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Décès de Jiro Taniguchi

11 février 2017

Nous venons d’apprendre la disparition d’un grand nom du manga moderne, qui a su se faire une place avec des titres parfois intimistes ou nous faisant découvrir une de ses grandes passions, l’alpinisme. C’est ainsi qu’à l’age de 69 ans vient de disparaître Jiro Taniguchi.



De “Quartier lointain”, au western “Sky Hawk”, en passant par Le Sommet des Dieux ou encore “L’Homme qui marche”, Jirô Taniguchi est un maître incontesté de la bande dessinée mondiale. Véritable passeur entre le manga et la bande dessinée occidentale, il a bâti une œuvre dont la variété de tons et de genres est exceptionnelle.

Autodidacte, c’est en 1969 que Jirô Taniguchi décide de devenir mangaka et commence son apprentissage en tant qu’assistant de dessinateurs confirmés, notamment auprès de Kyūta Ishikawa et Kazuo Kamimura (“Le Club des divorcés” récemment récompensé au festival d’Angoulême), qui lui fera découvrir la bande dessinée occidentale, dont il s’éprend immédiatement. De cette influence, il retient la richesse des décors et la multiplicité d’informations contenue dans chaque case. De la grammaire visuelle du manga, il garde surtout la priorité accordée au mouvement.

Il finit par prendre son indépendance et s’associe dans les années 1980 avec les scénaristes Natsuo Sekikawa et Caribu Marley, avec lesquels il publiera des mangas aux styles variés : aventures, policier (Trouble is my Business), mais surtout un manga historique, “Au temps de Botchan”, sur la littérature et la politique dans le Japon de l’ère Meiji.

À partir des années 1990, il se focalise sur les choses de la vie quotidienne, et sur les relations entre êtres humains, mais aussi entre les hommes et les animaux, avec “L’Homme qui marche” et “Terre de rêves”. Au début des années 2000, Jiro Taniguchi travaille avec Moebius sur une oeuvre qui aura une vie des plus erratiques, Icare, mais qui le ramènera dans l’univers du fantastique.

Jirô Taniguchi était profondément bienveillant et doux. Si l’humanisme qui traverse toute son œuvre est familier de ses lecteurs, on connaît beaucoup moins l’homme, d’un naturel réservé et plus enclin à laisser ses récits parler à sa place. Il aimait à témoigner de sa vive admiration à l’égard des auteurs occidentaux qu’il considérait comme des maîtres, et s’empressait de partager des anecdotes savoureuses sur les circonstances dans lesquelles il avait découvert leur travail. Il nourrissait également un intérêt profond pour les formes les plus récentes du neuvième art, toujours avide de voir où la bande dessinée allait, curieux de voir éclore de nouveaux talents.

Les œuvres du mangaka recevront un accueil enthousiaste du public français et sa venue au festival de la bande dessinée d’Angoulême en 2015 illustrera cet amour entre la France et cet auteur de grand talent. Il obtient le prix du scénario récompensant “Quartier lointain” au festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2003, ainsi que la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2011.

A l’annonce du décès de Jiro Taniguchi, toutes leurs pensées vont à son épouse et à ses proches.


Jiro Taniguchi sur la Yozone :
Trouble is my Business
Ice Age Chronicle of the Earth (T1)
Icare
Le Sommet des Dieux (T1 et 2)
Le Sommet des Dieux (T3)
Le Sommet des Dieux (T4)



Frédéric Leray
11 février 2017




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