Genre : Drame sentimental
Durée : 1 h 30
Avec Mila Dekker (Cheyenne), Aurélia Petit (Sonia), Malik Zidi (Pierre), Laurence Côte (Edith), Guilaine Londez (Béatrice), Eléonore Michelin (Sandy), Miglen Mirtchev (Vladimir), Pierre Hiessler (le collègue), etc.
Sonia est prof de physique-chimie dans un lycée parisien. Elle aime Cheyenne, une jeune journaliste SDF qui vient de quitter Paris.
Entre un oubli anesthésiant et des retouvailles à gagner, son cœur balance et la vie se poursuit.
« Oublier Cheyenne » est un film sensible sur des sujets pas évidents à traiter. L’amour entre deux femmes sans voyeurisme malsain, la déchéance sociale sans pathos exagéré et l’inadéquation des êtres avec une société contemporaine mangeuse de sentiments.
Valérie Minetto livre un film émouvant, poétique, surréaliste parfois mais où perce trop souvent un sentiment de calculs trop réfléchis. Trop de maîtrise tue parfois l’émotion qu’elle est censée servir.
Et puis, on ne sait pas trop où se situer... Dans la fable teintée d’imaginaire qu’offrent les vingts premières minutes assez réussies et virevoltantes ou dans la chronique sociale et sentimentale, reflet d’une époque troublée, qui se dessine peu à peu ? Les deux sans doute.
Cette absence de choix peut se comprendre mais présente une addition narrative. Autant on est emporté par quelques scènes ou par des décors naturels parfaitement filmés, sentis et photographiés, autant quelques dialogues semblent bien artificiels.
Alors, le spectateur oscille entre une identification naturelle avec les personnages qu’il recherche par empathie et le sentiment tenace d’être le simple jouet d’un scénario qui souhaite lui délivrer impérativement un “message”.
Partant, « Oublier Cheyenne » vaut surtout par sa distribution sincère et adéquate. Mila Dekker (Cheyenne) est énergique et tendue à souhait, Aurélia Petit (Sonia) dégage une tristesse romantique du meilleur effet et Malik Zidi (Pierre) interprète parfaitement cette espèce de baladin du monde occidental qu’il semble bien être dans le film.
On retrouve également et avec grand plaisir une Guilaine Londez (Béatrice) assagie en séductrice de choc et Laurence Cote (Edith) s’avère une compagne de détresse nature et têtue à l’extrème, parfait complément d’une Cheyenne moins convaincue qu’il n’y paraît par ses choix passés.
Un film à réserver à un public de cinéphiles avertis tant certains choix scénaristiques ou certains dialogues risquent bien de perturber une vision classique et plus grand public.
« Oublier Cheyenne » reste néanmoins une belle histoire et un bel amour.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Valérie Minetto
Scénario : Valérie Minetto et Cécile Vargaftig
Producteur : Dominique Crèvecoeur
Image : Stephan Massis
Son : Eric Boisteau et Nathalie Vidal
Montage : Tina Baz-Le-Gal
Musique : Christophe Chevalier
Production : Bandonéon (France)
Soutien : Centre National de la Cinématographie, Conseil Régional de Franche-Comté et l’Acid
Distribution : Les Films du Paradoxe (France)
Presse : Ciné-Sud Promotion (Claire Viroulaud, Paris)
SITE INTERNET
http://www.filmsduparadoxe.com