Cette fois, Metropoliman est allé trop loin. Son piège n’était pas seulement pour tuer le prétendant qui arriverait sur les lieux du dernier crime de sa petite protégée, mais en faisant exploser le sommet de la tour, le pseudo justicier masqué se débarrasse également d’un témoin gênant et tant pis pour les dommages collatéraux. Heureusement, le costume de Mukaido l’a protégé de l’explosion mais maintenant tous leurs espoirs reposent sur les épaules de Mirai. Malheureusement, le jeune homme ne parvient pas à utiliser ses flèches sur Metropoliman, pas plus la rouge que la blanche. De son côté, Metropoliman a encore un atout dans sa manche. Il ordonne aux deux prétendants de se rendre sinon il fait exploser un nouvel immeuble. Est-ce du bluff ou une menace bien réelle ? Alors que Mirai refuse de prendre le moindre risque, Mukaido se voit contraint de suivre la position du garçon mais il fait tout pour que Metropoliman soit convaincu que c’est lui, le possesseur de la flèche blanche, l’arme qu’il recherche tant. Il devient alors la cible du pseudo justicier qui s’apprête à utiliser sa flèche blanche sans la moindre hésitation.
Notre cher duo de mangakas introduit cette fois un élément classique dans le shonen : le mètre à penser des héros. Il sera incarné tout simplement par un adulte qui vient apporter son expérience à nos jeunes héros. Toutefois, Mukaido est plus que cela. Il introduit une autre conception du statut de Dieu. Si ce dernier semble totalement désintéressé par devenir Dieu à cause d’un cancer qui le ronge, il apporte aussi son souhait de laisser à ses enfants un monde qui ne soit pas dirigé par un tyran comme Metropoliman. Ce concept qui peut paraître évident pour nous autres adultes échappe totalement à Mirai qui a, disons le franchement, une vision de bisounours du monde. Le jeune homme pousse son souhait honorable de ne vouloir tuer personne jusqu’à tendre le flanc à son ennemi car Metropoliman n’a rien d’un gentil utopiste, c’est au contraire l’exemple même du personnage prêt à tout pour arriver à ses fins, quitte à sacrifier d’innocentes victimes. Metropoliman n’éprouve en fait aucune empathie pour qui que ce soit et il souhaite devenir Dieu pour une raison tout simplement d’un profond égoïsme : obtenir le pouvoir de ressusciter les morts pour ramener sa sœur à la vie. A noter que Obata nous offre un design du caisson de cryogénisation de la sœur de Metropoliman qui ne manquera pas de rappeler à beaucoup la cryogénisation de Han Solo dans “Le Retour du Jedi”. Le sadisme de Metropoliman va jusqu’à aider une tueuse en série pour attirer les autres prétendants. Cette absence de morale provoque une réaction toute naturelle chez Mukaido qui est de vouloir éliminer ce fou sanguinaire.
Le combat entre nos deux héros et Metropoliman aura surtout comme objet de révéler les points forts et les faiblesses des différents protagonistes. Metropoliman montre une lâcheté édifiante, refusant le combat en imposant un chantage ignoble à Mukaido et Mirai. Toutefois, si l’adulte réfléchit avec son cerveau, Mirai le fait avec son cœur et montre ainsi qu’il n’est pas du tout prêt à combattre un autre prétendant, et par son incapacité à prendre les bonnes décisions au bon moment, il met inévitablement en danger tous ses alliés. Nos deux mangakas sont sans pitié avec leurs personnages les mettant devant leurs faiblesses et les faisant douter sur leur capacité à vaincre Metropoliman. Ce dernier n’a aucun doute ni regret, il est obsédé par son souhait et ne pense à aucun moment aux autres. D’ailleurs l’évolution du personnage tend plus vers le psychopathe que vers le héros entre bon et mauvais. Metropoliman est foncièrement malsain ce qui le rend d’ailleurs d’autant plus dangereux pour Mirai qui est trop tendre. La dernière partie du tome 4 sera dédiée à Saki. La jeune fille va enfin ouvrir son cœur et nous expliquer d’où lui vient ce côté si froid envers Mirai et il faut l’avouer que la vérité est surprenante. Mais Mirai sera fidèle à lui-même et sa réaction ne surprendra en fait personne, hormis peut-être l’ange de Saki. Le choc de ces révélations aura le mérite de transformer la jeune fille qui sera enfin libre d’agir comme son cœur le lui commande.
Le rôle de chaque protagoniste s’est fortement clarifié dans ces deux tomes, maintenant la chasse aux prétendants peut commencer.
Platinum End (T3 et 4)
Scénario : Tsugumi Ohba
Dessin : Takeshi Obata
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen Up
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 26 novembre 2016 et 8 mars 2017
Numéro ISBN : 9782820325402 ; 9782820328175
Prix : 6,99€
A lire sur la Yozone :
Platinum End (T1)
Platinum End (T2)
PLATINUM END © 2015 by Tsugumi Ohba, Takeshi Obata / SHUEISHA Inc.
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