Maman moi-même, j’ai forcément été touchée par cette histoire. Inspirée par sa propre expérience, Ingrid Chabbert nous livre son premier roman graphique. Elle y raconte l’expérience de deux femmes, qui, dans le monde d’aujourd’hui, avec les moyens qui leurs sont donnés, essayent d’avoir un enfant.
Mis à part le désir de deux femmes d’avoir un enfant, je trouve que ce récit raconte surtout que la vie que l’on souhaite nous mène parfois à ce que l’on craint le plus : la mort !
Ce récit est raconté avec beaucoup de pudeur et de justesse. Si l’histoire retrace l’expérience de deux femmes face aux traitements que ces couples subissent, tous les couples qui ont vécu ces moment s’y retrouveront.
De plus, j’ai adoré le choix de l’illustratrice. Carole Maurel, je la suis depuis un certain temps. A chaque fois, je suis captivée par son dessin. Tout en finesse et en force, elle montre beaucoup de réalité dans chacun de ses albums, et aborde systématiquement le thème de l’homosexualité.
Dans “Écumes”, ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la manière dont elle décrit (avec son dessin) le désespoir et la reconstruction de ces deux femmes.
Au début, il y a de la couleur, elle est douce et chaude. Après la mort, tout devient gris. Puis, tout doucement, les couleurs réapparaissent par petites touches. Plus elles se reconstruisent, plus la lumière ressort de son dessin, pour redevenir lumineux et plein d’éclat à la fin du récit. Cela m’a fait vivre leur joie, leur inquiétude et leur désespoir, avec une approche différente de ma lecture.
Elles ont su me raconter, à leur façon, un vécu tragique, en y mettant toute une palette d’émotions, écrites et dessinées. Un partage merveilleusement exécuté !
Écumes
Scénario : Ingrid Chabbert
Dessin et couleurs : Carole Maurel
Éditeur : Steinkis
Pagination : 88 pages couleurs
Format : 20 x 26 cm
Dépôt légal : 15 février 2017
Numéro ISBN : 9782368460030
Prix public : 18 €
Critique réalisée par Nathalie Bétrix pour le Blog Critique Un Amour de BD
Illustrée pour la Yozone par Fabrice Leduc
Illustrations © Carole Maurel et Éditions Steinkis (2017)