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Mabel Jones, tome 3 : Mabel Jones et le Livre de l’Apocalypse
Will Mabbitt
Nathan, roman (Grande-Bretagne), science-fiction & pirates, 297 pages, juin 2017, 12,95€

Coincés dans le noouuvo monde, Mabel et Jasper sont toujours pirates, sur le Flétan Flapi. Au cours de l’abordage du navire d’un vilain banquier, Mabel apprend l’existence du Livre de l’Apocalypse, qui expliquerait les causes du cataclysme qui a déformé le monde et fait disparaître les hoouu-mains. Avec Flouze, les deux enfants se rendent dans un couvent de Perfidalbie, où le livre est conservé comme une relique. Las ! Flouze est arrêté par les autorités et risque la pendaison. Mais Mabel est approchée par le chef des services secrets perfidalbiens : la guerre couve avec l’Alsatie, et les deux camps veulent le Livre. Mabel part donc pour Ottom, la cité de Saint-Frusquin, où il serait caché. Épaules de deux agents spéciaux, en fait Tweed et Blaireau-Blaireau, Mabel et Javis trouveront-ils le Livre ?
Echapperont-ils au Grand Zozol ?
Sauveront-il Flouze de la potence ?
Empêcheront-ils la guerre ?
Découvriront-ils la vérité sur l’extinction des hoouu-mains ?

Ouf. Attendez, c’est trop de suspense. Donnez-moi un oignon au vinaigre, ça va me détendre. Comment cela, il n’y en a plus ?? Vous avez tout mangé en cachette ?



Quel plaisir de retrouver les inénarrables aventures de Mabel Jones. Après ses « Improbables aventures » et son expédition dans « la Cité interdite », Mabel traverse l’océan pour rejoindre l’Heurrop. Sur fond, toujours, de chasse au trésor et dans un contexte de guerre prête à être déclarée, la voilà contrainte, pour sauver son ami, de sauver le monde, toujours en pyjama à rayures et en chaussons lapins. Heureusement, elle n’a peur de rien !
Et c’est une chance, car elle n’est guère aidée par Tweed et Blaireau-Blaireau, les deux savants du tome précédents passés au service top-secret-secret de Sa Majesté, mais bien plus par Jarvis et surtout Chuchotis Chut, le loris aux doigts agiles, meilleur voleur de tous les temps malgré sa main en bouton de porte.

L’aventure nous conduit donc à Ottom, vaguement Istanbul (pour vous situer), une ville sainte qui s’apprête à fêter le millénaire de sa fondation par Saint-Frusquin. Son dirigeant, le Grand Zozol, est un être aussi énorme que terrifiant, un prêtre-roi qu’il convient de ne pas contredire ni chagriné, sinon gare au jugement du Manteau de Fourrure de la Justice, un vêtement apparemment vivant et... meurtrier.

Si le fond est toujours aussi farfelu, le narrateur truculent et la forme délirante avec ses effets typographiques et les sublimes illustrations de Ross Collins, le lecteur un peu plus mature trouvera encore, comme dans les tomes précédents, des thèmes habilement glissés tout le long de l’histoire : l’écologie, le fanatisme religieux, la censure (avec une bibliothèque épurée des livres sur les hoouu-mains), l’exclusion et le racisme primaire (avec les rats). Le tout emballé dans des épreuves pas ragoûtantes, une visite des égouts et l’ascension du Boyau des Immondices, pour un cambriolage du palais du Grand Zozol de haute volée... qui ne se passe pas tout à fait comme prévu. On rappellera également certaines règles de politesse élémentaire, fort utile.

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L’aventure se termine, temporairement, sur un retournement presque inattendu, digne des grands films d’aventures et d’espionnage, lorsque Von Klaar, le meilleur espion alsatien, tombe le masque !
Le suspense final reste entier, une seule certitude : il y aura un tome 4 ! J’en salive d’avance (à moins que ce ne soit à cause des oignons au vinaigre).

Je me répète, mais « Mabel Jones » est une série phénoménale, qui ne cumule que des points forts : des illustrations qui magnifient l’univers anthropomorphique, des effets de typographies qui accompagnent naturellement la lecture, un ton décalé et des personnages loufoques pour des histoires qui ne sont pas exemptes de gravité, avec des passages parfois violents, terrifiants ou juste dégoûtants. Le coup du Manteau de la Justice ne déparerait pas dans de la fantasy pour jeunes adultes. Les nombreuses allusions et jeux de mots apportent un second degré de lecture qui ravira les moins jeunes.
Bref, une franche réussite, et du haut de mes trois décennies, je me jette goulûment sur chaque nouveau volume. Faites-en autant !


Titre : Mabel Jones et le livre de l’Apocalypse (Mabel Jones and the doomsday book, 2017)
Auteur : Will Mabbitt
Traduction : Valérie Le Plouhinec
Couverture et nombreuses illustrations : Ross Collins
Éditeur : Nathan
Site Internet : fiche du roman
Collection : Premiers grands formats
Pages : 297
Format (en cm) : 21 x 14 x 2,2
Dépôt légal : juin 2017
ISBN : 9782092572702
Prix : 12,95 €


Les Improbables Aventures de Mabel Jones
Mabel Jones et la Cité Interdite


Nicolas Soffray
2 juillet 2017


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