Genre : Comédie burlesque et surréaliste (belge !)
Durée : 1h24
Avec Dominique Abel (Julien), Fiona Gordon (Fiona), Bruno Romy (Georges), Philippe Martz (René le marin), Lucy Tulugarjuk (Nattikutuk), etc.
Fiona est directrice d’un fast-food, femme mariée à un mari fidèle et mère de deux enfants modèles. Bref, une vie idéale mais bien morne jusqu’au jour où elle se retrouve accidentellement obligée de passer une nuit dans la chambre froide de son établissement. Libérée le petit matin venu par ses employés, elle ne pense qu’à une chose : voir un iceberg ! Elle quitte alors sa famille, rencontre un marin sourd-muet et met le cap vers le grand Nord.
Les trois acteurs principaux de cette étrange aventure sont également les co-réalisateurs et scénaristes de « L’Iceberg ».
Œuvre étrange, souvent hilarante, parfois déroutante, cette comédie burlesque est un objet non identifié qui débarque de Belgique via l’école du mime, celle de l’improvisation et un surréalisme formel évident.
On pense souvent à Jacques Tati, à Buster Keaton tout en saluant la vraie performance du trio d’acteurs qui entretiennent une flamme pour le moins originale tout au long de cette aventure paradoxale. En effet, il faut aller vers le froid le plus extrême pour se réchauffer le cœur et embraser les corps.
Film réalisé sur le fil du rasoir (économiquement et scénaristiquement), « L’iceberg » impressionne mais aurait peut-être mérité quelques coupes. Autant certains gags comme la scène du drap fonctionnent à plein régime et témoignent d’une imagination créatrice assez impressionnante, autant d’autres scènes s’enlisent parfois dans une répétition trop formelle et surtout trop longue. _ Plutôt que d’étirer une séquence sur 2 minutes et lui faire perdre de sa force vitale, 30 secondes en moins auraient permis de gagner le pari haut la main. Contrecoup logique du plaisir -évident et apparent- des acteurs, « L’Iceberg » recèle en son sein les défauts de ses qualités et il faut l’accepter en tant qu’objet global.
Au final, cette vraie comédie burlesque revitalise un genre absent des écrans depuis bien longtemps, évite la vulgarité et remet la poésie au goût du jour. Ce n’est pas une mince performance même s’il faut aller le voir en sachant exactement à quoi s’attendre tout en n’évitant pas d’y emmener ses enfants.
Il se pourrait bien qu’ils apprécient énormément cet art de l’absurde visuel totalement iconoclaste.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation, scénario : Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
Assistant réalisation : Julien Sigalas
Producteur : Françoise Hoste
Co-Producteurs : Arlette Zylbergberg (RTBF) et André Guéret (FAG)
Photographie : Sébastien Koeppel
Son : Fred Meert
Script : Jo Nijns
Décors : Laura Couderc
Costumes : Claire Dubien
Musique : Jacques Luley
Production : Courage Mon Amur (Belgique)
Distribution : MK2, collection « Cinéma Découverte » (France)
Presse : Monica Donati (MK2, France)
SITE INTERNET
http://mk2.com/cinedecouverte/site.htlm