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Gandahar n°7 - L’Enfer
Une publication de l’association Gandahar
Revue, n°7, SF – fantasy - fantastique, nouvelles-article, décembre 2016, 135 pages, 7€

Ce septième numéro de « Gandahar » aurait pu nous emmener au septième ciel, mais son équipe rédactionnelle en a décidé autrement et c’est l’enfer qui nous est promis.



L’enfer en lui-même est un thème peu traité en SFFF, d’où l’intérêt d’une telle initiative, qui marie d’ailleurs habilement ici textes français et étrangers.
Un dossier décliné en trois volets (littérature, BD et cinéma) nous plonge d’emblée dans le sujet. Honneur à Dante Alighieri et sa « Divine Comédie » bien sûr, dont la rédaction s’étala sur dix huit ans ! L’énumération des titres de notre genre préféré traitant de la Géhenne est assez complète et donne au lecteur un bon aperçu de la chose. On regrettera simplement qu’un livre comme « La Plaie » de Nathalie Henneberg n’ait pas été cité. J’ai moins accroché sur la partie consacrée à la BD, essentiellement centrée sur les comics, domaine dans lequel je confesse mon ignorance. Grand amateur de cinéma, Jean-Pierre Fontana démontre dans son article sa connaissance approfondie du... septième art.
Ce copieux hors d’œuvre avalé, place aux textes.

“La Pierre” de Francesco Brandoli a des accents lovecraftiens, voire Hodgsoniens ! L’argument est intéressant, mais quelques faiblesses nuisent à sa crédibilité. Le diable est dans les détails me rétorquera-t-on, mais retrouver une immense maison isolée et plantée de vignes après la mort de ses parents, désertée mais ni vandalisée ou squattée a quelque chose d’assez invraisemblable. Ceci mis à part, l’ambiance est tout à fait fantastique et la lecture agréable.
Moins classique car fort original, “Ma rencontre avec la Goule” de Sofia Samatar est un récit particulièrement intéressant, qui propose une interview dans un aéroport, entre deux avions, d’une Goule globe-trotter. Une vraie révélation.
Après ce choc, “Alpiel ou le Démon du Bosquet” de Juan José Burzi a du mal à tenir la rampe. L’histoire de cette enfant qui tombe dans un puits et sous la domination du démon qui l’habite ne m’a pas vraiment convaincu.
Ces trois textes d’auteurs étrangers ouvrent plutôt bien ce numéro de « Gandahar ».

Premier auteur Français à se frotter aux flammes de l’Enfer, Dean Venetza qui, avec “L’Enfer a son prix”, nous propose une histoire assez décousue qui vaut surtout pour les tableaux qu’elle déploie, très visuels et poétiques. Ce texte aurait mérité d’être un peu plus condensé pour permettre au lecteur d’entrer véritablement dans l’intrigue.
Reproche que l’on ne peut pas adresser à Feldrik Rivat qui, avec “A l’article des Morts”, signe à mon sens le meilleur récit de ce numéro. Ici, le lecteur est tout de suite happé par l’histoire et relève avec plaisir les idées qui émaillent le texte. Je citerai en particulier l’exploration de cette galerie sans issue aux proportions changeantes qui débouche finalement sur un enfer que je qualifierai de somptueux. Très beau texte.
Francis Ash avec “L’aigle décharné” n’est pas en reste en matière d’originalité en proposant une vision de l’après-Waterloo où Napoléon, blessé à mort, poursuit le combat aux côtés de revenants de la Grande Armée. Cette nouvelle fort bien écrite offre une approche inédite des rives de l’enfer.
Plus onirique, Mélanie Wency avec “Le Cœur de l’enfer” réussit néanmoins à ne pas se laisser dépasser par les descriptions et nous propose une histoire d’amour assez déconcertante entre deux démons que manipule le diable en chef. Bien mené et riche d’images dantesques.
Retour sur terre avec Christophe Guillemain qui, avec “Au-delà des pavés l’enfer”, nous conte avec assurance une histoire de vengeance et de réhabilitation. La sœur du héros, disparue lors de la destruction du château d’un opposant au roi est soupçonnée d’avoir trahie son camp, ce qui ternit sa mémoire et tourmente son frère. L’écriture est agréable et cette approche d’un enfer personnel tout à fait réussie.
J’avoue ne pas avoir tout compris avec “La Nouvelle Eurydice” de Stéphanie Courteille. Cette nouvelle est très descriptive, mais c’est quoi l’histoire ?
Enfin, Philippe Pinel avec “Lady Stardust” met un point final à cette livraison de « Gandahar » avec un texte court mais percutant, l’histoire d’une damnation impitoyable.

Ce numéro tient donc toutes ses promesses en offrant un bel éventail de visions, d’approches, de considérations autour d’un sujet qui tourmente l’humanité depuis des millénaires. Saluons au passage l’iconographie qui agrémente les articles et les dernières pages ainsi que la qualité de fabrication de cette revue, irréprochable.


Titre : Gandahar
Numéro : 7
Directeur de publication : Jean-Pierre Fontana
Couverture : Hugo Varlez
Type : revue
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : l’association Gandahar ; Sa page facebook
Période : décembre 2016
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 2418-2052
Dimensions (en cm) : 16 x 24
Pages : 135
Prix : 7 €



Didier Reboussin
6 avril 2017


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