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Dernière licorne (La)
Tobby Rolland
Presses de la Cité, roman (France), Thriller ésotérique, 594 pages, mai 2017, 22€

Zak Ikabi essaie de pénétrer dans l’enfer du Vatican, c’est-à-dire dans la partie secrète de la bibliothèque, afin d’avoir accès au manuscrit original du Livre d’Enoch.
Pendant ce temps, un groupe de mercenaires investit la cathédrale d’Etchmiadzine en Arménie pour dérober le fragment de l’arche de Noé qui s’y trouve.
Puis leurs routes se croisent à Bordeaux où un autre morceau de l’arche est exposé et à Toulouse où chacun veut mettre la main sur le rapport RS2A-2016 rédigé par la glaciologue Cécile Serval et portant sur l’anomalie d’Ararat, cette forme cachée sous les glaces du sommet. Cécile est alors obligée de fuir en compagnie de Zak et de son mentor le professeur Arsène Parella, leur vie à tous est en danger, les mercenaires ne reculant devant aucun forfait.
Tout converge vers le mont Ararat et ce qui s’y cacherait : l’arche de Noé.



Tobby Rolland est le nom de plume sous lequel un haut-fonctionnaire en Asie centrale et au Moyen-Orient signe son premier roman. Depuis l’âge de trente ans, la recherche de l’arche de Noé le fait rêver, aussi bien par les aventuriers sur sa piste que les nombreux récits s’y rapportant. Le Déluge et l’arche sont décrits dans de nombreuses religions et à 53 ans, l’auteur transpose cet intérêt dans « La dernière licorne », un thriller ésotérique sur le sujet.

Tobby Rolland démarre par un avertissement, tout est vrai dans ce récit ! Seuls ont été inventés ou mis en scène le Parlement mondial des religions basé à Melbourne, le DIRS à l’université de Toulouse où travaillent Cécile Serval et Arsène Parella, et le palais Ishak Pacha au Nakhitchevan. Effectivement, quelques recherches sur le net montrent par exemple l’épopée du Français Fernand Navarra qui aurait trouvé les vestiges de l’arche de Noé sur le mont Ararat et en aurait rapporté une poutre. De même pour l’aviateur russe Roskovitsky qui a aperçu la silhouette d’un énorme bateau dans un lac gelé en survolant le mont.
Le roman s’appuie ainsi sur tout un faisceau de preuves allant dans le sens de l’existence de l’arche de Noé. D’après les récits bibliques, Noé a été averti du châtiment divin et a été chargé de construire une gigantesque arche pour sauver ses proches, ainsi qu’un couple de tous les animaux. Seules les licornes auraient refusé d’embarquer. Une fois que les eaux ont baissé, l’arche se serait échouée sur les flancs du mont Ararat culminant à plus de 5000 m d’altitude. Sa recherche obsède bien des esprits et « La dernière licorne » illustre à quel point elle peut tourner les têtes et entraîner les pires horreurs.
Certains veulent à tout prix savoir, d’autres essaient de protéger le secret, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Le Parlement mondial des religions veut par dessus tout garder ses ouailles dans l’ignorance, de peur que la vérité fasse vaciller les assises des religions.

L’histoire est décomposée en courts chapitres, ce qui donne un rythme nerveux à l’ensemble, d’autant que cette quête s’apparente à un jeu de piste sanglant. Le lecteur suit alternativement les différents protagonistes, ce qui favorise le suspense, car les deux camps arpentent des routes convergentes. Le sort de Zak, Cécile et Arsène n’en apparaît que plus incertain, car les mercenaires sont prêts à tout. Plus d’une fois, ils semblent définitivement perdus. Même si leur statut de héros les dispense en quelque sorte de mourir, en réchapper tient souvent du miracle. Les rebondissements se révèlent assez fréquents et donnent à cette quête encore plus de relief.
Tobby Rolland réussit parfaitement à tenir en haleine le public, aussi bien par l’action que par le côté ésotérique de l’ouvrage. Chacun est désireux de savoir ce qui se cache au sommet de l’Ararat, ce que peut bien être cette fameuse anomalie, source de nombreuses convoitises et peurs. Les explications sont multiples, alors que le secret du mont se situe peut-être ailleurs...

En fil rouge apparaissent des extraits du passé, des millénaires avant JC, avec des détails tout d’abord omis, alors qu’ils ont leur importance et donnent un éclairage intéressant au présent. Le récit éveille des sentiments de sympathie pour Zak et Cécile, cette dernière embarquée malgré elle dans l’aventure, alors que Cortès, le chef des mercenaires, se révèle une ordure de première. Il tire son nom du conquistador et sa philosophie du théorème qui lui est prêté. À son encontre, l’auteur réserve une belle surprise. Logique mais inattendue. D’ailleurs, Tobby Rolland n’est pas avare de ce procédé, surprenant plus d’une fois le lecteur et lui apportant par l’occasion un autre éclairage des événements.

Avec « La dernière licorne », Tobby Rolland livre un thriller ésotérique passionnant. La quête de l’arche de Noé sert de moteur à un récit nerveux de par sa construction en courts chapitres, mais aussi par une action omniprésente dans des lieux divers du globe. Amour, amitié, complicité... côtoient meurtres, haine, tromperie... L’auteur distille un art consommé du suspense sur la route du mont Ararat et en fait un lieu obsédant pour les lecteurs qui ne pourront s’empêcher par curiosité de chercher sur Internet des photos de cet endroit. Et de savoir que la réalité a grandement nourri l’ouvrage le rend d’autant plus fascinant.
À chacun de se faire son idée sur ce que peut être cette fameuse anomalie !


Titre : La dernière licorne
Auteur : Tobby Rolland
Couverture : Thierry Sestier, Photos : © Arcangel ; Plainpicture ; Bridgeman
Éditeur : Presse de la Cité
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 594
Format (en cm) : 15,2 x 24
Dépôt légal : mai 2017
ISBN : 978-2-258-14487-3
Prix : 22 €


Pour écrire à l’auteur de cette chronique :
[email protected]


François Schnebelen
17 juin 2017


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