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Tokko Zero (T1 et 2)
Toru Fujisawa et Yukai Asada
Pika

Ryoko Ibuki est agent de police, affectée au quartier de Machida Ouest. Elle déteste faire des rondes près de la gare car il y a trop d’esprits errants à cet endroit, bien trop. Ah oui, Ryoko possède un don hérité de sa grand-mère : elle peut voir les esprits qui hantent la surface de la terre. Elle connait également quelques petits exorcismes, lui permettant de libérer sa collègue de l’esprit d’un enfant collé dans son dos. Mais depuis quelques temps, le nombre de fantômes semant le trouble près de la gare est devenu très important. En revenant du boulot, elle croise dans un parc un étrange personnage couvert de tatouages, qui se fait sauvagement agressé par des individus portant tous au front le même symbole. Alors qu’il est transpercé de part en part par un poteau métallique, l’inconnu se relève comme si de rien n’était et tranche ses agresseurs avec une épée sortie du manche de sa guitare. Sans le savoir, Ryoko vient d’entrer dans une guerre dont l’enjeu est un cube qui ouvrirait les portes des enfers...



Avec l’enlèvement de sa collègue par les deux membres du Mauvais Œil, Ryoko se voit obligée d’impliquer son supérieur dans l’histoire afin que Hayato ne soit pas incarcéré. Il est en effet toujours sous le coup de l’accusation du meurtre de son père il y a plus de quarante ans de cela. Doll Dealer leur a donné rendez-vous dans un musée afin d’avoir le plus grand des avantages. Pour un manipulateur de marionnettes réalisées à partir de n’importe quel objet, un musée a de quoi lui fournir une véritable armée. Hayato en a bien conscience mais il se sent responsable de ce qu’il vient d’arriver à l’amie de Ryoko. Sachant pertinemment qu’il s’agit d’un piège, il accepte toutefois de se rendre au rendez-vous. Seulement, Ryoko n’est plus totalement désarmée. Une petite recherche sur les origines des golems lui a donné une idée pour vaincre les créatures aux ordres de Doll Dealer. Bon, rien ne lui garantit que son astuce marchera mais au moins, cela pourrait limiter les affrontements inutiles. Ils savent qu’ils auront déjà fort affaire avec Dog Hound et son Cerbère.

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Découvrir Toru Fujisawa à travers la série “Tokkô” était à la fois intéressant et frustrant. Intéressant car le mangaka sortait de l’univers contemporain et sociétal de GTO pour du pur fantastique-horreur tout en gardant une grande qualité dans le dessin. Mais également frustrant car le mangaka nous abandonnait lâchement au bout de trois tomes sans finir son histoire et laissant son lecteur en plein suspens... Bon, cela allait devenir pour un temps sa marque de fabrique : commencer des séries nous alléchant pour nous laisser tomber comme de vieilles chaussettes en cours de route. Retrouver l’univers de “Tokkô” devait en quelque sorte combler une partie du manque laissé par le tome 3. Avec un titre comme “Tokko Zero”, il ne faisait aucun doute que nous avions affaire à une préquelle, et par conséquent des chances que Toru Fujisawa clôt une première boucle en nous expliquant l’existence des trous menant vers l’enfer.

Nous voici donc de retour à Machida, avant les épisodes de “Tokkô”. Nous y suivons Ryoko, une jeune agent de police ayant le pouvoir de voir les esprits hantant la ville. Cette dernière fait alors la rencontre qui doit bouleverser sa vie... Bon jusque-là, rien d’exceptionnel. Hayato est donc le porteur du Druj, en tout cas le morceau principal du cube qui a ouvert les portes des enfers, ce qui n’est pas bon signe pour le personnage. Il va pourtant se montrer quasiment immortel grâce aux pouvoirs que lui confèrent ses tatouages. Les combats seront donc sanglants, surtout pour nos héros puisque la majorité des adversaires qu’ils doivent affronter sont des marionnettes en plastique, en pierre ou en os. Les personnages de Doll Dealer et Dog Hound sont assez intéressants, incarnant les méchants de ses deux premiers tomes. Ils vont s’avérer assez tarés, chacun avec sa personnalité bien barge. Le rythme de “Tokko Zero” est rapide, ne laissant pas beaucoup de temps pour souffler et donnant la part belle à l’action, un grand classique dans les séries de Toru Fujisawa, qui préfère souvent les actes aux paroles. Il y aura évidemment un petit retour en arrière de Hayato afin de mieux nous expliquer comment le Druj a été découvert et transformé en une centaine de morceaux par son père. Récupérer tous ces morceaux est donc la quête de notre héros... qui est impossible en quatre tomes. L’ambiance est donc donnée mais difficile de ne pas rester sur la défensive et la méfiance connaissant le mangaka ; Pourtant avec une préquelle, il est logique d’espérer qu’il clôturera au moins cette phase de l’histoire. En tout cas, le déroulement des deux premiers tomes est plutôt de bonne facture, avec ce qu’il faut de suspens et de monstres un peu bizarres.

Pour tout mettre en images, Toru Fujisawa a passé la main à Yukai Asada, le dessinateur de la série “Woodstock”. Sacré transition d’un groupe de musique à des chasseurs de monstres. Et pourtant le résultat est vraiment bon, largement supérieur aux deux couvertures qui sont, pour le coup, plutôt décevantes et ne montrent pas toute la qualité de dessinateur de Yukai Asada. Que ce soit avec les golems ou les esprits frappeurs, le mangaka s’est parfaitement adapté au monde de “Tokkô”. Le monstre ayant un contrat avec Hayato est particulièrement impressionnant même si son design n’est pas réellement original. Mais le rendu du mangaka a de quoi impressionner, surtout en double page dans l’affrontement contre Cerbère. Yukai Asada est du genre à ne pas trop laisser de blanc dans ses planches, préférant utiliser des décors qui ajoutent à l’ambiance. Il fallait pouvoir tenir la comparaison avec le travail du maître et de ce côté-là, Yukai Asada n’a pas à rougir de son travail, qui tient la dragée haute avec celui réalisé sur la série originale. Les personnages de Yukai Asada sont charismatiques, expressifs. Ses méchants ont une vraie gueule et ne laissent aucune ambiguïté sur leurs intentions. D’un autre côté, le récit n’est pas tellement tourné vers les trahisons ou les faux-semblants, plutôt vers le vrai sanglant.

Allez, laissons-nous séduire par ces deux premiers tomes de “Tokko Zero” en espérant que pour une fois, Toru Fujisawa ne nous décevra pas avec sa conclusion.


Tokko Zero (T1 et 2)
- Scénario : Toru Fujisawa
- Dessin : Yukai Asada
- Traducteur  : Anne-Sophie Thévenon
- Éditeur français : Pika
- Format : 120 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192(T1) et 224(T2) pages
- Date de parution : 23 août et 18 octobre 2017
- Numéro IBSN : 9782811633561 ; 9782811633578
- Prix : 7,20 €


A lire sur la Yozone :
Tokkô (T1 à 3)


TOKKO Episode Zero © 2014 Tôru Fujisawa / Yukai Asada by HERO S INC.
© Edition Pika - Tous droits réservés



Frédéric Leray
29 janvier 2018




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