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Geronimo
Matz et Jef
Rue de Sèvres

Après deux adaptations des polars du cinéaste Hollywoodien, Walter Hill (“Balles perdues”, puis “Corps et âme”, tous deux chez Rue de Sèvres) Matz et Jef prolongent leur collaboration pour raconter un des grands mythes américains avec l’histoire de l’apache Geronimo.



De son vrai nom, il s’appelait Goyahkla et était le chaman très respecté des bedoconhe, de la grande famille des Apaches.

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C’est vers 1850 que s’est sans doute produit le drame qui fit basculer sa vie. Installés près du village mexicain qu’ils appelaient Kas-Ki-Yeh, Goyahkla et quelques guerriers partirent faire du troc avec les villageois. La tension est toujours palpable entre deux communautés qui se renvoient méfiance et haine, nourries par des souvenirs de massacres et de trahisons. Mais l’heure est à la paix. Pourtant, à leur retour au campement, c’est un spectacle de désolation qui s’offre à eux, les troupes mexicaines ayant balayé tout souffle de vie parmi les femmes, les enfants et les vieillards. Goyahkla y perd sa mère, sa femme et ses trois enfant et n’aura alors plus de cesse que de massacrer des Mexicains pour assouvir sa soif de vengeance. L’homme-médecine a vite compris que pour être fort, il faut unifier les différents ethnies apaches. Il y réussira d’autant plus que lors d’une bataille avec un contingent de l’armée mexicaine, il sème la mort tel un démon, les fuyards horrifiés criant San Jeronimo, San Jeronimo ! Le chamane commence à écrire sa légende de guerrier, et tout un peuple veut que celui qui souvent est habité de visions prophétiques devienne Geronimo. Alors que les colons blancs - les yeux clairs comme les nomment les Apaches - commencent sournoisement à affluer sur toutes terres disponibles, celui qui va s’opposer pendant trois décennies à l’énorme pouvoir de l’armée américaine débute sa lutte fascinante, celle d’un chef rebelle qui laissera une très forte empreinte sur la Conquête de l’Ouest.

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Avec ce récit abrupt et violent, Matz donne une vision idéalisée de Geronimo, sans éviter, loin de là, de mettre en lumière l’extrême cruauté des relations entre Indiens et Mexicains. Car si le combat majeur opposera le chef apache aux 5 000 hommes du général Sterling, l’énorme contentieux de départ relie Geronimo aux Mexicains qu’il regrette de n’avoir pu massacrer en plus grand nombre. Mais le récit est intéressant aussi avec cette montée en puissance plus sournoise du début de l’invasion blanche.

L’histoire est captivante, avec le dessin de Jef, particulièrement percutant, qui multiplie les fulgurances impressionnantes. Dans sa recherche de rugosité, sans doute quelques approximations anatomiques, sur nombre de visages, de personnages sont perturbantes et plus marquées que dans les deux polars précédents. Un choix de montrer la laideur, la violence abrupte, la sauvagerie des hommes et de leurs relations en ces temps où le monde blanc emporte tout sur son passage, honneur compris.

Avec son jus de violence, ce “Geronimo” marque de son caractère cru une légende unique et celle de la fin d’un monde avide de sa liberté.


Geronimo
- Scénario : Matz
- Dessin : Jef
- Couleurs : Chemineau
- Éditeur : Rue de Sèvres
- Pagination : 120 pages couleurs
- Format : 21 x 27,5 cm
- Dépôt légal : 15 mars 2017
- Numéro ISBN : 9782369813866
- Prix public : 18 €


À lire sur la Yozone :
Corps et âme
Corps et Âmes : le retour de Hill, Matz et Jef


Illustrations © Chemineau et Éditions Rue de Sèvres (2017)



Fabrice Leduc
30 juin 2017




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