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Kokkoku (T8)
Seita Horio
Glénat

Sagawa n’était plus qu’un reste d’être humain avant de cacher les derniers organes de son corps à l’intérieur d’un cocon. Toutefois, la trop grande assurance du père de Yuri lui sera fatale. En avançant sans précaution avec son sabre, il n’imagine pas que les fils tendus autour du cocon sont tranchants comme des lames de rasoir et les doigts de sa main droite sont découpés net. N’ayant aucun moyen de soigner son père dans le monde figé, Yuri choisit de le renvoyer dans le monde mobile en lui retirant la méduse le fixant dans ce monde. Impossible d’approcher du cocon sans prendre de risques, surtout que les fils n’ont pas comme seule vocation de défendre le corps de Sagawa mais également de lui trouver de quoi se nourrir car s’il veut pouvoir se restructurer, il faut que Sagawa puisse trouver de quoi s’alimenter. Et que des inconscients puissent s’approcher de lui est du pain béni pour celui qui souhaitait devenir un régent.



Yuri s’inquiète de plus en plus pour les siens. Ayant déjà ramené son père, elle tente par surprise de renvoyer également son grand-père, mais ce dernier ne se laisse pas faire et force Yuri à revoir ses plans. S’il ne doit rester que deux personnes dans le monde figé, ce sera eux et personne d’autres. De leur côté, les membres d’Amour Véritable ne veulent pas quitter ce monde tant que le cas de Sagawa n’aura pas été réglé. Et l’évolution du cocon n’est pas pour les rassurer. Les fils de ce dernier commencent à tisser un piège pour les enfermer et les tuer. Ils ne peuvent plus attendre, mais comment atteindre sans risque le corps de Sagawa ? Soudain, Yuri tente d’utiliser le même pouvoir qui lui sert à renvoyer un être humain dans le monde mobile et à son toucher, les fils tombent en poussières. Sagawa n’est plus en sécurité. Toutefois, une surprise de taille attend Yuri. En tentant de scruter avec son pouvoir le contenu du cocon, la jeune femme y découvre un fétus. Sagawa ne cherche pas à se régénérer, mais à renaître grâce à son sérano. Mais que doivent-ils faire car plus le temps passe, plus le nouveau Sagawa grandit...

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Dernier tome de cette série plutôt originale qu’est “Kokkoku”. Finalement, presque toute l’action de la série se sera déroulée dans ce monde figé où se retrouvaient prisonniers les protagonistes suite à la destruction de la pierre permettant le passage entre les deux mondes. La fin du tome 7 laissait des plus sceptiques. Sagawa était presque vaincu, ne restant de lui qu’un amas d’organes et de vertèbres. Mais Seita Horio voulait faire durer le plaisir, un peu trop diront certains et j’en fais, je l’avoue, partie. Car franchement, la première partie de ce tome 8 n’a vraiment strictement aucune intérêt. Horio aurait pu parfaitement raccourcir cette partir où l’on découvre les pouvoirs du cocon dans lequel s’est enveloppé Sagawa et peu de choses d’autre. La relation entre Yuri et son grand-père est un peu développé mais n’apporte guère d’informations supplémentaires. Le lecteur pourrait même s’interroger sur cette soudaine inaction des protagonistes, laissant au cocon le temps de se disséminer et tendre son piège. Mais Yuri a encore bien des capacités en réserve pour nous prouver qu’elle est bien devenue la sur maîtresse du monde figé.

Une surprise nous attend pour la seconde partie de cet ultime tome : la transformation de Sagawa. Et j’avoue que cette fois, Seita Horio m’a pris de court car je n’imaginais pas l’évolution que le mangaka avait prévu pour ce personnage : revenir à l’état de fœtus. Et se pose alors une grande question métaphysique à nos héros : doivent-ils tuer l’enfant avant sa naissance pour l’empêcher de redevenir ce fou de Sagawa ? Et ce sera la pauvre Yuri qui devra faire ce choix cornélien. L’option que prendra la jeune fille n’a rien d’étonnant car Yuri a toujours été quelqu’un de positif et elle va rester elle-même. Elle était prête à aller jusqu’au bout contre Sagawa car pour elle, ce dernier n’était plus un humain et surtout mettait en danger les siens, mais comment estimer qu’un bébé puisse porter ce même danger ? Car sa philosophie défend fortement l’acquis sur l’inné. Non, le bébé ne peut pas être une copie conforme de Sagawa, le message de Seita Horio se veut positif, optimiste. Le mangaka démontre avec ce bébé qu’il faut toujours donner une seconde chance et que rien n’est impossible, même sauver une personne qui semble définitivement perdue.

Mais la vraie question de fond était : comment Yuri allait-elle pouvoir s’en sortir et quitter le monde figé ? Et là, j’avoue que le « deus ex machina » que nous sort Seita Horio est à la limite du scandaleux. C’est exactement ce que fait un auteur en manque d’idée, qui s’est empêtré dans son scénario et se retrouve bêtement bloqué. Il y avait pourtant d’autres solutions plus crédibles que cette espèce d’apparition limite mystique qui permet à Yuri de fuir le monde figé. C’est un peu décevant car la série méritait mieux comme fin. J’avoue que le choix de Seita Horio ne m’a pas du tout convaincu et a largement gâché la conclusion de ce tome 8.

“Kokkoku” restera une série atypique au sujet des plus intéressants et qui pourrait largement inspirer le cinéma ou la télévision... en espérant qu’ils en changent la fin.


Kokkoku (T8)
- Auteur : Seita Horio
- Traduction : Satoko Fujimoto, Anthony Prezman
- Editeur : Glénat
- Format : 130 x 180 mm
- Pagination : 272 pages noir et blanc
- Parution : 24 août 2016
- ISBN : 9782344013076
- Prix : 7,60 €


A lire sur la Yozone :
Kokkoku (T1)
Kokkoku (T2 et 3)
Kokkoku (T4 et 5)
Kokkoku (T6 et 7)


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Frédéric Leray
15 février 2017




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