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Fire Punch (T2 et 3)
Tatsuki Fujimoto
Kaze Seinen

Les autorités de Behemdorg ont décidé de se débarrasser une bonne fois pour toute de cet élu résistant au feu de Doma et mettant en danger l’existence même de la cité. Vu son incroyable capacité de régénération, sa tête tranchée sera jetée au fond de l’océan glacé. Judah est désignée comme escorte avec Ivan et son maître, Simon. Behemdorg, cette cité où les femmes ne sont que de la chair à procréation, devant se soumettre au bon vouloir des hommes. Behemdorg, cette cité où les plus faibles ne sont plus considérés comme des hommes mais comme des combustibles permettant à la ville de résister au froid extérieur. Togata s’en fout de tout cela ! Elle vit depuis 300 ans alors les magouilles des autorités de Behemdorg ne l’intéressent pas. Elle connait la vérité sur ce qui détruit ce monde et elle sait qu’il est impossible de revenir en arrière. Par contre, elle compte bien réaliser le plus grand film de cette ère et elle a trouvé son héros : Agni. Mais pour cela, elle doit récupérer sa tête. Bon, tuer quelques militaires n’est pas vraiment un problème pour elle...



Togata est parvenue à convaincre Agni ou plutôt Fireman, comme elle le surnomme, de devenir le personnage principal de son film. En échange, elle lui garantit une vengeance grandiose, qui choquera à jamais Behemdorg. Seulement, pour que son film ne soit pas trop prévisible à cause d’un héros invincible, elle se doit d’égaliser les forces en présence. Connaissant la cité de Behemdorg comme sa poche, y ayant une cache secrète, elle a convaincu Judah de mettre à sa disposition trois des pires repris de justice croupissant dans les geôles de la cité. Et en cadeau de bienvenue, elle leur offre des tenues de combat optimisées qui leur permettront de tenir tête à Fireman. Surtout qu’elle l’a vêtu de façon à avoir un désavantage sur ses adversaires. Voila le genre de combat qu’elle souhaite et non un duel contre un fantôme comme Doma. Seulement, le trajet vers le lieu du combat passe par la prison de la cité et Agni ne peut rester insensible à la tristesse et au désespoir des prisonniers. Il est temps de mettre son pouvoir au service des autres et non plus pleurer sur son sort. Et au diable Togata et son film, il est libre de ses actes... pour le plus grand plaisir de Sun qui voit en Agni son nouveau Dieu...

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Nous avions laissé le pauvre Agni alors qu’il semblait bien arrivé à la fin de son périple. Entre Judah, le portait craché de sa défunte sœur et un Doma qui n’est plus que l’ombre de lui-même, la motivation de notre héros à survivre semble tombée au plus bas, il fallait donc un élément perturbateur pour relancer Agni et l’histoire. Ce sera Togata qui jouera ce rôle. Et il faut bien avouer que ses pouvoirs associés à sa science du combat en font une tueuse implacable. Sa démonstration dans le train sensé amener la tête dans l’océan est des plus impressionnantes. Ce qui la rend d’autant plus exaspérante est sa connaissance de ce monde : 300 ans de vie, cela a de quoi vous faire une expérience hors du commun. Mais les révélations que Togata fait à Judah sont-elles vraies ? Behemdorg est-il le plus grand mensonge de l’histoire de l’humanité ? En tout cas Togata est cinglée mais aussi une manipulatrice de premier ordre qui va mettre en scène le grand combat final de son film. Car Togata est une cinéphile avertie qui va utiliser un nombre incroyable de références cinématographiques dans ces combats et dans ses dialogues. Une mine pour les lecteurs qui chercheront évidemment à reconnaître le film utilisé comme référence. Quelque part, Togata est là pour adoucir l’atmosphère pesante que Tatsuki Fujimoto avait créé avec sa cité de Behemdorg.

Si Togata peut paraître perverse, alors que dire de ceux vivant dans la cité ? Nous avions déjà un aperçu de leur folie avec les règles machistes poussés à l’extrême, rappelant l’univers de Gor de John Norman. Les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes et se doivent d’accepter de n’être que des jouets sexuels dont le seul but est la procréation. Seules les plus puissantes des élus comme Judah échappent à cette règle. Les perversions de la cité ne feront alors que se multiplier, avec les sous-hommes considérés comme des matériaux devant permettre à la cité de résister au froid. La cité Behemdorg est proche d’un monde fasciste, usant de l’esclavage et d’expériences interdites avec l’accord d’un roi invisible qui pourtant semble gouverner d’une main de fer ce peuple décadent. La folie de l’endoctrinement sera flagrante avec la fin du tome 3 où les militaires montrent une absence totale de pathos et de respect pour les combustibles. Une opposition violente fait également son apparition. Nous savions que les soldats de Behemdorg affrontaient des ennemis jusque là invisibles. Ces derniers commencent à profiter du chaos semé par Agni pour prendre le dessus sur l’armée du roi. Agni se veut également plus humain, plus empathique avec les prisonniers. Ce n’est en fait que sa véritable nature refaisant surface.

La conclusion du tome laisse le lecteur sur une drôle d’impression car Tatsuki Fujimoto semble nous faire croire qu’il se contredit lui-même... A suivre en décembre pour peut-être plus d’explications.


Fire Punch (T2 et 3)
- Auteur : Tatsuki Fujimoto
- Traducteur  : Sylvain Chollet
- Éditeur français : Kaze Manga
- Collection : Seinen
- Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 23 août et 25 octobre 2017
- Numéro ISBN  : 9782820328830 ; 9782820329189
- Prix : 7,99€


A lire sur la Yozone :
Fire Punch (T1)


FIRE PUNCH © 2016 by Tatsuki Fujimoto/SHUEISHA Inc.
© Edition Kaze Manga- Tous droits réservés



Frédéric Leray
29 octobre 2017




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