Quelle convalescence pour Ko ! Malheureusement, le jeune homme n’est d’aucune utilité pour la police, portant encore ses bandages sur les yeux le jour de l’agression, et les inspecteurs travaillant sur l’enquête n’apparaissent guère efficaces. Mais peu importe, le jour où Ko peut enfin quitter l’hôpital arrive, et surtout, il a récupéré la vue... Voire même un peu plus car le jeune homme se rend compte qu’il n’a plus besoin de porter des lunettes. Voilà une bien bonne nouvelle... qui ne pouvait qu’être suivie par une mauvaise. En traversant un passage-piétons, Ko découvre que certaines personnes n’ont plus de visages mais à la place une sorte de brouillage, ne laissant distinct uniquement leur yeux. De quoi lui faire perdre ses moyens. Le moment idéal pour que ses trois anges gardiens refassent une petite apparition. Toutefois, c’est sous la menace d’un revolver qu’elles le forcent à discuter avec elles. Bon d’un autre côté, les trois jeunes femmes l’avertissent d’abord contre celle qui a tenté de le tuer une première fois, car il y a de grandes chances qu’elle cherche à récidiver. Mais surtout elles veulent savoir ce qui intéresse Karen chez le pauvre Ko, pourquoi est-il un danger pour ces créatures qu’elles nomment les Cheaters ?
“Deathtopia” est la nouvelle série de Yamada Yoshinobu, l’auteur de la série “Cage of Eden”. Délaissant les îles désertes et les dinosaures, le mangaka reste dans un univers empreint de fantastique pour s’attaquer au cas des serial killers. En fait, le mangaka part de l’hypothèse que l’humain ne peut tuer naturellement pour le plaisir et que les serial killers prenant leurs pieds dans des meurtres ne sont pas des humains mais une autre forme d’êtres vivants appelés les Cheaters. Et le pauvre Ko va avoir le lourd privilège, suite à son accident de pouvoir discerner ces tueurs sadiques. La vie de notre jeune héros va vite tourner au cauchemar, même avec l’arrivée de ses drôles de dames. Oui, j’avoue que la comparaison avec la série culte était des plus tentantes, même si nos trois demoiselles sont tout de même plus expéditives que celles de la série américaine. Surtout que ces fameux anges ont une drôle de façon de montrer leur affection. Ko va alors tenter de faire bande à part, de découvrir l’univers des Cheaters par lui-même, un monde fait de perversion et de violence. Les scènes se succèdent, peut-être un peu trop vite, seul le personnage de Ko a droit à une développement digne de ce nom, laissant le lecteur dans le flou le plus artistique pour les autres personnages. Toutefois, ce n’est qu’un premier tome et le rythme soutenu de ce volume explique également le peu de temps laissé pour en savoir un peu plus sur les protagonistes. Mais on peut compter sur Yamada Yoshinobu pour s’attaquer à ses trois héroïnes dans les prochains tomes.
Ceux qui connaissent “Cage of Eden” ne seront pas étonnés du style graphique de la série. Les traits des personnages sont très classiques, très expressifs et facilement identifiables. Très vite, le côté sexy de la série fait son apparition. les petites tenues des trois héroïnes ne laissant aucun doute sur la très forte possibilité de les voir en très petites tenues, ce qui sera le cas en particulier en fin de tome. Par contre, les décors sont très fournis, ce qui signifie également que les scènes de meurtres sont des plus sanglantes, sans dentelles. En particulier, la scène du carnage d’une famille dans sa propre maison démontre que le mangaka compte bien nous montrer l’univers de la plus haute perversion des Cheaters. L’idée de les représenter par une masse informe qui prendra peu à peu l’aspect de la perversion du Cheater tel un œil pour Karen apporte un vrai plus original à la série. L’atmosphère glauque est bien rendu et le suspens bien tenu par le manga. Il évite pour le moment les longueurs ou des scènes inutiles, focalisant son lecteur sur celle en cours. On finit par s’attacher à Ko et ses trois anges gardiens finissent par nous intriguer. Qui sont réellement les Cheaters ? Quel est donc le pouvoir de Ko ?
Des questions qui ne devraient rester trop longtemps sans réponses.
Deathtopia (T1)
Auteur : Yoshinobu Yamada
Traducteur :Julie Gerriet
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Seinen
Format : 128x182 mm
Pagination : 192 pages
Dépôt légal : 22 février 2017
Numéro ISBN : 978-2-3020-5626-8
Prix public : 7,99 €
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