Le couvre-feu a été institué après l’attaque de Tetsuo, seulement, sous la pression, le gouvernement décide de diminuer le niveau d’alerte et surtout exige la démission du colonel. C’est la goutte qui fait déborder le vase. Puisque ces imbéciles de politiciens refusent de voir le danger que représente Akira, il devra prendre le pouvoir et effectuer ses recherches de son proche chef. Le coup d’état fomenté par le Colonel arrive rapidement aux oreilles du ministre Nezu. Le vent tourne et le retour de Ryu n’arrange pas vraiment ses affaires. Pendant ce temps, alors que Kei a trouvé une planque chez un membre de son organisation, l’espion de Dame Miyako est parvenu à repérer Akira et décide de le kidnapper. Seulement, grâce à sa chance devenue légendaire, Kaneda repère par le plus grand des hasards le tour de passe-passe de Mozu. Seulement les robots surveillant le respect du couvre-feu ne tardent pas à intervenir devant ces citoyens enfreignant l’obligation de rester chez eux. Qui sera celui ou celle qui détiendra finalement Akira ? Dame Miyako ? Le ministre Nezu ? Le Colonel ? Ou Kei et Kaneda ?
Ce tome 3 d’“Akira” ressemble à un beau foutoir. Ce n’est pas du tout une critique sur le scénario de Katsuhiro Otomo mais bien l’impression de beau bordel que le mangaka crée totalement volontairement avec cette sorte de chasse à l’Akira. Le pauvre garçon est un ballon que tous les protagonistes tentent de posséder pour avoir l’avantage sur les autres. Les différents groupes se forment et un beau bazar commence dont l’enjeu est tout simplement Akira. Sous un aspect humoristique, la poursuite menée par Kaneda est digne des “Blues Brothers”, avec un petit tour en tank qui ne peut que marquer les mémoires. Ce tome voit donc Akira passer de mains en mains sans que jamais personne ne parvienne à le garder bien longtemps. On s’amuse à suivre ce pauvre gamin qui fera même un petit séjour dans une benne à ordures. Décidément, il y a un total manque de respect pour celui qui détruisit le cœur de Tokyo. Toutefois, l’épée de Damoclès incarnée par le réveil d’Akira plane durant tout le tome et menace nos protagonistes préférés à tout moment... Bon Kaneda est toujours d’une désinvolture agaçante mais qui en fait également un personnage des plus attachants.
Le 3e tome marque également une radicalisation de la société Tokyoïte, d’abord par un couvre-feu livrant la nuit à des robots qui rappelleront les takumas de “Ghost in the Shell”. Une structure arachnoïde et un canon, que demander de mieux ! Cela s’aggravera avec tout simplement le coup d’état venant du Colonel. Ce dernier est le symbole du tragique dans la série. Il est le parfait opposé de Kaneda : froid, stratège mais surtout prêt à tout pour arriver à ses fins, quitte à sacrifier des vies humaines. On sent que son intervention mène nos héros à la catastrophe. Mais je vous laisse découvrir le final de ce tome 3 qui n’a rien à envoyer à celui du tome précédent, bien au contraire. Le tome 3 marque également une rupture total avec l’animé, avec en particulier un élément de taille : l’absence de Tetsuo dans la presque totalité du tome. Cela peut d’ailleurs paraître étonnant que celui qui fut au cœur des deux premiers tomes ne soit plus qu’une ombre des plus fugaces. Ce tome est clairement axé sur Akira et son réveil, qui tarde pendant de longues planches. Katsuhiro Otomo nous offre un tome plus léger, même si le côté tragique pointe doucement son nez avec le grand final. Le coté grand-guignolesque est mis de côté en attendant le retour de Tetsuo. Sa présence ne peut qu’incarner le mal, tout comme le Colonel, chacun avec sa spécialité.
Katsuhiro Otomo est un génie, - ok je n’apprends rien à personne - non seulement par son scénario qui joue sur tous les genres avec brio et avec les émotions de ses lecteurs, mais également par un dessin d’un incroyable dynamisme, un exemple pour représenter le mouvement sous toutes ses formes, avec une incroyable puissance dans les détails. Un chef-d’oeuvre.
Akira (T3)
Auteur : Katsuhiro Otomo
Traduction : Djamel Rabahi
Editeur : Glénat
Format : 180 x 256 mm
Pagination : 288 pages noir et blanc
ISBN : 9782344012420
Parution : 28 mars 2018
Prix : 14,95 €
A lire sur la Yozone :
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