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Atelier des Sorciers (L’) (T1)
Kamome Shirahama
Pika

Coco est passionnée par une chose : la magie ! Depuis qu’un mystérieux sorcier masqué lui a donné un livre de magie un soir de fête, la jeune fille rêve de pouvoir devenir une sorcière. Seulement, cet art est gardé secret et seuls certains élus ont la chance de pouvoir apprendre la magie. Pourtant, celle-ci est partout autour d’elle, comme ce carrosse enchanté qui vient d’arriver dans le village, amenant de riches clientes en quête d’un peu de nouveauté. Coco se voit obligée d’aider sa mère au magasin et servir un inconnu aux binocles bicolores. Si Coco n’est pas une magicienne, elle possède un véritable don pour couper les tissus et confectionner des vêtements. D’ailleurs, l’homme du nom de Kieffrey repère immédiatement ce petit plus en elle. Malheureusement, des chenapans du village ont voulu trop s’approcher du carrosse qui se retrouve en pièces détachées. Alors que tous craignent la colère des visiteuses, Kieffrey révèle qu’il est en fait un sorcier de passage et qu’il est prêt à réparer le carrosse.



Quelle chance incroyable ! Coco a soudain la possibilité de voir un sorcier en action, mais sa joie est de courte durée car Kieffrey s’isole dans le hangar mis à sa disposition, calfeutrant les fenêtres. Toutefois, Coco parvient à l’épier d’une fenêtre sur le toit. Et soudain tout devient clair pour la jeune fille : la magie se fait en dessinant des pentagrammes complexes avec une baguette de sorcier et de l’encre... matériel que lui avait donné le sorcier avec son livre. Le destin lui sourirait-il enfin ? Sans attendre, le soir venu, la jeune fille décide de tenter quelques sorts contenus dans son livre. Seulement, Coco n’est pas très habile avec une baguette et ses premiers dessins n’ont strictement aucun effet. Pour garantir un effet, elle choisit de décalquer sur un papier un dessin au hasard. Malheureusement, la jeune fille ne sait pas que le livre contient des sorts interdits car mettant en danger la vie d’autres personnes. Coco est dépassée par la réaction provoquée par le pentagramme et ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Kieffrey. Seulement, ils ne peuvent sauver sa mère, qui se retrouve figée dans de sombres cristaux...

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“L’Atelier des Sorciers” est le premier titre publié en France de Kamome Shirahama. La mangaka est diplômée de l’école des Beaux-Arts de Tokyo et c’est fait connaitre avec la série “Endewie”, racontant le chaos semé bien malgré eux par un ange et une démone. Kamome Shirahama travaille également comme illustratrice pour Marvel, DC Comics et la série “Star Wars”. Avec “L’Atelier des Sorciers”, la mangaka nous entraîne dans un monde où la magie est devenue un art caché, réservé à des élus après que les hommes aient perdu le contrôle et l’aient utilisé à mauvais escient. D’ailleurs comme l’expliquera Kieffrey, la magie ne doit servir qu’à apporter le bonheur aux autres. Toute autre forme de magie a été interdite. C’est donc un monde plutôt bien-pensant, celui de la petite Coco. Toutefois, le côté sombre est rapidement introduit avec ce mystérieux sorcier qui lui donnera un livre contenant des sorts interdits. Pourquoi elle ? Quel est donc ce pouvoir qui a pu faire de Coco la cible d’un sorcier qui ne semble pas avoir de bonnes intentions ? Nombre de questions s’accumulent sur la petite héroïne qui ne sera pas vraiment gâtée par son destin. Un petit goût d’Harry Potter ressort de la seconde partie de la série avec cet atelier-école du sorcier Kieffrey. Le lecteur y trouvera évidemment de gentilles camarades et la détestable peste imbue d’elle-même. Un peu caricatural mais cela collait évidemment avec l’atmosphère que recherchait la mangaka. Une atmosphère qui change soudainement avec de surprenantes dernières planches qui laissent le lecteur pantois, surpris mais également désireux de rapidement comprendre ce qui arrive à Coco et ses amies.

Le dessin de Kamome Shirahama contient toutes les influences de son séjour aux Beaux-Arts jusqu’au monde des Comics. Le design des personnages sort du style classique du manga et est clairement empreint d’influence occidentale. Certaines cases sont même totalement atypiques pour une série nippone. Pour ses décors, son dessin prend un peu d’Art nouveau pour les motifs végétaux et de l’Art déco pour compléter le graphisme très particulier de l’univers de “L’Atelier des Sorciers”. Au-delà de ce style très riche, Kamome Shirahama prend soin de respecter la même qualité dans le dessin de chaque case, petite ou grande. D’ailleurs, de petites cases offrent au détour d’une page de magnifiques portraits de personnages comme celui d’Alyra en page 145.Son style n’est pourtant pas chargé, bien au contraire, les dessins sont légers, comme réalisés du bout de la plume. On s’attache très rapidement aux jeunes sorcières comme à tous les personnages très différents les uns des autres, avec de bonnes bouilles, comme pour nous prévenir que ce monde idyllique ne peut durer et que le prochain tome risque de changer l’ambiance du tout au tout.

“L’Ateliers des Sorciers” est une excellente surprise, cherchant à chambouler l’univers classique des sorciers pour se créer un monde bien à lui. Une belle réussite qu’il faudra suivre de près.


L’Atelier des Sorciers (T1)
- Auteur : Kamome Shirahama
- Traducteur  : Fédoua Lamodière
- Éditeur français : Pika
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 208 pages
- Date de parution : 7 mars 2018
- Numéro IBSN : 9782811638771
- Prix : 7,50 €


TONGARI BOSHI NO ATELIER © Kamome Shirahama / Kodansha Ltd.
© Edition Pika - Tous droits réservés



Frédéric Leray
19 mars 2018




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