles sciences comme le « galvanisme ».
Dans ce monde, existe un homme, un mythe, un misogyne génial complétement fou : Lord Byron.
Cette rock star avant l’heure est l’étincelle, qui a permis à Mary d’écrire Frankenstein. Petit aparté :
En avril dernier, je me suis rendue au Lac Léman. Curieuse de nature, j’ai regardé sur le net. J’ai découvert que ce lieu avait inspiré une chanson mythique de Led Zeppelin et surtout qu’il avait été le décor de la création du roman fantastique par excellence : Frankenstein. En regardant le film, j’avais hâte de découvrir cette scène.
La réalité d’une vie dépasse la fiction romanesque. Mary Shelley est un film touchant, magnifique, qui réveillera votre amour pour la littérature du XIXe Siècle.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Haifaa al-Mansour Scénario : Emma Jensen, Haifaa al-Mansour Production : Amy Baer, Alan Moloney, Ruth Coady Image : David Ungaro Montage : Alex Mackie Musique : Amelia Warner Attachée de presse : Laurence Granec